Ah !...Les centrafrançais

AH !…LES CENTRAFRANÇAIS : LA TRAITRISE

« Si vous voulez prospérer dans toutes vos entreprises en France, évitez de confier vos projets, secrets, problèmes personnels voire soucis conjugaux à vos proches. Méfiez-vous, je dis bien méfiez-vous de tous ceux qui vous entourent en commençant par vos propres parents, amis et connaissances car ils utiliseront vos confidences pour hypothéquer votre avenir. Sachez que j’ai failli tout perdre à cause de ma cousine Gina mais heureusement le bon sens a guidé mes pas et j’ai su tirer mon épingle du jeu ». Lâchait sèchement Jade à ses collaborateurs.

Pour comprendre la substance de cette déclaration, il est important de remonter 5 ans plutôt.

En ce temps, Jade venait à peine de fouler le sol français et elle a très rapidement élu domicile à Marseille chez sa cousine Gina. Sa beauté et surtout son physique exceptionnel, la plaçait au centre de toutes les convoitises mais elle a toujours résisté aux multiples assauts des séducteurs. En vérité, Jade évitait d’entretenir une quelconque relation pour la simple raison qu’elle voulait rester fidèle à son mari qui vivait au pays. Pendant qu’elle luttait contre la tentation en France, son mari raffolait à tout va des petites filles à Bangui.

L’infidélité chronique et la légèreté déconcertante de son mari ont fini par la lasser et la pousser à refaire sa vie. C’est ainsi qu’elle épousa un Marseillais alors qu’elle n’avait jamais divorcé de son mari d’antan. A priori, Jade voulait non seulement opter pour une nouvelle vie, mais surfer également sur l’occasion pour régulariser sa situation administrative.

Trois années plus tard, suite à un différend familial, Gina pour se venger de sa cousine Jade, dévoila tout le secret sur son mariage antérieur, preuves à l’appui, aux agents de la préfecture. Sitôt, la préfecture diligenta une enquête aux conclusions sans appel : retrait du titre de séjour de Jade au motif qu’il est obtenu sur la base du mensonge et surtout d’un mariage en blanc (la préfecture considéra le nouveau mariage comme un arrangement dans le seul but d’avoir ses papiers). La décision du préfet lui faisait également obligation de quitter le territoire français dans un délai de deux mois, auquel cas elle sera expulsée.

Du jour au lendemain, la vie de Jade bascula. Grâce à l’insolente surface financière de son nouveau mari, elle s’offrit les services d’un des meilleurs avocats de la région en vue d’éviter une éventuelle expulsion.
Par ailleurs, Jade a toujours travaillé depuis son arrivée en France. Elle paie régulièrement ses impôts et c’est une contribuable exemplaire. Ses avis d’imposition, bulletins de salaire et attestation d’employeur serviront d’arguments à son conseil lors des multiples procédures judiciaires qui auront duré plus de deux ans. Pendant cette période, Jade était sans papier. De procédures en procédures, l’avocat de Jade réussira à convaincre la justice qui finira par lui donner raison et sa situation se régularisa.

Aujourd’hui, elle vit avec son mari à cheval entre la France et la Centrafrique pendant que sa cousine Gina tire le diable par la queue.

Et voilà comment vivent les Centrafricains en France. D’un simple différend familial, Gina a failli détruire la vie de sa propre cousine. Alors, pourquoi s’étonner de la situation de notre pays aujourd’hui ? Cette crise n’est-elle pas le reflet de nos comportements ?

AH !…Les Centrafrançais

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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