Libre opinion

ELECTION 2016 : DENI DE DEFAITE OU GUERRE DE COMMUNICATION… ?

Par Passi Keruma

Le déni de défaite est un mal centrafricain. Il faut lui dire la vérité avec insistance  pour qu’il réalise sa défaite. En d’autres termes, le centrafricain, dans l’état de toute son arrogance, ne pourra jamais reconnaître son échec.

En écoutant les réactions des responsables des deux camps, un constat s’impose : la stratégie du déni fonctionne à plein. En s’accrochant aux différents résultats partiels dans certaines régions qui leur paraissent favorables, en étant obnubilés par les résultats où le partage des voix se fera entre les deux candidats, les lieutenants des deux camps détournement pudiquement les yeux de la réalité des résultats de cette élection.

Du coup, on se pose la question qui taraude notre esprit : Pourquoi se faire une fausse mue de victoire alors que l’ANE nous donne des résultats s’approchant de la vérité ? Et pourtant,  j’ai toujours pensé que les dépouillements se faisaient juste après la fermeture des bureaux de vote. Les PV étaient signés et chaque représentant des candidats disposait d’une copie qu’il apportait ou communiquait à  son QG. Cela pourrait signifier que les deux candidats avaient chacun les résultats compilés communiqués soit par téléphone soit par le dépôt des exemplaires.

Mais pourquoi des polémiques autant stériles qu’ubuesques ?

Nous avons retenu deux raisons :

La première raison, c’est de se demander si chacun des deux camps ne joue pas à  la méthode coué. La méthode Coué est une prophétie auto-réalisatrice. Elle est fondée sur la suggestion. Cette méthode est une forme d’autosuggestion censée entraîner l’adhésion du sujet aux idées positives qu’il s’impose et ainsi un mieux-être psychologique ou physique. Elle se veut autant préventive que curative. L’imagination, plus que la volonté, détermine nos actes : contrairement à ce que l’on enseigne, ce n’est pas notre volonté qui nous fait agir, mais notre imagination (être inconscient) (wikipédia).

Cette imagination est en fait l’inconscient de l’individu conçu comme une ressource qu’il faut utiliser à bon escient en y répandant des idées positives. Elle peut désigner une forme d’optimisme volontaire mêlé ou non de déni du réel.

Mais s’offrir à la méthode coué génère très souvent une frustration pathologique lorsque le concret vient supplanter l’irréel.

La deuxième raison serait la guerre des informations. La guerre des informations consiste à pervertir les informations. La crédibilité des sources est travestie. Il se développe à cet effet un impact émotionnel. Mais on oublie souvent à quel point cet outil est subversif. Car, il est de coutume que pendant l’attente des résultats, les quartiers généraux des candidats déploient de véritables stratégies de communication qui ont pour but d’influencer l’opinion, d’une part et de mettre la pression sur les adversaires ainsi que les organisations en charge de proclamer les résultats, d’autre part.   En effet, nous constatons que cette stratégie est souvent porteuse des germes d’un conflit inter-militant.

Toutefois, il est temps pour les deux camps adverses de mesurer les conséquences qui pourraient résulter de cette bonne « guerre de communication » (cf. Ce qui s’est passé au 1° tour). Ayant déjà eu les résultats bruts, l’on croit que les militants des candidats pourraient être informés par leur QG afin d’adopter une attitude responsable en faisant confiance aux institutions en charge de la proclamation des résultats.

Car, n’est-il pas dit qu « Il est moins grave de perdre que de se perdre. » ? (Romain Gary, écrivain)

Passi Keruma
Militant de la liberté

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