Chronique de GJK

RCA: ET REVOICI…FERDINAND ALEXANDRE 1er !

Dans mon éditorial du 24 janvier 2014 – écrit le lendemain du jour d’investiture de Samba-Panza, nouvelle Présidente de la Transition -, publié sous le titre « LE CNT DISSOUT », l’on retrouve entre autres les lignes suivantes :

« D’ailleurs, certains de ces Conseillers, à commencer par le premier d’entre eux, s’étaient même imaginés assis dans le fauteuil qu’elle occupe aujourd’hui et duquel ils ont été éloignés. Ils ne l’oublieront jamais, et attendent impatiemment la première occasion pour le faire savoir au Chef de l’Etat de Transition. »

Disons que ça, c’était avant hier !

Mais hier, avez-vous en écoutant RFI, perçu dans la voix de Ferdinand Alexandre Nguendet, répondant aux questions des journalistes, cette exultation malicieuse, à annoncer la démission de Samba… non pardon… plutôt l’appel à la suspension des consultations relatives à la composition du gouvernement du seul premier ministre au monde sans équipe gouvernementale ? On n’est pas loin d’imaginer comment les choses se seraient passées, et à quel degré d’émerveillement se serait retrouvé notre Ferdinand Alexandre 1er,  s’il était advenu que lui-même en personne, demande ou annonce la démission de Reine Catherine !

Tout d’abord, avouons que cette sortie du Président du Conseil National de Transition – institution solidairement responsable de la conduite du processus de TRANSITION – désavouant publiquement et « internationalement » la Présidente de la transition, paraît aussi insolite qu’inélégante. Mais pourtant, pour tout observateur attentif les ayant suivi depuis le début de leur cohabitation, les relations entre ces deux hautes personnalités de la transition nationale ont toujours été assez distantes, timides et même à la limite conflictuelles. Et Reine Catherine, a beau jeu d’affirmer dans l’allocution prononcée à l’occasion des cent jours de son intronisation, « Je me réjouis pour ma part de la qualité de la collaboration qui existe entre le Président du CNT, le Premier Ministre et moi-même »; à peine retrouve-t-on les traces d’une courtoisie et d’une reconnaissance même feintes du président du CNT, à l’égard de la cheffe de l’exécutif.

Tout cela se comprend aisément, lorsqu’on prend le temps d’analyser et donc de découvrir dans l’ensemble de ses comportements et attitudes, l’ambition présidentielle assumée de Ferdinand Alexandre 1er. Il n’a jamais cessé en effet, de défier Reine Catherine sur tous les plans : haie d’honneur les matins dans la cour de sa résidence, imposant bureau présidentiel au siège du CNT, déplacement en cortège officiel impressionnant, personnel de sécurité pléthorique, déclarations publiques contradictoires, excès d’initiatives provocantes, et multiples cas de dépassement ostentatoire des limites de ses pouvoirs et prérogatives etc…

A vrai dire, Ferdinand Alexandre 1er, dont la carte de visite est estampillée « ANCIEN CHEF DE L’ETAT DE TRANSITION », vit très mal cet adjectif « ANCIEN ». A tout moment, il ne rêve qu’à redonner corps et vie, à cet « honorable » titre, qu’il tient absolument à redorer, à remettre au goût du jour, et donc à l’amputer de l’épithète peu glorieuse. Et pour y parvenir, il ne lésine pas sur les moyens

Tenez ! Savez-vous par exemple que Ferdinand Alexandre 1er, dispose d’importants réseaux dans plusieurs pays et principalement en France ; qu’il bénéficie entre autres à titre personnel des services d’un parlementaire, qui vit ostensiblement en permanence en France, alors qu’il continue à percevoir régulièrement du CNT ses allocations et toutes ses indemnités ! Que ce Conseiller National de Transition indiscret, écume tous les plateaux des différents médias en France, toujours porteurs de messages insoupçonnables, mais qui portent en réalité les ambitions présidentielles de Ferdinand Alexandre 1er, dont le nom n’apparaît pas nécessairement dans les discours, lesquels par contre, incitent à voir en lui l’ultime recours en Centrafrique. De plus, que ce membre du CNT – parlement de consensus par définition -, contribue à la préparation et prenne part activement, à une manifestation publique de Centrafricains à Paris, ayant pour thème « CSP DEGAGE LE PEUPLE MEURT », en s’exprimant sans la moindre réserve. Cela ne vous surprend-il guère ?

