Libre opinion

RCA : ELECTION POUR UN PRESIDENT FUSIBLE – LES PARIAS DE LA REPUBLIQUE

Par Lionel SARAGA MORAIS

Sans compromis il ne peut y avoir de progrès, et sans sacrifice il ne peut y avoir Paix.

A cela, j’adresse un conseil aux Hommes qui prétendent conduire le pouvoir en RCA : ils doivent se mettre en tête, que le pouvoir n’est pas un jeu de hasard. Avoir le pouvoir c’est rentrer dans les ordres, et c’est aussi être le Président de ce qui ne nous est pas acquis. Car la vérité est celle que l’autre possède et qui nous manque pour être plus performants.  Le pouvoir  ne s’achète pas, le pouvoir se construit depuis sa fondation pierre par pierre, pour être un dirigeant solide, bien établit et qui sait sur quoi il est assis. Construire un avenir sur des fondations non-solides, c’est accepté le fait que tout peut à nouveau s’écrouler…On ne peut s’appuyer que sur un socle bien formé. Cela implique, que chaque élément de la construction doit être réfléchi.

Malgré le forum du pardon, nous constatons que rien n’a éduqué les Centrafricains.

Avec les élections futures, je pense que l’heure de la sommation pourrait sonner. Sans doute, les protagonistes ne comprendront jamais la dimension du « pardon ». De même, ils ne comprendront pas la signification d’une signature qui les engagent à respecter leurs obligations, le tout au vu et au su du monde entier, et sous la haute bienveillance de la communauté internationale.

Sans  équivoque il faut rejeter cette confusion! La Transition nous a permis de comprendre les causes des maux centrafricains. On sait désormais, qui est qui ? Qui fait quoi? Et dans quels intérêts? Qui plus est, il faut aller au-delà de la coutume politique, qui déclare « nous l’avons déjà dit dans le passé ». À la vérité que « dire ce n’est pas faire, et faire c’est plus que dire ». Il faut donc mettre fin à cet amalgame centrafricain, se percevant comme « l’idiot assis sur un tas d’or ».

Après ces élections,  il se suivra la mise à l’épreuve nationale. À cet égard, il faudra matérialiser les mots, les phrases, les théories, et mettre en application des projets réparateurs, pour que la mécanique centrafricaine soit en route. Nous voulons le vivre !  Nous, peuple des sans voix, ne voulons  pas penser que la transition et son Forum de Bangui soient une manifestation National sans lendemain.  D’autant plus que nous avons déjà payé le prix fort : celui du sang versé pour la liberté. C’est dans l’épreuve que l’on voit émerger les grandes idées, pour un véritable changement (la Constitution).

Il y a déjà eu la phase de négociation pendant la transition, suivie du forum de Bangui, puis clôturé par la bénédiction du Pape. Dorénavant, les élections laissent place à l’action, pour que les armes soient déposées, pour  que les mensonges chroniques et machiavéliques cessent.  Et  pour ceux qui  persistent à poursuivre le chaos en RCA, il n’y aura plus de circonstances atténuantes,  de pardon, en tant que ce dernier fut tué, et ce suite à sa surexploitation. Posez-vous la question, qui payera le prix d’avoir trop pardonné?

La Transition a révélé que la RCA était victime de la mauvaise Gouvernance. Celle-ci a fabriqué cette insécurité, qui n’eut d’autres effets que de rendre aigris les hommes et les femmes, et de les écœurer par le manque de partage des richesses et des libertés. Par voie de conséquences ces sentiments ont entrainé une perte totale de confiance nationale, et a fortiori en la gouvernance.  Ils ont finis par se révolter. Ils ont utilisé des mercenaires étrangers, pour se libérer de cette mauvaise gouvernance, -sujet de tous les maux de la RCA-. Et de cela en découle une problématique fondamentale: après les coups d’Etat, comment se débarrasser de ces mercenaires, qui ne rentreront probablement jamais chez eux? Les avoir enrôlés pour la cause d’injustice sociale en RCA, a couté très chère à la société centrafricaine! Pourtant ces fauteurs sont libres d’aller et venir comme tous citoyens. D’ailleurs ils sont parmi nous, avec la complicité de leurs mentors qui sont bien souvent des hommes et des femmes politique. Assis à la même table que nous, à négocier pour les soi-disant mêmes intérêts alors que nous savons qu’il n’en est rien.

« La nation relève de la psychiatrie », eu égard à un cruel manque de vision, et à une perte totale de discernement. Ôter ce fardeau exige plus de vigilance dans nos décisions futures, de manière à ce que les erreurs, les atrocités servent positivement au pays. C’est retourner l’effet désastreux que ces évènements ont provoqué. Le climat de terreur, le rejet de l’espoir, de l’optimisme, de l’envie, doivent être effacés, par une prise de conscience, de l’anormalité de la situation. Que veut dire RCA? «  Rassemblement des Crapauds Abandonnés »? Non, ne laissons pas les forces occultes nous définir.

Néanmoins, le changement, la prise d’initiative, sont ralentis, et le seront encore, tant que les prédateurs insatiables restent en libertés. Ils sont nocifs pour notre pays. Ils n’entreront jamais dans les rangs de la société centrafricaine, sans une stratégie forte et disciplinée, étant donné qu’ils n’ont ni  l’éducation ni les codes du savoir-vivre en société.  Pour ceux qui doutent de la véracité de cette thèse, il ne faut pas perdre l’idée que les inconscients, remportent toujours  sur les conscients, puisqu’il est plus facile de détruire que de construire. (Construire exige la compétence).

