Libre opinion

LA TRANSITION « M’A TUER », JE L’AUDITE

Par Christ Bamara

« Omar m’a tuer ». Ceux qui ont un certain âge ce souviennent certainement encore de ce fait divers rocambolesque qui  eût lieu en France il y a quelques années et au cours duquel, les présumés assassins français d’une vieille et richissime dame, pour brouiller les pistes, voulurent faire incriminer en faisant peser les soupçons sur le veilleur malien de l’infortunée en écrivant à côté de son corps inerte, « Omar m’a tuer ».

Heureusement, Faustin Archange Touadéra, professeur de mathématiques, serait bien loin de commettre ce genre de faute de conjugaison. Mais il faut avouer que ceux qui observent la scène politique centrafricaine pourraient bien transposer cette inscription sur la transition qui vient de s’achever en écrivant sans sourciller : « la transition m’a tuer, je l’audite ».

En effet, il est inconcevable que la manière avec laquelle Cathérine Samba Panza et son Premier ministre Mahamat Kamoun ont conduit cette transition cupide, kléptocratique et incompétente qui vient de s’achever et qui ne voulait guère tirer sa révérence en s’éternisant au pouvoir ne puisse pas être auditée.

Comme atteinte d’une amnésie

La 19 février 2016, la cheffe d’Etat de la transition dans une note circulaire, instruisait pourtant de ne plus nommer ni recruter dans l’administration. Mais comme atteinte d’une amnésie, le 22 février, soit seulement trois jours après cette note, elle procède au plus grand mouvement jamais enregistré dans un ministère aussi élitiste que celui des Affaires Etrangères en nommant pêle-mêle plus d’une centaine de personnes parmi lesquelles on dénombre même les cuisinières et les coiffeuses pour occuper des postes dans nos missions diplomatiques à l’étranger.

Et ce n’est pas fortuit dit un observateur qui a requis l’anonymat que les dérives dictatoriales d’une transition qui se comportait comme un régime bénéficiant du suffrage populaire, l’a amené à acquérir une table d’écoute surfacturée pour épier un peuple affamé et ne pouvant taire ce genre de procédés là où il aurait voulu voir investir dans l’amélioration de ses conditions de vie et d’existence. On se souviendra qu’au mois d’avril de l’année dernière, une rumeur envahissait la ville de Bangui. Une rumeur selon laquelle deux personnalités féminines se disputant l’achat de la villa du défunt Docteur Mokofio sur la colline de Bas-Oubangui avait fait été payé rubis sur ongles en espèces sonnantes et trébuchantes à plus de 400 Millions de nos Francs. Et pour quiconque connait les rumeurs centrafricaines, on ne peut que s’interroger ?

A commencer par la présidence, aucun secteur ne doit être épargné

Alors qu’ils étaient nombreux à le tancer, voilà que Faustin Archange Touadéra vient de leur fermer le claquet en faisant la déclaration de son patrimoine. Un acte que tous  les responsables des institutions et autres ministres et gestionnaires  de deniers publiques doivent être pressés de faire au plus vite.

Il y a lieu de s’étonner que les rapports de nombreux contrôles réalisés par l’Inspection générale d’Etat, la Cour des Comptes et même l’Inspection Générale des Finances et transmis à la Cheffe d’Etat de transition ne soient jamais rendus publics. Et si personne n’a été inquiétée, c’est dire que la gestion de nos deniers publics mérite bien un satisfecit qu’on ne pourtant pas lui accorder tant sous la transition, la course à l’enrichissement illicite avait été érigé en mode de gouvernement. Les moyens roulants ont disparu, les recettes  de certains projets, des agences venues nous aider à solutionner notre crise, se sont volatilisées et certains ministres émargeaient mensuellement dans les caisses structures sous  leur tutelle. Il est à noter que la venue de Sa Sainteté François qui, il a avoue a été salutaire pour le retour de la paix dans notre pays, a pourtant été l’occasion en or pour saigner le trésor public centrafricain. Chacun, à son niveau, de la présidence de la République, la Primature en passant par certains départements ministériels, rivalisaient avec la création de besoins et dépenses supportés par le contribuable centrafricain sous le prétexte fallacieux d’arrivée du Saint Père à Bangui les 29 et 30 Novembre dernier.

Mais le clou de cette prédation à cœur joie des deniers publics passe par les préparatifs de la cérémonie d’investiture de Faustin Archange Touadéra dont ses propres invités qui voulaient l’assister pour immortaliser cet heureux évènement ne purent faire le déplacement faute d’invitation. Tout étant centralisé à la Présidence de transition.

Un Cabinet international pour cet audit

Ainsi donc, pour lui permettre d’avoir une lecture bien précise de l’état des lieux de la maison Centrafrique, à commencer par la présidence de la République, c’est un Cabinet international qui doit être commis pour auditer tous les secteurs de l’Etat Centrafricain qui doit être malade, très malade de la boulimie de certains de ses enfants. Et cette fois plus que jamais, les résultats de cet audit doivent être rendus publics et les fautifs devront répondre de leurs actes devant la justice. Ainsi, Faustin Archange Touadéra implémentera cette rupture que le peuple veut voir enfin se matérialiser.

Christ Bamara

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Un commentaire

  1. Si l’audit envisage est un vu comme un outil de gouvernance, c’est une bonne chose. Mais si c’est pour chercher uniquement les poux sur la tête de ceux qui étaient là avant, c’est rater. On a déjà vu avec l’annulation dans la précipitation du Décret portant nomination des Centrafricains dans les Ambassades. Or, on se souvient que ce sont ceux nommés au temps de BOZIZE qui sont là; BOZIZE n’a-t-il pas nommé sa nièce niveau Bac à notre Mission à Genève en Suisse au temps où M. TOUADERA était PM? N’ayons pas la mémoire courte.

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