Chronique de GJK

PIRE QUE LE CRIME DE HAUTE TRAHISON : LE PAGNE DE LA HONTE ET DU DESHONNEUR

« Si quelqu’un feint de ne plus savoir où il habite, ignorez-le ! Dès les premières gouttes de pluie, il retrouvera tout seul le chemin de sa maison »

Si la bêtise est humaine, la bêtise centrafricaine, – celle contre laquelle je m’insurge et ne puis me retenir à écrire d’urgence ici – est foncièrement dénuée de tout soupçon d’humanité. Sous d’autres cieux, même la bêtise peut se revêtir d’une forme d’intelligence et de pudeur. Mais en Centrafrique, elle est sans appel parce que criminelle et donc à condamner avec vigueur, c’est-à-dire, sans ambiguïté et sans aucune autre forme de procès. L’ivresse du pouvoir est, semble-t-il, inhérente à l’exercice des responsabilités suprêmes dans notre pays. Mais ce qu’on savait moins, c’est que ceux qui sont exposés à l’inhalation absurde et sans modération des effluves qui se dégagent de l’épicentre du commandement vers sa périphérie, sont paradoxalement plus rapidement atteints, se saoulent très vite comme des cochons, et de ce fait, ils ne peuvent que faire des cochonneries. Pour s’en convaincre, regardez tout autour de vous, et vous verrez ces individus sans vergogne s’exprimer bêtement, s’exposer et exposer idiotement aux yeux du monde, les actes et les résultats nauséabonds de leur ivrognerie morbide.

Mais tôt ou tard, ceux qui se sont fait une profession de marcher et de cracher sur les cadavres encore fumants des Centrafricains tombés avec honneur et dignité sur les ruines de la RCA, en voulant défendre leur pays, tôt ou tard dis-je, tous ces malfrats de la pire espèce, auront à répondre devant le tribunal de leur conscience qu’ils ont vendu au diable pour cent sous.

Venez, venez et voyez ! Venez et regardez ! Approchez et admirez tous ! Ce pagne, ce beau pagne de l’insolence, de l’insouciance, de la provocation, du scandale et de la célébration du culte même de la personnalité !!! Les bras m’en tombent, ma bouche se dessèche, ma gorge se noue, mes yeux laissent échapper des larmes de sang ! Etait-il vraiment nécessaire, de nous imposer ce désagréable menu  au moment où :

 Nous n’avons pas encore fini de pleurer, de retrouver tous les corps de nos martyrs qui n’ont, ni tombes, ni sépulture, moins encore une stèle nationale !

 Nos vieillards, enfants, veuves et orphelins qui manquent de toit et de tout, et sont obligés de passer depuis des mois leurs nuits à la belle étoile !

 Les armes recommencent à crépiter et à semer de nouveau, panique et désolation à Bambari et ailleurs !

 La menace de la partition ou l’indivisibilité du pays nécessitent l’une et l’autre un lourd tribut !

 Des mois entiers des maigres salaires de fonctionnaire sont gelés !

 La paix et la stabilité restent des mots !

 L’accouchement du nouveau gouvernement risque de passer par la case césarienne pour arriver à la délivrance !…

Et voilà, tout ce qu’on découvre ce matin : UN PAGNE qui célèbre une FEMME !

Mais diantre !  « Quand penserez-vous à sauver la patrie ? Quand cesserez-vous de livrer des combats à la République ?… Pensez  que le peuple vous contemple, et qu’il s’irrite… »

De grâce Madame la Présidente, je me refuse à imaginer un seul instant, jusqu’à la preuve du contraire et le contraire de la preuve, que vous ayez donné votre accord préalable pour que l’on vous couvre d’une telle ignominie, digne des frasques de l’époque lointaine, où des reines toutes déchues des anciennes monarchies du soleil couchant, vivaient encore, et pouvaient s’enorgueillir en marchant sur leur peuple !

Non et non je ne peux le croire Mme la Présidente, et je donnerais bien à couper pour vous défendre, ma tête qui ne vaut rien sauf ce prix : Madame la Présidente, au nom des Centrafricains morts pour que vous soyez assise sur ce trône, au nom de tous ceux dont les regards, les oreilles et les bras se tendent vers vous, ayez le courage d’interdire purement et simplement, la circulation et le port de ces pagnes du déshonneur et de l’indignité. Et « si jamais vous devez feindre de ne plus savoir où vous habitez, le peuple ne dira mot ! Mais quand viendront les premières gouttes de pluie, vous retrouverez toute seule le chemin de votre maison ». 

Décidément, la Centrafrique rend fou. Et des centrafricains, effectivement fous, tiennent à rendre fous, ceux qui ne sont pas du tout fous, et ceux qui ne sont pas encore totalement fous.

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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2 commentaires

  1. De telles initiatives fâcheuses ne peuvent être prises sans la bénédiction de l’intéressée…
    C’est bouleversant de voir ces choses dignes d’un film d’horreur.
    Cette Samba Mbana semble non seulement se foutre royalement de la gueule des centrafricains mais se moque de la mémoire de nos compatriotes lâchement abattus par les engins de la mort que sont les séléka et dont les parents gardent et garderont longtemps les meurtrissures…
    Cette Dame est tellement grisée par le pouvoir qu’elle se comporte comme si elle a été élue au suffrage universel; et même si c’était le cas, ça ne pourrait expliquer une telle folie.

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