Mots contre maux de rjpm

CENTRAFRIQUE: UN DIALOGUE A COUP DE MARTEAU

Ça y est ! Les instigateurs de la crise centrafricaine ont choisi Brazzaville pour abriter le prochain dialogue national. L’idée est très contestée à Bangui et les Centrafricains deviennent de plus en plus réfractaires à la tenue d’un dialogue qui se veut souverain sur une terre étrangère. La Centrafrique profonde désapprouve la rencontre de Brazzaville.

Les forces vives de la nation sont très divisées sur la question, mais quoi qu’il en soit, le forum s’avère inévitable car le médiateur de la crise s’y attèle sérieusement. Il semblerait que 120 dignitaires de la coalition Séléka et plus de 50 situationnistes de la politicaillerie centrafricaine ont déjà posé leurs valises au Congo dans l’optique de participer vaille que vaille à la rencontre.

Plus de 30 personnalités se réclamant Antibalakas sont arrivées depuis lundi dans la capitale Congolaise. Là où le bât blesse, toutes ces personnalités veulent avoir droit au chapitre sans les vraies victimes de la crise. Elles exploiteront à fond leurs carnets d’adresses et feront également le pied de grue devant des portes hautement qualifiées du sérail présidentiel congolais.

Qu’on se l’avoue, la concertation de Brazzaville a été obtenue au forceps. Comme d’habitude, les participants profiteront d’abord des largesses financières des présidents Sassou et de Déby ; ensuite ils s’attaqueront au partage plus ou moins équitable du pouvoir. Pendant ce temps, les victimes peuvent continuer à s’apitoyer sur leur sort.

En Centrafrique l’histoire se répète. Maintes fois, les forces vives de la nation ont été déportées dans d’autres pays pour régler les différends presque superfétatoires. On se rappellera du déplacement de toutes les institutions centrafricaines à Libreville en 2005 pour une entente sur la règle de bonne conduite pouvant faciliter la tenue d’une élection apaisée.

De même, l’on se souviendra de l’ avion cargo affrété par le défunt président Bongo pour le transport des Centrafricains de Bangui à Libreville. Plusieurs personnalités étaient entassées dans cet avion, tels des casiers de bières superposés dans un dépôt ou un débit de boisson. En effet, ces personnalités s’empressaient de partir à Libreville pour la simple raison que le défunt président gabonais distribuait des billets de banque à tour de bras.
Le plus écœurant est que le voyage fut lent mais l’homme à la gentillesse légendaire avait mis moins de 30 minutes pour régler le différend qui a quasiment paralysé le pays pendant plusieurs mois.

Par ailleurs, le spécialiste des coups d’états en Centrafrique avait utilisé le même mode opératoire pour débarquer du pouvoir l’ancien président Djotodia en Janvier 2014. Sans aucune difficulté, il avait déplacé tout le parlement provisoire centrafricain à N’Djamena pour sceller le sort de Djotodia.

Aujourd’hui, le président congolais lui emboite le pas à travers cette inéluctable concertation.
Espérant que tous les leaders sociopolitiques, qui se réunissent ce jour 9 Juillet 2014 à la FATEB, sauront tenir compte des aspirations du peuple centrafricain.

Vraiment ! La Centrafrique rend triste mais on ne s’attristera guère parce qu’un mot peut combattre les maux qui corrompent la société.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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