Libre opinion

Thierry Savonarole Maléyombo à bâtons rompus avec le journal l’Essor

Proclamé président de la République Centrafricaine  par La Cour Constitutionnelle peu après la publication des résultats globaux du scrutin groupé par l’Autorité Nationale des Elections le 14 février, le Professeur Faustin Archange Touadéra avait  finalement été intronisé Chef de l’état  le 30 mars devant plusieurs invités nationaux et internationaux au Stade de 20000 Places. Le nouveau locataire du Palais de la Renaissance hérite un pays en lambeaux. Dans son discours d’investiture, il avait annoncé comme priorités la recherche effrénée de la paix, la réconciliation nationale, l’assainissement des finances publiques, la réforme du secteur de sécurité en vue de placer nos Forces Armées Centrafricaines dans une chaine de commandement unifié, la refondation du secteur, de l’agriculture , du bois et des mines car selon lui ces secteurs sont trop prometteurs pour la croissance économique du pays. Il est clair que ces réformes ne peuvent se faire qu’avec des compétences distinctives du pays. Aujourd’hui, le président FAT a confié la clé de la primature à son homme de main Simplice Mathieu Sarandji et la direction de son cabinet à son fidèle collaborateur Firmin Ngrebada.

Essor (Es) : Monsieur Thierry Savoranole Maleyombo (TSM) ,quel bilan faites-vous d’abord sur la transition de Samba Panza ?

TSM: Merci pour l’occasion que vous me donnez pour livrer mon avis sur la situation actuelle de notre pays ainsi que mon sentiment sur le bilan de la transition. Tout d’abord, je voudrais féliciter le président démocratiquement élu, le professeur Touadéra en qui, le peuple a placé un espoir de retrouver rapidement sa dignité et son honneur dans la paix, la sécurité et la démocratie. Pour revenir à votre question, le bilan de la transition est catastrophique. Les centrafricains pensaient se reposer sur une femme car en Afrique, la femme représente la vie, le développement, la paix et la sécurité. Malheureusement, nous avons assisté à une descente aux enfers de notre pays sous cette transition qui n’a profité qu’aux autorités de la transition et à la communauté internationale. Une mafia internationale s’est érigée dans notre pays avec la complicité de ceux et celles qui avaient la responsabilité du devenir de notre pays. Madame Samba Panza a ramené la division, le tribalisme. La démocratie bafouée au quotidien sous son règne, les droits de l’homme foulés étaient aux pieds, les arrestations arbitraires, ainsi que la violation des libertés d’aller et venir sans parler des détournements en cascade des fonds alloués par les pays de la CEEAC à notre pays, je voudrais parler du don angolais par exemple. Dire que cette maman fut présidente d’une association de défense des droits de l’homme ( association des femmes juristes centrafricaines) . La transition ne s’arrête pas seulement à Madame Samba Panza. C’est tout un système mis en place aux plus hauts sommets de la République pour marcher sur le cadavre des centrafricains. Nous avons encore en mémoire, les assassinats de septembre et octobre où ceux qui sont sensés protéger le peuple avaient oublié leur devoir, livrant le pays à la servitude. pour conclure, je confirme que Madame Samba Panza reste la pire des Chefs d’Etat que notre pays ait connue.

Es: Y a-t-il des acquis dans cette transition que le nouveau régime devra consolider à l’avenir?

TSM: On ne peut pas parler d’acquis de la transition. Tout est à refaire dans le pays alors que la transition aurait pu asseoir les bases, malheureusement, le pays était devenu le patrimoine d’une minorité, d’un clan….

 Es: Faîtes-vous partie de ceux et celles qui réclament un audit des Autorités sortantes et une remise à niveau des nombreux décrets de la présidente Samba Panza ?

