Chronique de GJK

RCA: L’ANGOISSE DE FIN DE POUVOIR

Telle est prise, la Présidente qui croyait prendre et il fallait y penser avant !

Si l’objectif des éminences grises, stratèges politiques et autres conseillers personnels de Samba-Panza, avait été de lui tailler un véritable destin national semblable à celui des pères fondateurs des indépendances africaines, alors, à l’heure qu’il est, ils doivent être, dans de beaux draps et des petits souliers. Telle la Reine Catherine de Médicis, sous l’emprise de l’aveuglante confiance aux prédictions de l’énigmatique Nostradamus, Catherine Samba-Panza de Bangui, s’est totalement abandonnée et laissée guider par les inspirations lumineuses ( ?),  de ses gourous de la présidence. Hélas ! Il y’a erreur dans le temps et dans l’espace. Et voici que nos mystiques conseillers de la lumière éteinte, sont pris en flagrant délit d’illumination trompeuse et mensongère. Plus est, face au Médiateur International de la crise centrafricaine, ils se retrouvent désormais, dans l’incapacité la plus totale, de porter assistance à la Présidente de la  transition en danger, et sujette à des crises aiguës d’angoisse de la perte de pouvoir. Diagnostic confirmé et pronostic vital engagé.

Ah… terrible est la solitude d’une autocrate prématurée !

Dès son accession à la magistrature suprême de l’Etat, Samba-Pamba à peine élue – c’est un secret de Polichinelle – se mit en tête de consacrer aussitôt, solennellement et officiellement le népotisme d’état, d’ériger une monarchie familiale régnante, de sacraliser sans état d’âme, ses amitiés et sympathies personnelles. De ce fait, elle a transformé la Centrafrique qu’elle a confondue à un héritage personnel, en un vaste champ libre de prédation, dans lequel chaque privilégié de son entourage, peut satisfaire ses appétits voraces, et assouvir de manière éhontée ses propres ambitions, au mépris des malheurs des Centrafricains.

Et comme si cela ne suffisait pas, Samba-Pamba et son entourage, au seuil de l’ivresse absolue du pouvoir et dans leurs émulations joyeuses, semblent vouloir à tout prix, priver les Centrafricains, de la bienfaisante et vivifiante présence – toutes proportions gardées -, de la communauté internationale. Pour l’attester, les différentes déclarations et prises de position de ces derniers jours, qui ne visent au final qu’à sacrifier une fois de plus le peuple centrafricain, sur l’autel des intérêts égoïstes d’une engeance qui se croit sortie de la cuisse de Jupiter.

Mais en effet, « Il est des circonstances qui imposent de ne pas craindre de déplaire, de ne pas chercher à complaire, de ne pas se taire, lorsque ce qui est en cause relève du devenir d’un peuple.» Présentement, l’heure est venue, le moment arrivé de dire à tous, que le silence face au crime, est un appel au crime. Aussi, chaque Centrafricain, du moins tous ceux qui n’ont pas des raisons de se taire, devrait s’engager et se dire avec Aimé Césaire :

« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche,
ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. »

Sûre de son fait, Samba-Panza, a décidé de jouer la vie des Centrafricains en jouant avec le feu. Aujourd’hui, la voilà obligée de ravaler son orgueil personnel et de s’abaisser devant cette même communauté internationale, que mal conseillée hier, elle voulait narguer. Aujourd’hui Samba-Panza est réduite à choisir entre la honte et la honte. Et puisqu’une humiliation en vaut une autre, elle devra dire rapidement au peuple, laquelle des humiliations elle a choisi : démettre ou se démettre.

Dans tous les cas, qu’elle se décide à partir ou à rester – nous sommes en RCA et le ridicule ne tue pas au contraire -, Samba-Panza est condamnée à abroger le décret de nomination de son tout nouveau premier ministre.

Aujourd’hui, plus personne ne fait confiance à Samba-Panza pour conduire cette transition, qui a encore de très beaux mois devant elle. De plus – ce qui est certain -, elle ne peut pas survivre à l’épreuve qu’elle vient elle-même d’engager contre plus forte qu’elle, refusant en cela, de se fier à la sagesse africaine qui dit que « Si le bélier a tendance à reculer, il ne faut pas croire que c’est parce qu’il est lâche ». Même en son âme et conscience, la Présidente de la transition se sait désormais très affaiblie. Par ailleurs, la sentence des grands stratèges des milieux internationaux est sans appel, et elle est livrée en ces quelques mots que les initiés comprendront : « Cette Dame ne comprend plus rien aux intérêts du pays ».

Ceci étant, l’on entend souvent des voix s’élever pour dire: « il faut la laisser finir la transition, nous n’allons tout de même pas changer et recommencer tout le temps, de toutes les manières ils sont tous pareils… ». Personnellement, j’ai envie de poser avant tout cette question :

Faille-t-il faire le choix de la médiocrité ou se condamner à vivre le pire, tout simplement par crainte du changement ?

