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PARTIE II – RCA : FAVORIS, REDOUTABLES OUTSIDERS ET CHAUFFEURS DE SALLE SE DISPUTENT LE FAUTEUIL PRÉSIDENTIEL

Par RJPM

Excédées par la cruauté des crises incessantes et surtout révoltées par l’indignité des autorités qui ont dirigé le pays ces dernières années, plusieurs personnalités centrafricaines dont certaines sont connues du grand public, ont décidé de déclarer leurs candidatures à la prochaine élection présidentielle. Compte tenu de la pluralité des candidats au bail locatif du Palais de la Renaissance, nous avons tenté dans la première partie de cette analyse publiée le 24 Novembre 2015 sous le titre « RCA : Favoris, Redoutables outsiders et Chauffeurs de salle se disputent le fauteuil présidentiel » de les classifier. Pour précision, cette classification n’est en aucun cas hiérarchisée. Ainsi donc parmi ces multiples candidats qui ambitionnent la présidence, figurent des favoris, des redoutables outsiders mais également des chauffeurs de salle c’est-à-dire des candidats qui seront en campagne dans l’unique but de faire bouger les les lignes politiques des uns et des autres. Ce qu’il faut surtout retenir par-dessus tout dans cette future échéance électorale atypique, la ligne de démarcation est très infime entre favoris, du moins ce qui sont vus ou considérés comme tels, et les redoutables outsiders. Les jeux ne sont pas encore faits, toutes les cartes peuvent être rabattues du jour au lendemain. Un favori peut ainsi se retrouver outsiders et même finir sur les bancs des chauffeurs de salle. D’où la nécessité voire l’obligation pour tous les candidats de batailler dure pour réaliser un score respectable aux élections. Pour joindre l’utile à l’agréable, nous allons dans la seconde partie de notre analyse parler des Redoutables outsiders. Pour précision la notion de Outsiders ne doit pas être interprétée comme une dévalorisation ou sous-estimation d’une partie des candidats, car certains par humilité ou par stratégie électorale ont préféré se faire discret d’où leur classification dans cette catégorie.

Les Redoutables outsiders

On dénombre plusieurs redoutables outsiders parmi lesquels l’on peut citer le Pr NGuerekata, Willybiro Sacko alias NTD, Sylvain Patassé, le Pr Touadéra, Fidèle Ngouandjika, Désiré Nzanga Kolingba, Armel Doubane, Marie Hassein, Mathias Moroumba, Jean Serge Bokassa, Symphorien Kparekouti et Jean-Barkès Gombé-Ketté. Ces redoutables outsiders sont en réalité capables d’inverser la tendance et créer la surprise lors du prochain scrutin présidentiel. Chacun de ses candidats doit comprendre que la présidence ne pourrait être qu’à la portée de ceux qui ont les muscles striés et bien ossifiés ainsi que les dents parfaitement aiguisées. Toutefois en analysant le parcours de ces candidats, quelques éléments d’appréciation permettent de relever leurs forces et capacités de persuasion, ainsi que leurs techniques d’approche du terrain et les tendances qui se dégagent.

– Pr Nguerekata : Ancien ministre et  président du PARC, un parti politique solidement implanté en Centrafrique et au sein de la diaspora, est l’un des premiers hommes politiques à sillonner les villages reculés de la Centrafrique au moment où le pays n’était encore qu’un cimetière à ciel ouvert. Son franc parler sur les questions épineuses du pays lui a valu beaucoup de sympathie de la part de la population. A lui aujourd’hui de combiner ses forces afin de répondre présent à ce rendez-vous de l’histoire.

–  Willybiro Sacko alias NTD : Ancien ministre d’état, ancien ambassadeur de la Centrafrique en France et spécialiste des conflits armés, sa candidature est soutenue par ADDC un mouvement associatif qui s’est progressivement implanté dans tout le pays. Sa présence permanente en Centrafrique pendant ces trois dernières années de violences, l’a davantage rapproché du peuple centrafricain. Parviendra-t-il à faire la différence lors de la campagne présidentielle? On le saura très bientôt.

–  Le Diamantaire Sylvain Patassé : Président du mouvement « Centrafrique Nouvel-Elan », il fait partie des rares candidats qui va constamment à la rencontre de tous les Centrafricains sans exception. En peu de temps, il a su reconquérir l’électorat de son père. Ce candidat indépendant risque de créer la surprise lors du scrutin à venir.

