Mots contre maux de rjpm

PARTIE III – RCA : FAVORIS, REDOUTABLES OUTSIDERS ET CHAUFFEURS DE SALLE SE DISPUTENT LE FAUTEUIL PRÉSIDENTIEL

Par RJPM

En Centrafrique, les multiples soubresauts de ces deux dernières décennies ont d’une manière ou d’une autre donné naissance à une vague déferlante de candidature au prochain scrutin présidentiel. Tout porte à croire que chaque famille, chaque arrondissement, chaque circonscription, chaque commune, chaque village voire chaque coin de rue dispose d’un prétendant au fauteuil présidentiel. Bien évidemment, ce n’est un secret pour personne qu’une bonne partie des personnalités qui ont déclaré leur candidature, ne cherche en réalité qu’à se mettre en orbite dans le paysage politique. Certaines savent pertinemment qu’elles n’ont aucune chance de se faire élire à la présidence de la Centrafrique mais elles s’obstinent quand même à participer à la course dans l’unique espoir d’être repêchées politiquement au sortir de la transition. A dire vrai, ces candidats visent des fauteuils ministériels ou des postes « juteux ». C’est sans doute ce qui m’a amené à faire un distinguo entre les favoris, les redoutables outsiders et les chauffeurs de salle de la prochaine élection présidentielle. Qu’on ne se le cache point, les chauffeurs de salle, pour faire pression, passeront la majeure partie de leur campagne à dévoiler des vérités cachées sur leurs adversaires, ce qui seraient d’ailleurs une très bonne chose car le peuple découvrira peut être des vérités cachées.

Qui sont les chauffeurs de salle ?

– Constant Gouyomgbia-Kongba-Zeze : Ancien proche du défunt président Kolingba. Disparu pendant longtemps des écrans radars du paysage politique, le voilà qui réapparaît 25 ans plus tard. Il est candidat à la présidence de la République. On rapporte que « la sambapanzie » se bat en sourdine pour lui offrir le pouvoir sur un plateau. Une chose est certaine, bon nombre de gens suit l’épisode de près.

– Théophile Sonny Colé : Grand syndicaliste attitré de son pays, ancien député du deuxième arrondissement et actuellement Conseiller National de la transition. Ces partisans le surnomme « Action » car, dit-on, il est  toujours en mouvement. Bien qu’il soit populaire parmi les fonctionnaires, il faut relever que les dits fonctionnaires Centrafricains sont très peu nombreux et par ailleurs, il ne pourra pas probablement remporter à lui seul la totalité de leur suffrage. Aussi, il n’est pas sûr qu’il parvienne à rafler l’électorat de la Ouaka à cause de la multitude des candidats issus de cette région. D’où la tentation d’affirmer qu’un grand député ne ferait certainement pas un bon candidat au fauteuil présidentiel.

– Joseph Yakete : Élu local en France et membre du Parti Socialiste Français. Il demeure un inconnu pour beaucoup de ses concitoyens. Il devra d’abord se faire connaitre dans le pays avant même d’ambitionner la présidence de la République.

– Mme Konzi : Elle s’est illustrée en politique à travers l’élection qui a propulsé Dame Cathy au pouvoir. Si elle est  populaire dans une catégorie de la population, elle ne l’est pas pour autant à l’heure actuelle dans toute la Centrafrique entière. Elle devra encore travailler davantage son image pour espérer faire un score honorable.

– Edouard Ngaissona : Ancien député, ancien ministre, ancien président de la Fédération Centrafricaine de Football, homme d’affaires, actuellement patron des antibalakas et membre du CNOSCA. Il devra subtilement combiner ces multiples casquettes pour prouver aux centrafricains qu’il a la carrure d’homme d’Etat. L’équation sera sans doute difficile car ses soutiens d’hier sont de nos jours ses adversaires politiques. Il devra déjà commencer par faire la paix dans son propre camp pour éviter une déroute électorale.

En conclusion, la prochaine bataille électorale sera dure et serrée. Les Candidats à la poche vide ou au « maboko gamboro » n’auront que leurs yeux pour pleurer après la publication des résultats. Tous les prétendants viendront vendre au peuple des bons projets de société. La différence ne se créera donc que dans la méthode et la manière de procéder de chaque candidat, ainsi que la capacité de son SAV à mettre en avant les défauts et faiblesses des adversaires. Toutefois, si ces chauffeurs de salle sus mentionnés ne redoublent pas d’effort, ils risqueront de devenir que d’être enterrés politiquement. En voilà d’autres mots contre nos maux du moment.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE

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