RCA: DÉCLARATION DE GUERRE DE LA SÉLÉKA

« Quand les armes parlent, les lois se taisent. »(Cicéron)

Ni plus ni moins, la Séléka vient, à travers son congrès de Ndélé, de notifier clairement sa déclaration de guerre, au gouvernement de transition de Mme Samba-Panza, dont le silence ne peut être qualifié autrement que de complicité :

Le vendredi 9  mai 2014, pour distraire les Centrafricains comme l’on jette des morceaux de viande aux chiens affamés, l’on feint de leur livrer, dans l’unique intention de détourner leur attention, des individus sans valeur pour la paix, des gens qui ne les empêchent pas de dormir ; des cauchemars dont ils n’en veulent même pas, et cherchent absolument à oublier : Bozizé, Nourredine, Yakété. Tout le monde s’est alors  jeté sur ces momies politiques ;  qui pour les défendre, qui pour s’en réjouir, qui encore pour remercier et féliciter la communauté internationale.

Pendant ce temps, ce même vendredi, la même communauté internationale et ses représentants locaux, étaient en train de mettre à exécution l’une des étapes décisives de la partition de la RCA: le congrès de la Séléka.

Pour se convaincre que cette assise n’augure rien de bon dans les jours à venir, relevons simplement ces quelques points :

I. Ndélé c’est tout sauf un congrès de réconciliation et de paix

–  Vous avez dit congrès ? Qu’à cela ne tienne. Il s’agit donc d’une réunion à caractère nationale. Pourquoi alors ce choix de Ndélé au lieu de Bangui ?

–  Peut-être va-ton me parler de sécurité ? D’abord, la sécurité de qui  et pour qui? Et plus est, si Sangaris s’est déployé à Ndélé, et mis en place un impressionnant dispositif de sécurité, cela veut bien dire, qu’elle pouvait prendre les mêmes mesures sur place à Bangui, et avec plus encore de moyens et d’hommes.

–  S‘agissant d’un congrès, pourquoi a-t-on transporté en même temps que les « congressistes », autant d’armes et de munitions qui ne reviendront plus jamais à Bangui ? A aucun moment de ce conclave guerrier, les mots « paix, réconciliation, stabilité... » ont été prononcés. Alors que voulez-vous penser?

II. Ndélé est bien une déclaration de guerre et une consécration de la partition

–  Mise en place des Forces Républicaines (FR) : Avec  un Chef d’Etat-major Général des Armées, en la personne du Général de Brigade Joseph Zoundeko ; des conseillers militaires, des chargés de mission, un directeur général de la gendarmerie, un directeur général de la police, un chef de service de renseignements militaires, un porte-parole. Le siège de ce haut commandement de guerre ? A Bambari, c’est-à-dire à un jour de Bangui en « marche commando ». On croirait vivre en Centrafrique la réédition de la guerre en Côte d’Ivoire.

–  Stratégie de déclenchement des hostilités : Exactement comme elle l’avait fait, en reprochant à François Bozizé, de n’avoir pas tenu les engagements découlant des accords de paix signés en 2007, pour trouver un motif à sa première marche sur Bangui, aujourd’hui, la Séléka revendique le poste de premier ministre pour un musulman, en ces termes :  « Le plus important pour le moment est de négocier l’application des accords de N’Djamena. A défaut le mouvement étudiera toutes les options qui s’offrent à lui » : Que cherche-t- on à comprendre de plus ? Avez-vous compris pourquoi le remaniement gouvernemental tarde à accoucher de sa nouvelle liste élargie de nouveaux ministres?

–  Menaces clairs vis-à-vis du gouvernement : « …Avant une semaine tout mettre en œuvre pour que les exactions contre les musulmans cessent… »; …prendre en charge l’intégralité des réparations des biens des musulmans »; « ….prévoir un fonds pour la construction des infrastructures dans le Nord-Est ….et autoriser, sans délai, l’exfiltration des musulmans vivant dans des zones considérées, à haut risque… »: foutage de gueule comme dirait l’autre!

–  Aile politique de la Séléka : Pour ne pas du tout donner au gouvernement, la chance de discuter avec des politiques, mais plutôt l’obliger à combattre militairement avec la chance de perdre au combat, la Séléka se moque des Centrafricains en annonçant la formation d’une aile politique qu’elle ne met finalement pas en place. Seuls les militaires Séléka discuteront en cas de besoin. Et comme ils ne connaissent pas autre chose que le langage des armes, les armes parleront à la place des hommes. Et « quand les armes parlent.. »

Dites-moi chers amis lecteurs, vous qui êtes certainement plus informés des mécanismes de fonctionnement des institutions de la RCA ; s’il vous plaît, avez-vous vu une Présidente, un gouvernement, un parlement dans le coin ? Que l’on veuille bien s’arrêter de prendre tous les Centrafricains pour des idiots et des imbéciles, et qu’on nous dise exactement à combien l’on nous a tous vendus. Cela permettra au moins, aux ex-centrafricains chrétiens et musulmans, devenus des sous-hommes, de passer à tour de rôle au guichet de la banque djihadiste, pour percevoir chacun sa valeur sonnante et trébuchante, et se dépêcher de « dégager le plancher » du nouvel état islamique. Avant bien sûr, que le second ouragan Seléka qui se prépare, ne se déclenche en direction de Bangui, et n’envahisse tout le sud de la RCA, où la charia et les jeunes Nigérianes enlevées dernièrement sont attendues, dans les prochains jours.

Ah ! RCA…

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale 
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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