Mots contre maux de rjpm

RCA : L’ÉTAU SE RESSERRE AUTOUR DES PRÉSUMÉS ACCUSÉS

En dépit des multiples cris des centrafricains avec des slogans tels que « Y’ en a marre, ça suffit, trop c’est trop, plus jamais ça » scandés ces deux dernières décennies ; les ennemis du peuple, les assoiffés du pouvoir, branle-bas, multiplient l’usage de la force pour parvenir à leur fin : accéder au pouvoir suprême, ou à des postes ministériels.
Dans d’autres pays, de telles initiatives seraient lourdement sanctionnées, mais en Centrafrique et depuis fort longtemps, cette triste réalité est devenue un fait normal de société.
Quasiment toutes les foires d’empoigne désastreuses, qu’a connues le pays, se sont toujours soldées sur une répartition plus ou moins équitable du pouvoir entre les antagonistes des multiples crises à répétition.

Non seulement la méthode fait école, mais elle offre également des perspectives inespérées à tous ceux qui s’y mettent. Qu’on le veuille ou pas, le mérite n’a plus sa raison d’être en Centrafrique. Il n’y a que le langage des armes qui s’impose. A cela s’ajoute l’impunité qui est la source fondamentale de tout ce désordre.

Lorsqu’on regarde tous les massacres odieux des populations ces dernières années; les crimes crapuleux des personnalités ayant fait l’histoire ou contribuer à faire l’histoire de notre pays;
Lorsqu’on fait une relecture de la crise depuis les années 90, en épluchant le passage affligeant des troupes non conventionnelles du chef rebelle Bemba à savoir les « Banyamulengés », sans oublier les « hauts-lieux » de torture notamment les bases « Karako, Balawa, etc »;
La Centrafrique profonde, ne peut s’arrêter de réclamer à cor et à cri : « JUSTICE ».

Quant à la violation des droits de l’homme, monnaie courante sous la quasi-totalité de tous les régimes centrafricains, elle n’est plus à dénoncer mais à en pleurer.

Qui l’eût cru ? Contre toute attente, la Présidente Samba-Panza, a officiellement demandé à la Cour Pénale Internationale (C.P.I) de s’emparer du dossier et de statuer sur les crimes commis en Centrafrique depuis le 01 Août 2012 jusqu’à nos jours. A ce titre, elle voudrait mettre son holà sur l’impunité. Aussi, c’est une manière pour elle de lever le voile sur les informations selon lesquelles, elle serait un appui indiscutable de l’ancien président Djotodjia et autres caciques des sélékas.

Il faudrait tout de même admettre que la démarche de Madame Samba-Panza permettra inévitablement tôt ou tard, à tous les auteurs et coauteurs des crimes durant cette période, de devoir s’expliquer devant la plus haute instance de justice internationale.

Si la Présidente a haussé le ton sur ce coup, il est à relever que c’est aussi politique, parce qu’elle ne voudrait pas partager et continuer à partager son pouvoir avec des personnalités qui ont des mains couvertes de sang, dont elle n’a pas la capacité et les moyens de contenir et mettre hors d’état de nuire, alors la C.P.I est un moyen pour elle de s’en débarrasser et en débarrasser le peuple, nous dit-on.

D’ores et déjà, sa décision suscite un espoir un peu partout, car pour une fois en Centrafrique, les victimes se verront reconnaître leur statut et leurs bourreaux jugés.

Comme disait Lucien Arréat « Du pain et de la justice, voilà le premier besoin du peuple ». Pour le pain, on devra encore patienter mais quant à la justice, il serait souhaitable qu’elle accélère et passe à la vitesse supérieure, par respect pour tous nos morts.

En attendant de voir le passage des paroles aux actes, à travers les mots contre des maux, le peuple connaitra la face cachée de la crise et les coulisses du pouvoir.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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