Mots contre maux de rjpm

CENTRAFRIQUE : LE PRÉVISIBLE PHÉNOMÈNE DE RAPT

Par RJPM

Élue présidente de la transition en Janvier 2014 dans l’unique espoir de porter le fer rouge de la métamorphose sociale, Dame Cathy n’arrive pas encore à réconcilier les Centrafricains entre eux, à rétablir un climat de confiance entre les différentes couches sociales et à remettre le pays sur les rails. Plusieurs mois après son accession au pouvoir, la Centrafrique n’est plus qu’une enveloppe déchirée à travers laquelle foisonnent les miasmes de la haine, de la discorde, du conflit d’intérêt, de la guerre de positionnement et du bal d’égo. Même si Mme Samba-Panza pensait que la gestion du pouvoir nécessitait de l’égotisme, il n’en demeure pas moins qu’elle soit aujourd’hui prisonnière de ses propres égarements. Ses pathétiques procrastinations voire reculades sur la remise en selle des Forces Armées Centrafricaines et le désarmement forcé des antagonistes de la crise centrafricaine constituent de nos jours un énorme caillou dans sa chaussure, surtout lorsque l’on sait que le rapt fait actuellement la « Une » des médias nationaux et internationaux.

Il est à relever qu’au fil de la descente aux enfers de la Centrafrique, c’est plutôt sous le masque institutionnel que le mal a pris corps et vie. A force de promouvoir la culture du tâtonnement et de pratiquer avec brio la gouvernance à coups de rustines, Dame Cathy semble réhydrater sans difficulté les deux groupes rivaux. Pourtant dans nos diverses publications, nous avions maintes fois fait écho d’un phénomène de rapt qui risquerait de se généraliser dans tout le pays. De cette locution latine: « Verba volant, scripta manent », nous placerons nos articles quasi prémonitoires sous le gril de la transparence médiatique pour attester la véracité des idées avancées ça et là.

Le 26 Mars 2014, nous écrivîmes un article titré CENTRAFRIQUE: VERS UNE SANCTUARISATION DU TERRORISME, dont lequel figurait l’extrait suivant : « Il n’est guère un secret pour personne que le continent Africain dénote plusieurs foyers de tensions depuis la disparition du Guide Libyen. En outre, il y’ a une prolifération inextinguible des organisations terroristes sur le continent. Plusieurs événements factuels (attaque du super marché kényan par les Shebabs, déstabilisation du Mali par Azawad et Ansardine, Boko haram au Nigeria, l’attaque du site stratégique d’Algérie etc…) démontrent à suffisance le professionnalisme de ces organisations terroristes qui étaient assimilées autrefois à un conglomérat de voyou. Fort de tout ce qui précède, il faut admettre que la Centrafrique traverse une impasse excessive qui puise ses tentacules dans le mercenariat ambiant. »

Peu de temps plus tard, nous publions le 6 Juin 2014 un article titré CENTRAFRIQUE : L’INSOLUBLE DESARMEMENT. Dans cet article, nous avons dit ceci : « Aujourd’hui, les Selekas et les Anti Balakas disposent curieusement de moyens de défenses plus sophistiqués sous l’ère des forces internationales, qu’autrefois. On a l’impression que le désarmement et le réarmement vont de pair en Centrafrique. En passant en revue les multiples accrochages des antagonistes du conflit actuel, on a parfois la fâcheuse tentation de penser qu’ils détiennent respectivement une poudrière intarissable.
Juste une piqûre de rappel, les forces étrangères avaient pourtant entamé le désarmement des Anti Balakas et des Selekas dès leur arrivée. Seulement, cela n’avait été que de courte durée pour la simple raison que l’intérêt de certains acteurs impliqués dans la crise a été touché. Du coup, un travail de sabotage a été fait par certaines mains invisibles de l’intérieur de la Misca dans l’unique intention de freiner d’emblée le processus qui avait pourtant si bien commencé. »

Comme si cela ne suffisait pas, nous publions le 7 Juin 2014 la chronique CENTRAFRIQUE: LES PREMICES DU TERRORISME. Pour renchérir notre prémonition, nous avons dit ce qui suit : « D’un côté, on relève plusieurs cas de kidnappings, de rançons, de massacres et des attaques surprises à la grenade que les Selekas ont perpétrés dès les premières heures de la crise. De nombreux faits illustrent avec clarté les errements de ces enturbannés. On se souviendra de la somme d’argent que certains selekas ont exigé pour la libération d’un otage à Boali, à Sibut etc…On se souviendra encore de l’attentat à la grenade que ces conglomérats de bandits ont orchestré à Kina ( Fatima) lors d’une place mortuaire et des carnages auxquels ils se sont livrés aux quartiers Castors, Yakité, Fatima etc…
Au delà du comportement exécrable des protégés de Djotodia, la tentation de croire à une instrumentalisation de la crise est grande. Des spécialistes pensent que certains Centrafricains musulmans sont pour la plupart endoctrinés par ces indomptables illuminés. Même si ceux qui savent lire entre le lignes ont su échapper à leurs matraquages d’esprits, il est préférable de rappeler que les maillons faibles n’ont pas pu résister aux démonstrations utopiques de ces apprentis sorciers.
De l’autre côté, les Antibalakas ont quasiment commis les mêmes forfaits que les enturbannés. Aussi, ils ont non seulement procédé à des exécutions sommaires mais ils ont également multiplié les actes vindicatifs. Récemment, ils se sont spécialisés dans les enlèvements et les rançons. »

Alors, les enlèvements de ces derniers jours sont-ils un phénomène nouveau? NON.

Plutôt que d’entretenir l’insécurité pour rester au pouvoir, Dame Cathy doit incarner au plus vite la transition, sinon elle risquerait de passer le reste de son mandat à négocier la libération de ses ministres et proches parents. Ce qui est sûr, nous brandirons toujours les mots contre les maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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