–  L’ancien premier ministre Touadéra : Il jouit d’une grande notoriété auprès des fonctionnaires, étudiants et salariés centrafricains. Son passage à la primature lui a conféré le statut d’homme d’état. Il pourra inquiéter ses concurrents à la présidence si le parti KNK lui apporte  son soutien.

–  L’ancien ministre Fidèle Gouandjika : En plus d’être un Homme d’affaire, Fidèle Gouandjika a l’habitude des élections puisqu’il s’y était déjà présenté par le passé. Son passage au ministère de l’agriculture lui a permis d’avoir une assise dans le monde rural. Sa connaissance des réseaux sociaux l’a davantage rapproché de la diaspora Centrafricaine. Son slogan original pouvant prêté à sourire « I YEKE MOU NDO KOUÉ » le met constamment au cœur des débats publics.

–  L’ancien ministre Désiré Nzanga Kolingba : Aujourd’hui président du Rassemblement Démocratique Centrafricain l’un des anciens et grands partis politiques centrafricains. Il mène actuellement une campagne de proximité qui porte ses fruits. Son parti regorge de compétences distinctives qui pourraient rameuter un nombre incalculable d’électeurs autour de sa candidature. Encore faut-il qu’il leur donne les moyens conséquents pour effectuer efficacement le travail.

–  L’ancien ministre Armel Doubane : Avec son association je m’engage avec Armel, il a réussi en un temps records à s’implanter dans l’esprit des Centrafricains du monde estudiantin, ceux de Bangui et de l’arrière-pays ainsi que ceux de la diaspora. Cet ancien ambassadeur de la Centrafrique auprès des Nations Unies peut donner du fil à retordre à ses adversaires durant cette future élection groupée.

–  L’intrépide Marie Hassein : Ex-ministre de la Francophonie, cette femme impavide est une habituée des plateaux de télé et de radio. Elle fait partie des premières personnalités qui aspiraient à diriger la Centrafrique avant même que l’ancien président Bozizé ne fut évincé. Ses discours survoltés, la classe au jour d’aujourd’hui parmi les vaillantes femmes du pays. Il est tout à fait possible qu’elle fasse entendre autrement sa voix au sortir de cette future élection.

–  L’Avocat Mathias Moroumba : Président de l’Observatoire des Droits de l’Homme, il est considéré par de nombreux centrafricains comme le porte-voix des victimes de l’injustice et des inégalités sociales. Sa franchise et son impartialité lui permettent de jouir d’une très bonne réputation auprès des ses concitoyens. Il estime que tout est permis dans cette course vers la présidence et s’élancera sur la ligne de départ.

–  L’ancien ministre Jean Serge Bokassa : Il figure en bonne place parmi les redoutables outsiders du prochain scrutin. Sa candidature est soutenue par son association implantée sur toute l’étendue du territoire nationale. Ses nombreuses prises de position notamment celle lors des événements fâcheux de Fatima, lui ont valu une grande estime auprès de la jeunesse centrafricaine. Bien entendu, il compte sur cette frange de la couche sociale qui avoisine 66% de la population pour accéder au pouvoir.

–  Symphorien Kparekouti : Cet Opérateur économique, qui a fait ses armes en Tanzanie, est déterminé depuis un certain temps à inscrire son nom dans les annales politiques du pays. Grâce à son parti le PUR, désormais connu de tous les Centrafricains, il multiplie des actions salvatrices ces deux dernières années auprès de ses Compatriotes. De même que ses concurrents, il espère aussi s’imposer dans les urnes grâce à sa machine électorale.

–  Jean-Barkès Gombé-Ketté : Ancien président de la délégation spéciale de la ville de Bangui, il a la réputation de bâtisseur. Bon nombre de Centrafricains croient en lui et c’est pour cela qu’ils le soutiennent à travers diverses associations. Bien qu’il ait subi un échec lors de l’élection à la hussarde qui a catapulté Dame Cathy à  la présidence, sa cote de popularité semble stable et il compte bien retenter sa chance.

En conclusion, la prochaine bataille électorale sera dure et serrée. Les Candidats à la poche vide ou au « maboko gamboro » n’auront que leurs yeux pour pleurer après la publication des résultats. Tous les prétendants viendront vendre au peuple des bons projets de société. La différence ne se créera donc que dans la méthode et la manière de procéder de chaque candidat, ainsi que la capacité de son SAV à mettre en avant les défauts et faiblesses des adversaires. Toutefois, si ces redoutables outsiders sus mentionnés ne redoublent pas d’effort, ils risqueront de devenir que de simples chauffeurs de salle. En voilà d’autres mots contre nos maux du moment..

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE

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