TSM: La question des audits est indispensable pour permettre aux centrafricains de comprendre l’Etat dans lequel Samba Panza et ses collaborateurs  ont laissé le pays. Le peuple qui a soif du changement et de la rupture annoncée ne saurait comprendre que les nouvelles autorités issues des élections démocratiques ne rendent pas compte de la gestion de la transition. Plusieurs facteurs justifient l’obligation d’un audit de tout la transition, je m’explique: Depuis avril 2014, c’est la communauté internationale qui prend en charge les salaires. Qu’à t on fait des recettes propres de l’Etat? Les conseillers nationaux ont à un moment exigé une enquête parlementaire sur la gestion du don angolais, le président du CNT n’a pas donné suite pour quelle raison ?..l’audit doit concerné toutes les institutions de la transition. Venons en aux multiples décrets signés dans la précipitation après l’élection du nouveau Chef de l’Etat. Franchement, Quelle est l’intention réelle de Madame Samba Panza? Non, c’est un manque de respect pour celui qui vient d’être élu ainsi que pour le peuple centrafricain, une manière de chercher à se protéger pour continuer d’agir dans l’ombre.

Es: Vous étiez plusieurs  fois ministre dans le gouvernement de Touadera. Aujourd’hui, il est le tout nouveau président  de la République Centrafricaine. Que ressentiez-vous?

TSM: De la même manière que j’ai parlé de SARANDJI et NGREBADA, je dirai que TOUADERA a été élu parce qu’il a un bilan positif  et avait une équipe efficace , je veux parler du gouvernement qui l’avait accompagné tout au long de sa mission. C’est un sentiment de fierté d’avoir appartenu à cette équipe gouvernementale sous son autorité.

Es: Quels sont ces atouts lorsqu’il fut premier ministre ? Par extension que pourra t-il apporter de nouveau aux Centrafricains?

TSM:  Les atouts sont nombreux, je me permettrais d’insister sur la bancarisation des recettes de l’Etat ainsi que de tous les salaires. Ce n’était pas facile car, comme dans toutes réformes, on touche les intérêts égoïstes et égocentriques des gens et des corporations. Pour réussir sa mission, le président Touadéra doit intensifier les réformes partout dans l’intérêt de notre pays. La nouvelle constitution prévoit la création d’un sénat. Je lui conseille de ne pas appliquer cela. Non, il est temps de penser au peuple.

Es:  Parlez-nous un peu du Ministre d’état, Directeur du Cabinet présidentiel Ngrebada et  du Premier Ministre Chef du Gouvernement Simplice Mathieu Sarandji?

TSM: Messieurs Simplice SARANDJI et Firmin NGREBADA ont accompagné le président Touadéra lorsqu’il était à la primature. Ils ont fait leur preuve dans la gestion des grands dossiers. Si TOUADERA a réussi en tant que premier ministre, c’est parce qu’il disposait aussi d’un cabinet avec des hommes de qualité. Pour avoir travaillé et collaboré avec les deux, je crois qu’ils seront à la hauteur de la mission que le président leurs a confiée. Ils ont tous les deux mon soutien

Es : Selon la Constitution, le PM  dispose  juste de huit jours pour former son Gouvernement. Que vous inspire la taille de ce gouvernement?

TSM: Il n’y a pas qu’au gouvernement qu’on peut servir son pays. A mon avis, il faut un gouvernement de taille réduite, environ une vingtaine de ministères avec une lettre de mission. Ce gouvernement devra être évalué tous les quatre mois, c’est à dire une obligation de résultats. Il ne faut pas nommer pour faire plaisir ou juste parce qu’il faut récompenser les compatriotes. Cela doit être un gouvernement de MISSION.

Es: Pourquoi veniez vous à Bangui juste après l’élection de votre ancien patron?

TSM: Votre question me fait rire…c’est un plaisir de retrouver mon pays et les miens. Je ne me suis jamais absenté aussi longtemps. Je ne tiens pas à donner les raisons qui m’ont poussé à partir. Je suis de retour et je rend grâce au Christ, c’est tout.

Es: Vos derniers mots

TSM: Que nous nous engageons tous pour la paix, la réconciliation nationale sans oublier la justice. Retroussons tous nos manches pour travailler afin de bâtir une cité où il fait bon vivre, la République Centrafricaine.

Propos recueillis par Rodrigue Joseph Prudence MAYTE Directeur de Publication du Journal l’Essor.

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