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CECI EST UN LIVRE

"...maintenant que je sais compter, lire, écrire, c'est bien certain que je suis grand!"

Je me souviens encore du jour où un ami de passage à mon domicile, n’a pas tari d’éloge devant ma petite bibliothèque sans que moi non plus, j’ai cherché à l’interrompre :
« Franchement si je pouvais partager ta passion de la lecture, je serais un homme heureux. Aux heures de détente du soir, je passerais moins de temps devant la TV à voir et à écouter toujours les mêmes conneries. Et peut-être que je fumerais moins et boirais un peu moins de whisky. Mieux, je ferais certainement moins attention aux balivernes et autres cocasseries inutiles de mon épouse, lesquelles tournent souvent aux commérages et finissent quelques fois, pour un oui ou un non, par déclencher entre nous des disputes infantiles et honteuses. Seulement, gars, j’ai beau essayé, je ne parviens jamais à dépasser les 20 premières pages d’un livre quel qu’il soit. J’ai du mal à ouvrir un livre sans y chercher d’abord des images. Je me demande d’ailleurs ce que les gens peuvent avoir ainsi à raconter sur des centaines de pages. Je suis un intello certes, mais les livres, il faut avouer que c’est pas mon truc. D’ailleurs, dis-moi, tu lis tous ces livres que je vois? Pourquoi tu en n’écrirais pas toi-même ? Il y’a longtemps que tu serais devenu riche non ? En plus tu as une plume fluide et un style bien léché »
Sur le coup, je n’avais pas réalisé la profondeur d’un tel discours. Je n’ai alors rien répondu, ni ajouté de commentaires. Nous avions simplement ri, et sommes passés à autre chose.
Mais cette observation de mon ami, je ne l’ai jamais oublié et j’y reviens aujourd’hui pour lui donner mon point de vue.
Tout d’abord, pour ce qui est d’écrire un livre, j’avoue qu’il n’est pas le seul à me faire cette suggestion. Beaucoup de compatriotes sincères et certains de mes lecteurs m’y pressent. Je peux les rassurer. Ils ne seront pas déçus. Seulement, on n’écrit pas un livre par vanité, ou dans le but de se pavaner. L’on n’est pas écrivain, parce que l’on est spécialiste de plagiat, que l’on a publié un mémoire ou une thèse sur un thème donné; ou encore, dès lors qu’on s’est contenté de mettre son nom sous un recueil ou manuel d’école, ou qu’on a passé des heures à compiler des textes écrits par d’autres et à les publier sous son nom etc. Combien de fois n’ai-je pas eu envie de déchirer purement et simplement certains des pseudo- livres que j’ai par malheur retrouvé sous mes yeux!
Personnellement, je crois avoir une idée du travail d’écrivain, ce qu’être un écrivain, son rôle et sa mission. Je n’ai pas la prétention d’en être un, et même si j’ai quelques qualités, je crois que je n’en serai pas. Et ce n’est parce que j’aurai écrit par hasard un ou deux petits romans que je me prendrais pour Mabanckou ou Kourouma. Il ne faudrait pas réduire l’écrivain à ces coquetteries de scribouillard de salon. Je reste convaincu que des écrivains qui ont écrit et publié simplement des textes et non des livres, il en existe de bien meilleurs.
Par contre, je peux me flatter d’être un lecteur dans l’âme, un grand amoureux de la lecture. Là encore, je ne sais pas si je suis pour autant un bon lecteur. Je lis si lentement, qu’il est évident que je ne lis pas autant de livres que j’aurais aimé lire. Et ça, pour moi, c’est vraiment un grand souci, un handicap, une incapacité que je ne crois pas être parvenu à corriger malgré mes efforts et tous les exercices auxquels je me suis prêté. Plus est, avec le temps qui passe et l’âge qui avance, on peut être certain que nos capacités et facultés fléchissent. Difficile d’espérer que les choses iront en s’améliorant.
Malgré tout, je lis et je lis beaucoup, je lis tout ce qui me tombe sous la main et les yeux. Je ne parle pas ici de tout ce que déversent les réseaux sociaux. Je parle de la lecture vraie, de cette lecture que nous donnent à apprécier les supports en papier. Journaux, romans, nouvelles, essais, manuels d’histoire, de philo, de sciences-po…tout ce qu’il me semble bon à lire. Pour moi, une journée sans lecture, est comparable à un ciel sans étoile comme dirait l’autre. Cela a toujours été ainsi depuis mon jeune âge.
En plus j’ai gardé mes habitudes de lecture apprises depuis l’école. Toujours un crayon en main et une feuille à côté. Je peux vous confier par exemple, que je conserve à ce jour mon « cahier de vocabulaire » de la 6ème (1974-75). C’est là que l’on y notait les mots difficiles et leurs explications.
Aujourd’hui, ma table de travail est remplie de petits carnets. Dans certains, je note les mots que je découvre à travers mes lectures, dans d’autres je copie les belles phrases, les citations et autres expressions. Je n’arrive pas à faire autrement. Dans les poches de mes habits, on trouvera toujours des bouts de papiers sur lesquels je griffonne des phrases qui me passent par la tête, certaines idées à développer plus tard, les détails de certains événements observés dans la journée ou de quelque causerie intéressante avec des gens que je rencontre…Chez moi, tout est bon à prendre et peut devenir tôt ou tard, un sujet intéressant à traiter, un supplément de réflexion ou d’analyse.
De nos jours, je me demande comment on peut faire pour ne pas lire, et par conséquent, comment ne pas aimer la lecture. Tout notre environnement s’y prête et facilite la chose.
Tenez !
Avez-vous des difficultés pour lire des livres dans leur version papier, numérique, ou ebook … ? Je vous conseille alors de choisir les livres audio. Il existe des applications qui nous offrent des milliers de choix, et il y en a de tous les goûts et de toutes les couleurs. Ma meilleure technique de lecture aujourd’hui, c’est d’avoir à la fois le même livre dans les deux versions, papier et audio. Cela facilite la lecture, et m’oblige à aller au rythme de l’audio.
Mais LIRE EST UNE JOUISSANCE SOLITAIRE. Les amoureux de la lecture vous le diront. Il faut un certain environnement, une certaine disponibilité d’esprit. Cela m’amuse beaucoup de voir quelqu’un lire et suivre en même temps un match de foot ou les infos à la télévision par exemple. On croit lire mais on se trompe énormément.
J’ai dit que lire est une jouissance solitaire ? Alors, que devient « LIRE et ÉCRIRE » à la fois ? L’un comme l’autre de ces deux exercices, vous oblige souvent à la solitude, et à la solitude même en famille. Du coup, l’on est souvent incompris, et cela peut aller jusqu’à créer des disputes récurrentes au sein un couple qui n’a pas en partage cette passion. L’un des partenaires trouvera toujours moyen de se plaindre d’être délaissé au profit de la lecture et de l’écriture. Mais après tout, n’est pas mieux que de se voir délaisser au profit d’un autre homme ou d’une autre femme ?
J’ai appris que la plupart des écrivains célèbres étaient (ou sont) aussi de célèbres célibataires, ou avaient fini par divorcer pour se consacrer plus librement à leur art. Je ne parle pas de ceux qui, devenus veufs, n’ont plus jamais pensé à avoir un mari ou une épouse. C’est bien dommage d’en arriver là. Mais l’art est un mystère, et les artistes des mystérieux.
Heureusement pour moi, je ne suis qu’un lecteur qui n’aspire pas à être un célèbre écrivain.

GJK –Guy José KOSSA

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