Chronique de GJK

CENTRAFRIQUE : JE SUIS SAYO…ET VOUS ?

PAR GJK

A l’heure actuelle, on peut imaginer facilement, avec quel degré d’intensité et de peur au ventre vit désormais chacun des Centrafricains, surtout ceux qui ont une parcelle d’autorité et de pouvoir, ou exercent une quelconque responsabilité politique et même morale dans notre pays la RCA. Le rapt dont vient d’être victime en plein jour Armel Sayo, actuel Ministre de la jeunesse et des sports, oblige du coup tout le monde à prendre désormais conscience d’une réalité de plus en plus troublante, inquiétante et effrayante. C’est à croire que la véritable épreuve de force reste à venir, et que l’on devra s’attendre à tout moment au pire. Quant aux antibalakas eux-mêmes, à travers l’acte auquel ils se sont livrés ce dimanche, on ne peut que lire une farouche volonté de prouver en fait, leur rage de vaincre – on ne sait qui malheureusement – , ainsi qu’une terrible capacité de nuire quand bon leur semble et selon leur bon vouloir.

En d’autres termes, l’enlèvement d’un Ministre en fonction, apparaît comme le plus fort signal criminel adressé aux autorités de la transition qui devraient en prendre toute la mesure, analyser sérieusement tous les contours, et surtout veiller à apporter toutes les réponses efficaces qui s’imposent face à de tels comportements. Aussi, les premiers responsables de notre pays, devraient pouvoir absolument se remettre en question, c’est-à-dire reconsidérer à la fois leur vision du pouvoir, leur mode de gestion patrimonial des affaires et des biens de l’Etat, leurs ambitions personnelles etc.

Au stade où nous en sommes rendus dorénavant, même l’enlèvement et la séquestration de Samba-Panza en personne, avouons-le ouvertement, devient chose possible et mieux, très peu de Centrafricains en seraient surpris et peut-être décontenancés. Car très sérieusement, à analyser les tenants et les aboutissants de cet humour noir auquel l’on veut nous obliger à nous habituer, nul doute qu’après de simples citoyens et les membres du gouvernement, si rien n’est fait, c’est à la Présidente de la transition elle-même, que l’on ne manquera de donner la leçon.

Tel semble être en tout cas le sens du lamentable communiqué de la « capitaine » antibalaka Joséphine Namséné, qui n’hésite pas à menacer ouvertement de représailles et à prendre pour prochaines cibles, toutes les personnes qu’elle cite nommément. Le crime de ces derniers, est d’avoir osé prendre une position courageuse, et condamner sans ambiguïté, le règne de la terreur et la banalisation galopante des actes de pure barbarie.

Aujourd’dhui, allons-nous nous taire et faire comme si de rien n’était, parce que seuls ont été directement visés « Martin Ziguélé et ses acolytes, Catherine Samba- Panza, Nicolas Tiangaye et le tristement célèbre Jean Jacques Demafouth » ? Devons-nous croire que ces derniers, parce qu’ils sont nos adversaires ou nos ennemis, ou que parce que nous les combattons énergiquement sur le terrain politique, ils méritent pour autant de subir des enlèvements, des séquestrations et peut-être même la mort ? Et si pour une raison ou une autre il nous arrivait de nous réjouir du malheur des autres, souvenons-nous à jamais que « quand la case de ton voisin brûle, arrose la tienne ». Et demain, serait-ce le tour à Nguerekata, Dologuélé, Sylvain Patassé, et tous ceux qui lorgnent « démocratiquement » vers le fauteuil présidentiel d’être aussi menacés, parce qu’ils auront pris position et dénoncer des agissements malveillants ? Où va donc ce pays ?

Parce je suis contre la barbarie, je suis Sayo !

Parce que je suis contre l’utilisation des armes et de la violence, je suis Sayo !

Parce que je suis contre le règne de la terreur, je suis Sayo !

Parce que je suis contre l’insécurité grandissante, je suis Sayo !

Parce que je suis pour la paix, je suis Sayo !

Parce que je suis pour la liberté et la démocratie, je suis Sayo !

Parce que je suis pour la fin de cette transition malade, je suis Sayo !

Parce que je suis pour les élections, je suis Sayo !

A bas les criminels, à bas les traîtres, à bas les dirigeants voraces et jouisseurs,

A bas les spécialistes de l’enrichissement personnel, à bas les dirigeants indignes, à bas tous ceux qui ne rêvent qu’au pouvoir éternel et qui, parce qu’ils ne pensent qu’aux honneurs et à la gloire, n’ont pour seul souci quotidien, que de chercher des occasions pour marcher sur des kilomètres de tapis rouge, étendu à même la terre rouge du rouge sang des Centrafricains !

Je suis Sayo,

Je ne suis ni rebelle,

Ni traître, ni assassin,

Je suis Sayo le fils, le frère, l’époux et le père de famille,

Je suis Sayo l’homme tout court,

L’homme dont je réclame ici et maintenant la libération

Parce que tout simplement il s’agit d’un être humain et

« Tout ce qui est humain ne m’est pas étranger ! »

ET VOUS ETES-VOUS SAYO ?

Honni qui mal y pense !

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

Commentaires

0 commentaires

@Lesplumes

www.facebook.com/lesplumesderca - www.twitter.com/lesplumesderca

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page