À vous la parole

POÈME: OH,CENTRAFRICAIN! DE QUI SE MOQUE-T-ON?

C’était, il n’y a pas très longtemps,
Quand il avait fait nuit en plein jour,
Et que le peuple croyait à la fin des temps
Dont seuls les survivants pourraient chanter
La renaissance pour des temps nouveaux
Le peuple s’était rapproché
De l’homme aux cheveux blancs
Pour relire leur histoire de vie.

« Liberté, liberté, nous avons la liberté… »
Libre, tu es créé, toi à qui on a donné le nom
D’Oubanguien, et de Centrafricain aujourd’hui.
Tes ancêtres longeaient les rives de l’Oubangui,
Fleuve aux eaux tranquilles qui dit la paix.
Ils la traversaient de part et d’autre
Offrant des sacrifices à ses génies
Qui remplissaient leurs filets de gros poissons
Qui donnaient la croissance aux enfants
Et la force aux guerriers, des gardiens de la paix.
Aujourd’hui, tu longes ses rives et tu la traverses
Pour te retrouver refugié de l’autre côté.
Pour revenir vivre en paix sur la terre de tes ancêtres,
Et garder leurs tombes que tu ne peux abandonner,
On t’amène à Libreville, à Ndjamena, à Brazzaville…
On te chante : « Tous les hommes naissent libres et égaux ».

Oh, Centrafricain ! De qui se moque-t-on ?

Démocratie, démocratie, nous avons la démocratie…
Toi, Centrafricain, tu as élu des Présidents,
Tu as élu une Présidente, tu t’es donné des représentants
A l’Assemblée Nationale et au CNT pour veiller aux principes
De démocratie, aux droits de l’homme, et à la bonne gouvernance.
Ces élus, presque tous, ont trahi ta confiance.
Tes responsables sont devenus des experts en régionalisme,
Et tes représentants, des grands égoïstes et hommes d’affaires.
Ils se mettent en grève pour le non-paiement de leur perdiem,
Et se taisent sur tes retards de salaire. 
A l’aéroport, ils importent des produits sans aucun frais de douane.
Toi, tu payes une taxe sur le cabri que tu amènes d’un village à l’autre.
A Brazzaville, ils ont pour refrain : « Paix et Justice ».
Ils vont te ramener« Avec moi pour la Paix, la Justice et l’Unité ».
Demain, tu assisteras au même jeu avec les mêmes chefs de guerres.
On tue, on dialogue, on touche le DDR, et on reprend le même scénario.

Oh, Centrafricain ! De qui se moque-t-on ?

Unité, unité, nous sommes un peuple uni…
Sur cette terre de Centrafrique que t’ont laissée tes ancêtres
Tes arrière-grands-parents, tes grands-parents et tes parents
Vivaient unis et faisaient de la paix, la norme de vie pour tous.
Avec le tracé des réseaux routiers ils parcouraient le territoire,
Rencontrant des jeunes gens et jeunes filles de leur âge
Concluant des alliances qui unissaient des tribus et des clans.
C’est l’histoire des origines de beaucoup, et peut être aussi la tienne.
Par ces alliances, ils étaient tous partout parents et de partout.
Aujourd’hui, toi, Centrafricain, tu as trouvé des synonymes aux mots
Paix et Unité que tu utilises pour dire Guerre/Partition = Paix
Quand l’histoire de tes origines démontre que pour tout préalable
Le maître mot c’est « l’Unité dans la Dignité et pour le Travail »,
A Brazzaville pour « la recherche de Paix et de l’Unité du peuple »,
Te rappelant de « la grenouille qui veut se faire aussi grosse que la vache »,
Tu Cherches à inscrire ton nom dans l’histoire sans savoir ce que tu demandes.
Parti pour des Accords de Paix, on attend signer des Accords de Partition.

Oh, Centrafricain ! De qui se moque-t-on ?

Centrafricain d’aujourd’hui,
Il est temps pour toi de relire
L’histoire de tes origines
Qui ne peut que te mettre en confiance
Pour faire la Paix, et pour vivre en Paix,
Pour vivre uni, et pour préserver l’unité,
Pour retrouve la dignité,et pour se refaire la fierté,

Pour que plus jamais, personne ne se moque de toi.

Pascal TONGAMBA
>L’Homme aux Cheveux Blancs

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