En revanche, le remède pour ce genre de maladie existe. Il peut prendre plusieurs formes: l’obligation de mobiliser ces belligérants, de les neutraliser dans un sas de reconstruction psychologique, ou dans un sas d’observation par la création de fermes Pédagogique (Projet KAITO)…En somme, tous ces moyens ont vocations à ce qu’ils puissent être réinsérés dans la vie sociale. Une étape préalable est alors indispensable.

C’est ici que d’autres questions se posent. Les citoyens de la RCA : vont-ils élire un PRESIDENT FUSIBLE (capable de gérer les fortes tensions,) ou risque simplement d’être un fusible et sauter ? Car oublier l’histoire, c’est prendre le risque qu’elle recommence…

Nous sommes en train de considérer les propos d’un Président étranger, -par ailleurs très controversé dans l’histoire Politique de la RCA-,  qui affirme « qu’il vaut mieux des élections mal faites que de continuer cette transition ».

Cela peut implicitement vouloir dire «  il vaut mieux un mauvais Président gagnant, plutôt qu’un bon Président perdant ».  Merci à lui de s’inquiéter du sort des Centrafricains !   Rappelons-nous le : cette transition était un cas de nécessité pour la RCA.

Pour ceux qui veulent un changement rapide, le seul comportement que les acteurs politiques doivent adopter,  est de se faire porte-parole dans leurs familles politiques et autres. Le but est d’expliquer les termes des accords du Forum de Bangui. De respecter et faire appliquer les termes de la nouvelle Constitutions. C’est créer une positive attitude perdue depuis trop longtemps. Dans ce sens, la sensibilisation Nationale doit continuer, et ce, groupes par groupes, familles par familles, personnes par personnes…Ainsi aucun individu ne sera exclu de la société. De plus, les recommandations lors du Forum de Bangui sont un vrai cadeau,  une vraie chance pour la RCA, dans la mesure où elles présentèrent une feuille de route nationale, s’appréciant comme un indicateur précieux pour tous les partis politique qui prétendent à la bonne gouvernance tant attendue par le peuple.

Notre nouvelle gouvernance accueillera certes un nouveau Président de la République, mais aussi et surtout de nouveaux députés de la République. En effet, nous assisterons pour la première fois à l’élection de députés, qui sont pour la plupart d’entre-eux des indépendants. Or, cela est une vraie chance pour le jeu de la démocratie, qui se verra par ce fait être plus représentative, prenant davantage en considération la physionomie réelle de la politique centrafricaine post crise. Il est vrai que la majorité n’est pas sûre d’être acquise, en vue de la précocité des élections et de la pluralité des courants politiques. Toutefois dans un premier temps, cela ne saurait être forcément une mauvaise chose. Cette divergence au sein du pouvoir, pourrait amener à ce qu’il (le pouvoir) soit plus partagé. De même l’esprit de la transition demeurera, sans oublier que les acteurs politique seront obligés de faire des consensus, des compromis, pour ne pas paralyser les institutions, ou déclencher de nouvelles vagues d’insatisfactions. En somme cela pourrait beaucoup apporter à un pays encore fixé sur du sable mouvant.

Ces nouveaux élus, doivent conserver la dynamique du Forum, ainsi que les recommandations qui ont suivi les consultations à la base, prises lors du Forum de Bangui.  Les dialogues doivent être maintenus et s’exercer par des voies légales, grâce aux nouveaux honorables impartiaux, afin de répondre aux attentes des centrafricains. Que les femmes, les hommes  puissent enfin se jauger, comparer leurs visions, de sorte qu’une nouvelle classe politique émerge. Par ailleurs des leaders charismatiques pourraient ressortir de cette nouvelle classe. Or, ces premiers sont indispensables pour la nouvelle République du  BE-AFRICA en « Centrafrique ».

Je disais, « à oublier l’histoire ça recommence »,  pour dire aussi que l’esprit de la transition doit se perpétuer après les élections présidentielles. Le président élu, a tout intérêt à s’adosser au Chef de  l’Etat de la transition et son équipe, pour avoir une approche concrète de la situation. C’est en cela que  la transition conserve son importance (et les Hommes qui l’accompagnent).  Ils sont les seuls détenteurs de la boussole, permettant de réorienter le peuple, perdu dans cette incertitude du lendemain, cet effroi, et cette volonté d’oublier hier. Egalement ils incarnent la main pouvant extirper le peuple du sable mouvant pour les amener sur la terre ferme.

Malheureusement le cadre de la  transition n’a pas été compris. La classe politique centrafricaine, impatiente, aveuglée,  par l’ambition aux pouvoirs et le retour à  l’ordre constitutionnel précoce, n’était pas apte à saisir tous les enjeux de la Transition tel que la possibilité, et la nécessité de faire grandir les consciences. En effet, la Transition devait être un temps pour changer le mode de pensée négatif des Centrafricains vers un mode de pensée positif.  Ce manque, additionné aux comportements actuels des candidats, se bousculant la place au pouvoir, me laissent perplexe, et réticent concernant l’avenir politique. Oui, je crains qu’il soit encore sous l’emprise des parias de la Politique Centrafricaine…

C’est ainsi, qu’il ne nous reste plus que quelques mois pour soutenir avec dévouement cette transition,  pour retrouver  au plus vite la terre ferme, car nous ne pouvons pas rester dans le sable mouvant. Il est primordial de quitter les sables mouvants, avant des élections libres, transparentes et démocratiques, pour que de cette façon, elles puissent être effectives. Il faut se recentrer sur le peuple, qu’il se sente concerné par le travail politique. Mais à gesticuler, beaucoup trop, comme nous le faisons,  dans cette phase de prise de conscience Nationale, il sera difficile d’atteindre la terre ferme.  Je ne parierai pas sur la réussite d’une gouvernance prise dans ces sables mouvants, entrainant toujours plus le peuple vers le fond.

« Réflexion pour faire grandir les consciences »

Lionel SARAGA MORAIS

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