RCA: UN RAPPEL SOUS LE DRAPEAU QUI FAIT DÉBAT

Tel un feuilleton à plusieurs épisodes tenant en haleine les téléspectateurs pendant de longs mois, la plaidoirie sur la remise en selle des Forces Armées Centrafricaines (FACA) n’aura cessé de faire la « Une » des médias nationaux et les sites d’information en ligne. Presque tous les professionnels de médias réclamaient à cor et à cri la reprise d’activité des forces de défense nationale. Sans surprise, le cri fut repris en chœur par de nombreux Centrafricains qui estimaient que les FACA contribueraient efficacement à la pacification du pays.

Ainsi ; nous avions consacré plusieurs colonnes à ce dossier dans « Les plumes de RCA ». Vous trouverez ci-dessous la liste de ces articles :

1. Éclairage sur les Forces Armées Centrafricaines, publié le 27 Mars 2014
2. FACA: Entre procrastination et reculade de Samba-Panza Publié le 12 Avril 2014
3. L’hypothétique réarmement des Forces Armées Centrafricaines Publié le 10 Juin 2014
4. Centrafrique : Une armée humiliée et humiliante Publié le 31 Juillet 2014

En abordant ce sujet houleux, nous avions pu envoyer par dessus les moulins, toutes les vitupérations antérieures qui avaient mis à mal l’image des hommes en treillis. Cela n’avait pas empêché que nous eûmes quelques flèches verbales tirées au loin ça et là. Quoiqu’il en soit l’armée reprend peu à peu du poil de la bête. Nous avons appris que les Forces nationales sont désormais impliquées dans la sécurisation du pays.

Bien que nous ayons soutenu mordicus la remise en service des FACA, il faut admettre que cette reprise d’activité ne s’est pas faite dans les règles de l’art. Est-ce admissible que des personnes qui hier étaient encore Antibalaka ou Séléka, puissent subitement patrouiller aujourd’hui aux côtés des Casques bleus comme si de rien n’était ? Vous nous diriez sans doute que tous les militaires ne sont pas des Antibalakas ou des Selekas. Nous vous le concèdons. Mais ne dit-on pas que lorsqu’un bateau chavire à cause d’une personne, la conséquence est la même pour tout le monde?

De ce fait, après tant de mois d’inactivité, il serait souhaitable que les porteurs de tenue bénéficient d’une formation de remise à niveau sur la discipline militaire et surtout sur le rôle d’une armée nationale pour que l’on ne revive point les scènes du terrible lynchage de l’ENAM. En outre, il serait impérieux que l’armée organise très rapidement des nouveaux états généraux de la défense pour mieux cerner tous les maux qui minent l’entité et de proposer des solutions idoines pouvant faciliter sa restructuration.

En tout cas, si on ne tire pas des leçons du passé, on risque de voir l’histoire se répéter. Surtout lorsque l’on sait que l’armée nationale reste et demeure le laboratoire de toutes les expériences convulsives. Quasiment tous les soubresauts du pays puisent leurs sources au sein des Forces Armées Centrafricaines. On ne peut du jour au lendemain remettre les forces nationales en service comme si rien ne s’était passé. Si le Ministère de la défense ne se préoccupe pas de ce dossier comme il se le doit, nous utiliserons à bon escient les mots contre ces maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur , Polémiste

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