Chronique de GJK

UNE NOUVELLE FEUILLE DE ROUTE POUR LA TRANSITION CENTRAFRICAINE ?

« L’honneur est la dernière richesse du pauvre. » ( A. Camus)

Pour qui connaît un tant soit peu « l’âme » centrafricaine, le plus insupportable affront sur cette terre, consiste à injurier un fils en lançant quelque grossièreté sur sa maman, et ce même si, celle-ci le maltraite de la pire des façons. Tout enfant digne de sa mère, préférerait livrer bataille quitte à se faire terrasser avec honneur, au lieu de laisser un tel crime « impuni ». Ainsi, peu importe tout le mal que les centrafricains eux-mêmes pensent de Madame Samba-Panza, la « mère nationale » – toute femme étant par définition mère en RCA -, ils garderont encore pour longtemps à travers la gorge, l’humiliation subie en leur nom par leur Présidente. Et d’ailleurs pour quelle raisons devrait-on traiter une chef d’Etat de cette manière ? Plus est, par une engeance de monarques aux ordres, qui, dans un autre monde seraient les étudiants de cette même Samba-Panza.

A y penser, qu’est-il sorti de si exceptionnel en définitive, de ce mini-sommet de la CEEAC à Malabo ? Fallait-il que Madame Samba-Panza soit absente de la salle des « délibérations », uniquement pour revenir apprendre par la suite qu’un forum va se tenir à Brazza ? Assurément non ! Elle était au courant de ces assises brazzavilloises depuis fort longtemps. La communauté internationale avait même déjà fait circuler au niveau des chancelleries, l’information selon laquelle les travaux du forum débuteraient le 25 juillet pour prendre fin 5 jours plus tard.

Dans ce cas, Madame Samba-Panza aurait-elle reçu la notification d’une nouvelle feuille de route détaillée pour cette transition qui s’essouffle ? En effet, l’objectif principal du forum des bords du fleuve Congo, est d’arriver à convaincre les Séléka et anti-balaka de déclarer solennellement un cessez-le-feu général. Ainsi donc, le gouvernement, le CNT, l’opposition politique, la société civile, en se rendant à Brazza, courent le risque de servir de faire-valoir, à un duel en « tête à tête » entre deux groupes de rebelles indisciplinés. Drôle de dialogue politique.

Par ailleurs, il est prévu qu’une fois les rideaux tombés sur Brazzaville, tous les frères ennemis de la RCA regagnent naturellement le bercail, mais cette fois-ci, dans le but de se remettre à dialoguer. Ces échanges auront lieu spécialement entre les «frères » de Centrafrique, sans la présence de facilitateurs étrangers. Avec tous les risques qu’une telle initiative comporte bien sûr. Pour ce faire, c’est au niveau de chaque région ou préfecture que se déroulera cette seconde phase du processus de réconciliation. D’après les prévisions, « ces dialogues » devront durer environ un mois et demi, pour compter du 1er septembre 2014. Quant aux modalités d’organisation et de fonctionnement de ces « rencontres régionales et préfectorales », il est difficile au stade actuel d’en savoir plus.

Enfin, le clou de cette marche à rythme cadencée avec la fanfare de la communauté internationale, va être la tenue à Bangui du grand Forum national de réconciliation, prévu pour durer un mois et demi à compter du 1er novembre 2014. Nous en sommes encore bien loin.

Dans tous les cas, au fur et à mesure que les jours passent, il convient de s’interroger : Et si Brazza n’avait pas lieu comme différents signaux en provenance de certains acteurs le laisser présager ?

Une chose est certaine : Les Centrafricains sont certes pauvres, mais ils tiennent à leur honneur. On ne peut humilier indéfiniment tout un peuple comme cela, en prenant à la limite ses représentants pour de la marchandise de fret. Cette feuille de route que la communauté internationale tente d’imposer aux Centrafricains, risque de connaître des difficultés dans son exécution. C’est bien ce qui arrive lorsqu’on croit devoir écarter les Centrafricains des analyses et réflexions sur les solutions de sortie de crise de leur propre pays. « Pauvre chez soi, vaut mieux que riche chez les autres », c’est en Centrafrique que se trouvent les personnes qui doivent se parler. Il est préférable que le dialogue commence dans les maisons derrière lesquelles sont creusés les tombes des victimes des Séléka et antibalakas.

Décidément, ils deviennent tous fous à l’ONU, l’UA et CEEAC

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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