Mots contre maux de rjpm

QUE DE REBONDISSEMENTS DANS LA CRISE CENTRAFRICAINE !

A l’instar des chenilles qui s’invitent sans ambages dans l’assiette des Centrafricains, la crise actuelle s’est emparée des rencontres internationales. A tous les niveaux, les informations sur la brume contemporaine déboulent en cascade et en cavalcade. En dépit de tous les efforts consentis par la Communauté internationale, force est de constater que le pays traverse toujours une impasse excessive. L’agenda caché de certains acteurs impliqués dans la résolution du conflit centrafricain est-il à l’origine de ce bourbier ? Peut-on déduire que la crise  perdure juste à cause d’une mauvaise lecture du conflit  par la sommité mondiale ? La compréhension de ces questionnements nécessite une analyse approfondie des temps forts de la crise.

En premier lieu, le géant voisin aux pieds d’argile à savoir le président Deby, n’avait guère apprécié le retrait de ses troupes de la force africaine stationnée à Bangui. De plus il comptait sur la crise centrafricaine pour imposer son leadership dans la sous région ainsi que sur la scène internationale. Puisque son ambition a été écourtée par le retrait inattendu de ses soldats, alors  il multiplia les manipulations par des méthodes peu orthodoxes pour affaiblir le processus de la transition. La  mise en scène du sommet tripartie de Luanda en Angola et la fameuse concertation des chefs d’états de la CEEAC en marge du sommet de l’Union Africaine à Malabo en Guinée Équatoriale n’étaient qu’une occasion  pour Déby de démontrer sa mainmise sur la Centrafrique. Qu’à cela ne tienne, l’occasion faisait le larron en ce sens qu’il en a profité pour dicter sa loi comme à l’accoutumée.

Quand bien même l’Union Africaine ait suspendu la Centrafrique, le tapis rouge fut malgré tout déroulé à la présidente de la transition Samba-Panza par ses homologues Africains ainsi que le parterre des représentants des autorités occidentales. De surcroît, la percée diplomatique de Madame Samba-Panza au niveau international semble agacer sérieusement le spécialiste des coups d’états à Bangui. Il souhaiterait être l’interlocuteur incontournable de la présidente auprès des instances internationales bien qu’il ne soit pas un exemple de démocratie…D’emblée, son mini-sommet tendancieux sur la crise centrafricaine a entrainé la délocalisation du dialogue national à Brazzaville au Congo alors que les autorités de Bangui étaient très avancées sur  une plate forme de la réconciliation qui prend en compte toutes les aspirations des fils et des filles du pays.

Même si les Chefs d’états de la CEEAC réussissent à réunir toutes les conditions pour la tenue du dialogue inter centrafricain à Brazzaville, il faut admettre que la crise ne sera traitée encore une fois de plus que de façon superficielle. La délocalisation du dialogue à l’extérieur donne l’impression que les autorités de la sous région cherchent une aiguille dans une botte de foin. Un tel forum ne pourra que se transformer en eau de boudin pour la simple raison que tous les vecteurs de conciliation ne seront jamais réunis dans un pays étranger. Que sortira t-il de si positif à Brazzaville ? Si ce n’est la distribution des grosses coupures de billet de banque et la répartition des juteux postes entre les protagonistes. Les vrais problèmes seront occultés.

Curieusement, l’Ambassadeur Smail CHERGUI commissaire à la paix et à la sécurité de l’ U.A déclarait lors de la 5e réunion du groupe international de contact sur la République Centrafricaine : « la réponse aux nombreux et complexes défis auxquels la RCA est confrontée est d’abord et avant tout entre les mains des acteurs centrafricains ». Cela voudrait dire quoi exactement ? L’hôpital qui se moque de la charité bien sûr. Pourtant, les Centrafricains réclament un dialogue atypique durant lequel ils pourront traiter toutes les tentacules de la crise. Compte tenu de l’ampleur de la crise, ils mettent un bémol substantiel sur le caractère républicain et souverain du dialogue.

Dans un tel cas de figure, les mots pourront avoir un effet immédiat contre des maux qui gangrènent notre société. Il est possible que les Centrafricains finissent par aplanir leurs divergences et enterrer définitivement la hache de guerre.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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