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CENTRAFRIQUE : LA FAO PROMET UN LENDEMAIN MEILLEUR POUR LES POPULATIONS VULNERABLES

Proposé par Lionel Zoumiry

L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO) qui, à travers sa mission d’aider à construire un monde libéré de la faim pour les générations présentes et futures, vient de lancer une opération de distribution de semences et d’outils agricoles pour venir en aide aux familles agraires touchées par la crise dont on estime à 2,5 millions de personnes sur une population de 4,6 millions qui nécessitent une assistance humanitaire. L’annonce de ce programme a été fait par le Représentant de la FAO pour la RCA, M. Bonté Alexis au cours d’une conférence de presse tenue le jeudi 22 mai 2014 en présence du Chargé des programmes de la FAO-RCA, M. Etienne NGOUNION GABIA et du coordonnateur national de la réponse d’urgence, M. Pierre VAUTHIER.

Selon le contexte de ce programme, la RCA figure parmi les pays pauvres avec un indice de développement humain le plaçant au 180e rang sur 186e pays avec un PIB par habitant de 446 USD selon le PNUD. A travers le spectre de cette crise généralisée qui a affectée les moyens d’existence( manioc, mais, arachide, sorgho, café, coton, agrumes, élevage, diamant, or, la cueillette et la chasse) des populations sur l’ensemble du territoire, notamment par la perte des avoirs due aux pillages, violences et destructions ; l’insuffisance alimentaire avec l’épuisement ou la destruction des réserves issues de la dernière récolte et la perte de bétail ; et les problèmes d’accès à l’alimentation avec la perturbation de l’approvisionnement des marchés, les difficultés d’accès physique à cause de l’insécurité civile qui visent certaines communautés selon les zones et surtout le problème financier avec l’augmentation des prix des produits vivriers.

Au total, 1800 tonnes de semences de cultures de base et des outils manuels seront fournis d’ici fin mai à 75 700 familles vulnérables, soit 378 500 personnes dans les 15 préfectures de tout le pays victime des conflits, sauf la préfecture de Haut-Mbomou occupée par la LRA de Joseph Kony.
La distribution de ces semences et outils agricoles a démarré fin avril, et en l’espace de quelques jours, 11 600 ménages agricoles avaient déjà reçu leurs kits. Selon la distribution, chaque famille reçoit 25 kg de semences et deux binettes pour pouvoir produire au moins 500 kg d’arachides, de mais et de riz qui leur permettront de survivre pendant environ 4 mois.
« Ce programme est fondamentale car il permettra de conjurer une crise alimentaire et nutritionnelle à grande échelle dans tout le pays », a fait savoir à l’AGORA le Représentant par intérim Alexis BONTE.

Pour le chargé des programmes de la FAO-RCA M. Etienne NGOUNION, « la FAO coordonne l’expédition de ces kits conjointement avec le PAM pour veiller à ce que les kits soient livrés avec des rations alimentaires d’urgence, afin d’éviter que les familles en détresse consomment les semences au lieu de les semer ». M. BONTE a ajouté que « cette collaboration est d’autant plus importante, compte tenu de l’arrivée précoce de la saison de la faim (dès février au lieu de juillet), lorsque les réserves de nourriture de la récolte précédente s’épuisent ».

Signalons qu’en dehors de cette opération de distribution, les conférenciers ont fait savoir que la FAO-RCA s’emploie à revivifier le secteur agricole et à renforcer la capacité des agriculteurs de résister à la crise dans le cadre d’un programme d’aide à long terme. « Il reste des besoins encore colossaux », a renchérit M. BONTE. Car, souligne-t-il, « les communautés victimes de la crise ont besoin d’une aide technique, sociale et financière pour développer des opportunités économiques locales destinées à renforcer la résilience et à mieux absorber les souffrances ».

Aussi, dans le cadre de la redynamisation des moyens de subsistance de ces sinistrés, la FAO-RCA envisage d’entreprendre d’ici la fin de l’année 2014, un programme de soutien, notamment l’appui aux groupements des femmes pour leur permettre de générer leurs revenus et restaurer leur sécurité alimentaire par le biais d’une opération dénommée « argent contre travail », ainsi que des activités d’élevage de petits animaux et de production légumière à cycle court. Ceci contribuera à intégrer les mécanismes d’épargne et de prêts pour ces groupements et à améliorer la gestion de leurs activités agroalimentaires… Pour le coordonnateur de réponse d’urgence M. Vauthier, « la FAO favorisera aussi la production de semences dont elle achètera et vendra une partie sur les marchés locaux dans le cadre des expositions aux semences qui seront organisées par les ONG ».

Au finish, il faut préciser que ce programme a vu le jour grâce à un financement de 30 millions de Dollars US dont la FAO-RCA a reçu pour ses opérations en Centrafrique, dont 14 millions sont alloués à la fourniture de kits agricoles aux ménages vulnérables. En revanche, il faut encore 17, 5 millions de dollars à la FAO pour atteindre ce programme de reconstruction de moyens d’existence de ces foyers sinistrés, ce qui leur permettra de s’assurer la fin des récoltes, d’acheter de vivres et de diversifier leurs activités génératrices et de revenus.

Lionel Zoumiry
Quotidien l’Agora

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