Par ailleurs, qui se souvient encore de toutes les accointances familiales et politiques particulièrement avec la Séléka, lesquelles ont permis à Ferdinand Alexandre 1er, de se voir hissé et maintenu jusqu’ici à la présidence du CNT ? Avez-vous entendu au pire moment des vols, viols, pillages, tueries, et autres exactions perpétrées par la Séléka, le Président du CNT de l’époque et qui est le même aujourd’hui, montrer autant de zèle à dénoncer l’indéfendable, à exiger le désarmement et à réclamer des sanctions ? Pourquoi n’avait-il pas à cette époque démissionné, pour ainsi prendre sa part de la souffrance de son peuple, de ses frères et sœurs que cette horde de criminels étrangers étaient en train de décimer ?

En tout état de cause, Ferdinand Alexandre 1er, Président du CNT, mais également Président d’un parti politique, le RPR dont on en entend parler à peine, sait et le mesure très bien, que ses chances d’accéder un jour à la Présidence de la République grâce aux élections démocratiques sont très infimes. Alors, il essaie de forcer le destin, en voulant à tout prix mettre à profit l’extraordinaire chance que lui offre son actuel strapontin, pour à la fois pousser Reine Catherine vers une sortie brutale, et espérer prendre sa place. Mais une fois au sommet de sa gloire et de ses ambitions, Ferdinand Alexandre 1er pourra-t-il savoir raison gardée ? Rien n’est moins sûr. D’autres éléments d’appréciation vous permettront très prochainement de vous faire une opinion sur cette question

En définitive, qu’est ce qui fait courir ainsi Ferdinand Alexandre 1er ?

Dans tous les cas, l’on peut avoir des qualités d’homme et d’homme d’Etat. On peut réussir plus ou moins sa mission à la tête d’une grande institution nationale, grâce à certaines contingences favorables. Mais tout cela ne prédispose pas absolument à faire un bon chef d’Etat ; il n’autorise pas forcément, à sortir du champ limité des possibles, pour faire étalage de ses prétentions démesurées.

Déshabiller Pierre pour habiller Paul, n’a jamais fait du pauvre un homme riche, a fortiori un pays. Vouloir corriger une erreur politique, en risquant de commettre une erreur politique encore plus grave, est d’une grossière stupidité. Détrôner Reine Catherine pour introniser Roi Ferdinand Alexandre 1er c’est faire preuve d’obscurantisme total.

Enfin, le changement que les Centrafricaines et les Centrafricains espèrent profondément et attendent impatiemment, n’est ni prolongement d’une sorte de « déjà-vu », ni enfermement à l’intérieur d’un cercle vicieusement entretenu, moins encore un refus de bouleversement de l’ordre établi. Il nous faut oser sortir des expériences très limitées, et avoir l’audace de pousser encore plus, et toujours plus loin, les frontières et les limites apparemment intangibles, de toutes nos capacités politiques et intellectuelles, si nous voulons vraiment acquérir la vraie indépendance, et non pas celle des saillies insignifiantes et des manifestations à deux balles.

Deux Présidents, et Trois Premiers Ministres pour UNE SEULE TRANSITION, alors que les Centrafricains continuent de mourir, cela suffit !  

Pourquoi ne pas réfléchir à la possibilité d’un moratoire politique, et aller vers la solution d’une présidence collégiale ? Le débat est ouvert et nous y reviendrons.

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié

De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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Un commentaire

  1. Si nous » Centrafricains »ne saisissons pas l’opportunite de cette crise pour nous entendre les uns, les autres et nous organiser pour la construction de notre pays et que toute fois,donner l’opportunite aux autres de laver nos linges sales et de nous organiser est la solution pour nous,oh mes freres,nous ne serons que mal organises et ridicules devant le monde.La Rca deviendra alors un pays de nulle part au monde.

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