Ensuite, de quoi parlons-nous en effet ? Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs, nous parlons de la REPUBLIQUE s’il vous plaît. Dès lors, Samba-Panza en tant qu’individu, n’est pas une préoccupation nationale. Elle n’est ni l’objet principal de mon discours, ni le centre de ma réflexion. C’est une erreur grave que de raisonner en ramenant le débat à nos petites personnes, ou en réduisant la Centrafrique à une certaine dimension humaine, celle de l’espérance de vie. La RCA doit survivre et elle survivra aux hommes. La vie de Samba-Panza ne vaut pas plus que votre vie à vous qui lisez actuellement. Elle ne vaut pas non plus, plus que la vie du futur centrafricain, dont les parents et grands-parents ne sont même pas encore conçus. S’il faut prolonger la transition jusqu’à être sûr de ce qu’enfin, nos enfants et petits-enfants, ne seront pas exposés aux mêmes misères que vous et moi aujourd’hui ; pourquoi ne pas le faire ? S’il faut parcourir centimètre par centimètre toute la superficie de la RCA, jusqu’à dénicher l’homme qui pourra enfin conduire dans la sérénité cette transition, jusqu’au point d’achèvement ; pourquoi se précipiter ainsi et faire preuve de tant d’impatience? Très sérieusement, je ne crois pas que les Centrafricains soient à ce point maudits, qu’il leur est impossible de trouver l’homme qu’il faut pour la transition qu’il faut !

En tout état de cause, Samba-Panza a battu son propre record et atteint la dose létale de non performance prescrite. Au-delà de cette limite, la République est en péril, et elle s’en trouve déjà très mal. Aussi, il est raisonnablement inconcevable, qu’une seule dirigeante parmi tant de compétences valables, puisse ainsi monopoliser le destin de tout un peuple. Dans tous les cas et au niveau où nous en sommes, refuser de démissionner pour s’éterniser au pouvoir quand on sait au fond de soi-même, que l’on ne peut plus rien, n’est pas une preuve d’amour pour son peuple.

Après tout, sans Samba-Panza, la Centrafrique et les Centrafricains cesseraient-ils d’exister ?

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social 

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2 commentaires

  1. Les centrafricains ne cesseront pas d’exister après cette bonne dame qui se croit tout permis alors qu’elle n’est là que pour une période transitoire…
    Ceux qui ont été à l’origine du choix de Samba Panza ont fait une erreur de casting …
    Je suis persuadé que la gente féminine qui exultait à tout va après sa désignation par le cnt doit regretter amèrement ce choix; elle qui croyait à une ère nouvelle , à un vent nouveau qui allait pousser le pays dans la bonne direction …
    Au regard de ce qui s’annonce, Madame « TAPIS ROUGE » devrait peut être commencer à penser à faire sa valise car elle est totalement déconnectée du peuple qu’elle est censée non seulement représenter mais défendre les intérêts. Elle n’a de cesse de confirmer sa proximité INSUPPORTABLE avec les machines à donner la mort qu’est la séléka qui tel un Tsunami a tout balayé sur son passage lors de la conquête du pouvoir et qui continue à endeuiller les familles centrafricaines. Je pense qu’après elle on trouvera quelqu’un qui sera à même de sortir notre pays du bourbier dans lequel certains de ses fils l’ont enfoncé jusqu’au cou.

  2. Mais allo ?!?! Êtes vous vraiment sérieux ? Vous voulez faire passer votre avis comme celui d’une majorité ? Sachez que la majorité est silencieuse,( c’est bien la son défaut) même s’il lui arrive parfois de se lâcher. STOP ! Trop, c’est TROP !
    Des bases solides ont été posées que la communauté internationale et heureusement les compatriotes éclairés reconnaissent : en six mois, que de travail abattu ! La sécurité connaît un début de retour à la normalité à Bangui, le travail se poursuit dans l’arrière pays, même si ce n’est pas facile. Mais qui a dit que cela serait facile ? Au moins cette équipe à consenti le sacrifice de tenir honorablement les rennes du pays pour que sa tête ne sombré pas dans l’abîme. La scolarité d’une partie de vos frères a été sauvée, les trop maigres ressources collectées ont été intelligemment réparties dans des arrières honteux des régimes précédents, la campagne agricole a été lancée malgré tout dans certaines villes, la nourriture ne manque pas sur les marchés ( sauf rareté de la viande de bœuf pour les raisons que l’on connaît ). Non mais, êtes vous vraiment sérieux de casser gratuitement du sucre sur une équipe qui n’est là que le temps d’une transition et qui a fait plus en six mois que d’autres régimes en une décennie ?!?! Des rumeurs de détournements mais JAMAIS AUCUNE PREUVE ÉCRITE !!! Vos dires se fondent sur les ragots de soit disant sources « bien informées  » parcequ’elles travaillent au sein même de la présidence ou de la primature ou des régies financières : vous devriez réfléchir à l’intérêt qu’elles ont de cracher dans la main qui les nourri …On en vient à se demander qui vous paye pour médire ainsi ? Laissez donc cette transition travailler sans lui casser sans cesse les c….. et occupez vous plutôt de vulgariser le programme politique des candidats à la présidence de 2015. Votre acharnement est suspect…GRANDISSEZ DONC, PRENEZ DE LA HAUTEUR ! La premiere à rire de vos propos est la communauté internationale ( la bien pensante, oui, il y a en une …) qui aux côtés de la transition ne comprend pas que les enfants du peuple ne se préoccupent nullement de valoriser les efforts faits dans un un contexte aussi incertain. Comme le disait un journaliste : même les plus grands des généraux de guerre n’ont jamais gagné une guerre en un an, pas même six mois, encore moins cent jours ! Mais vs avez commencé à médire des jalons posés par La présidente et son équipe dès le deuxième mois d’exercice de cette équipe. Non mais…., non mais…non mais !!!!

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