Mots contre maux de rjpm

CENTRAFRIQUE: SÉRAIL PRÉSIDENTIEL, UN PANIER DE CRABES EN PLEIN

Par delà l’improbable anaphore des futurs candidats à la magistrature suprême, calquée sur celle du président François Hollande : « Moi président, je ferai ceci….Moi président , je ferai cela … », il est impérieux de savoir que les défis qui s’imposent au pays sont atypiques et nécessitent une approche très particulière. En vérité, le fonctionnement de la Centrafrique s’apparente de tout temps à un véritable panier de crabes. L’image est certes choquante mais elle traduit la manière avec laquelle les personnalités centrafricaines se bouffent fréquemment le nez.

Tous les régimes successifs, ont été secoués par le piteux phénomène des guerres de personnes et de positionnement. Ainsi, les machinations, les intrigues voire les traquenards sont des pratiques très répandues en Centrafrique. Ce fourmillement du système s’est « professionnalisé » au fur et à mesure.
A l’époque des régimes totalitaires, cette technique absurde était à une échelle très infime. Peut-être que les intrigants avaient peur d’être victime de leurs propres conjurations. En ce temps-là, il faut reconnaître que la sentence était tranchée, rapide et indiscutable.

De la même manière que la parole s’est libérée avec l’avènement de la démocratie, les cabales ont pris une dimension très spéciale. On se rappellera encore de la concurrence qui caractérisa le sérail présidentiel du défunt Patassé où chacun, pour obtenir quelque chose, devait lutter contre les autres. C’est ainsi que d’un côté, les parents paternels et maternels du défunt président s’affrontaient régulièrement, et de l’autre, les courtisans du palais, se calomniaient sans cesse. Presque tous les dignitaires de cette époque étaient soit accusés de coup d’état, soit cités comme témoins à charge pour une atteinte à la sûreté de l’état.

Tout porte à croire qu’il y’ avait un cabinet noir chargé de fabriquer les preuves des putsch imaginaires. Si le défunt président Patassé n’avait pas pu mettre en musique son projet de société qui était très novateur, il convient de reconnaître que cela est dû à cette guerre des chefs qui paralysa le fonctionnement quotidien du pouvoir. Aussi, le régime de Bozizé n’avait pas échappé à ce rituel qui semble devenir un modèle de gouvernance en RCA. Deux camps appelés respectivement « Darfour » et « Courageux » se lancèrent dans une confrontation sans merci au point de fragiliser le président. Les coups bas, les crocs-en-jambes et les ouï-dire ont vraisemblablement empoisonné le pays dans sa profondeur.

Dans ces situations, seuls ceux qui maîtrisent la théorie du complot s’en sortent relativement bien. Ces guerres d’égos n’ont jamais été profitable au peuple centrafricain et par ricochet l’injustice sociale s’intensifie. Les mêmes errements du régime de Patassé s’observent dans l’entourage de la présidente Samba-Panza. Les relations sont trop tumultueuses dans les arcanes du pouvoir de Bangui. Pendant que les proches de la présidente se battent, la gouvernance s’effectue à coups de rustines et les priorités du pays renvoyées aux calendes grecques.

Une chose est certaine, si les prétendants à la magistrature suprême veulent atteindre plus tard leurs objectifs, ils doivent s’attaquer au premier abord à ce cancer. En attendant qu’un leader providentiel nous délivre de ce fléau, nous utiliserons encore les mots contre ces maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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