Mots contre maux de rjpm

LE GÉANT VOISIN AUX PIEDS D’ARGILE SONNE LE GLAS DE LA BOITEUSE TRANSITION DE LA « SAMBAPANZIE »

Par RJPM

En dépit de sa diversité culturelle, ethnique, religieuse et de sa langue nationale, gage de son unité, la Centrafrique sombre fréquemment dans l’anarchie. Les violences dont elle est souvent victime donnent l’impression que la transition est inintelligible. Ces derniers temps, l’assassinat crapuleux d’un conducteur de Taxi-moto a dressé le lit d’une série d’échauffourées entre les protagonistes de la crise. A vrai dire, les représailles des Selekas du Km 5 étaient disproportionnées et dramatiques. Si certains médias parlent avec dextérité de 50 morts, d’autres évoquent, avec preuves à l’appui et notamment des images choquantes, plus de 250 pertes de vie humaine. De nombreuses personnes ont été décapitées, égorgées ou abattues froidement et jetées dans des puits ou latrines. Ecoeuré par l’insécurité galopante, le peuple ne croit plus à une sortie de crise apaisée sous l’égide de la « Sambapanzie » qui est d’ailleurs très fragilisée par la récente recrudescence de violence. Pourtant Dame Cathy était élue présidente de la transition dans le but de réconcilier les Centrafricains entre eux, renouer les liens entre la classe politique, les groupes armés et la société civile. Elle avait aussi la lourde tâche de conduire le pays vers les prochaines échéances électorales. En l’élisant présidente de la transition, les Conseillers nationaux croyaient dur comme fer qu’elle serait la personne idoine qui permettrait la transformation de la Centrafrique de la barbarie en une Centrafrique beaucoup plus fusionnelle et développante. Les Centrafricains se souviendront du tout premier discours très prometteur de Dame Cathy. Hélas ! Elle s’est rapidement fait piéger par le miel du pouvoir.

Griserie du pouvoir

Muée par le syndrome de la voiture blindée qui s’emparent toujours des hommes d’état mal entourés, Dame Cathy a joué la mauvaise partition sur la question de la réconciliation nationale. En voulant proposer un forum qui sort des sentiers battus, la patronne des mains baladeuses a écarté sans surprise les principaux instigateurs de l’actuelle crise, de la messe nationale de la paix. Même si lors de ce grand rendez-vous de la paix, les caciques de la « Sambapanzie » avaient clairement milité pour la mise à l’écart de Bozizé, Djotodia, Nourredine, Abdoulaye Hissein, Abakar Sabone, Abdoulaye Miskine et bien d’autres personnalités politiques telles que Ndoutingai, Parfait Mbaye; la positive attitude aurait voulu que Dame Cathy engage avec eux des dialogues, fussent-ils indirects. L’on doit toujours avoir à l’esprit que Bozizé a quand même passé plus de 20 ans de lutte du pouvoir, 3 ans de rebellions et 10 ans de gestion de la chose publique. Son tombeur Djotodia a, quant à lui, eu plus de 10 ans de rebellions à son actif, et il a dirigé le pays pendant au moins 10 mois. Ces deux personnages maîtrisent le pays de fond en comble et disposent d’éléments sur les théâtres des opérations qui peuvent à tout moment dynamiter le processus de paix en cours. Quoique l’entourage de Dame Cathy pense que la plupart des personnalités sus mentionnées seraient bientôt dans le box des accusés de la Cour Pénale Internationale, il est à noter qu’ils jouissent encore de la présomption d’innocence. De facto, il serait souhaitable que la locatrice du palais de la Renaissance ne fasse en aucun cas un amalgame entre la réconciliation et la justice. En tombant dans la fausse note habituelle qu’est la griserie du pouvoir, la « Sambapanzie » passe à côté de sa mission primordiale qui est celle de réconcilier les Centrafricains entre eux. Par dessus tout, l’on se souviendra du bras de fer qu’elle avait engagé à l’époque avec la communauté internationale sur la nomination du premier ministre.

Conséquence…

Les choses vont de mal en pis dans le pays et les futures élections risquent d’être incertaines. Pour mettre fin à cette transition boiteuse, le président Français François Hollande remet le géant voisin aux pieds d’argile en selle sur le dossier centrafricain. Désormais, il aura les pieds inoxydables sur la question Centrafricaine. Sans tarder, c’est sur le perron de l’Élysée même qu’il a lancé les hostilités en sonnant le glas de la transition chancelante de Dame Cathy. Selon certaines indiscrétions, le président Deby aurait lâché à un diplomate européen qu’il maîtrise parfaitement la classe politique centrafricaine. Selon lui, les Hommes politiques Centrafricains n’ont rien dans le ventre, ce ne sont que des affamés et il saura les mettre au pas. Dans la foulée, on apprend que le Premier ministre Kamoun aurait fait un appel de pieds aux Selekas qui sont cantonnés au Camp Beal et dans certains sites à Bangui. A ce qu’il parait, il voudrait les utiliser pour combattre les Antibalakas et Selekas encore réfractaires au processus de paix en cours. D’après les informations qui nous sont parvenues, les Selekas ont décliné l’offre. Tout porte à croire que dans les prochains jours, les choses risquent d’aller à une vitesse grand « V ». En annonçant la tenue rapide des élections, Deby met la transition des rouges à lèvre, des crayons beauté, des « koussas » (perruque), du tapis rouge, sur une braise ardente qui risque de laisser des traces. En tout cas, les ivoiriens disent : « A comportement de mouton, réaction de cabri ». Mots contre maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE

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