Chronique de GJK

JE SUIS CENTRAFRICAIN ET TOUT CE QUI EST CENTRAFRICAIN M’EST ENNEMI ?

Publié pour la première fois le 21/02/2014

——————–

Vous connaissez peut-être cette petite histoire. Assis au bar d’un café d’où ils avaient une belle vue sur le grand boulevard, se trouvaient un Sud-Africain, un Malien, et un Centrafricain. Quand le Sud-Africain vit passer son compatriote dans une très belle voiture Jaguar, il s’en félicita aussitôt, en ajoutant : « j’espère qu’un jour, je pourrai faire mieux ». Peu après, on entendit le Malien vibrer de joie et de bonheur, au passage d’un ami qu’il avait connu sur les bancs de l’université, et à qui la vie semblait sourire, puisqu’il avait un bon emploi et pouvait se permettre une grosse 4X4. Il fit à peu près la même réflexion que le Sud-Africain,  en ajoutant : « En plus de la voiture, il me faudra une très belle villa ». Et voilà que le Centrafricain, aperçut à son tour un ancien condisciple, qui passait dans sa belle petite voiture de marque Nissan Primera. Il s’écria alors, à voix haute, sans s’en rendre compte : « Quoi ? Celui-là aussi a une voiture ? Vous allez voir, chers amis, d’ici peu, il se retrouvera à marcher à pieds comme moi, et à vivre dans notre maudit coin de banlieue ». Moralité de l’histoire ?

Le Centrafricain n’aime pas le Centrafricain, c’est connu. Tout Centrafricain autant qu’il est, au moins une fois, a fait l’amère expérience de la jalousie, de la haine, ou des dénonciations calomnieuses, lesquelles ont souvent eu pour effet, de déstabiliser durablement, atteindre profondément le moral, et ébranler les fondements d’une existence réussie et solide. Il en est ainsi par exemple, des Centrafricains aisés, qui, à force de leur opiniâtreté au travail, ont souvent réussi, « à la sueur du front », à bâtir une vie professionnelle, familiale et sociale à l’abri du besoin. Cependant, il se trouvera toujours quelque part, tapis dans l’ombre, des âmes en déperdition et des esprits égarés, pour porter contre ces personnes, des accusations les plus graves et infondées de magie, sorcellerie ou tout autre pratique occulte. Le centrafricain est l’ennemi de la réussite de l’autre. Il cherchera, par simple désir de nuire, à porter dangereusement atteinte à l’honneur de son alter ego, fut-il son propre frère. Honni soit qui mal y pense. Cette gangrène centrafricaine, prend sa source généralement, au niveau des familles, s’étend au quartier, se propage à la région, avant d’envahir malheureusement, chacune des couches de la société, le pays tout entier.

Les Centrafricains, il faut le noter, se mettront ensemble pour terrasser l’étranger qu’ils ont auparavant favorisé, l’un, au détriment de l’autre Centrafricain. Mais ils retourneront toujours à leur principal jeu favori : la détestation mutuelle, les répulsions incontrôlées, le rejet réciproque, la diabolisation de l’autre, et à terme, la ferme résolution de s’entretuer. Le Centrafricain BOZIZE, n’aimait pas le Centrafricain PATASSE, qu’il renversa en faisant appel aux Tchadiens, qui, mêlés aux Soudanais pour former la SELEKA, ont accompagné le Centrafricain DJOTODIA, à faire déguerpir le Centrafricain BOZIZE du Palais de la Renaissance, qu’ils occupèrent à peine dix mois, avant de laisser la place à la Centrafricaine Catherine SAMBA-PANZA, dont la famille, ses parents, beaux-parents, amis et proches, ont tout intérêt à ne pas continuer de pousser inconsidérément, à se mettre à dos, la République des indomptables et irréductibles Centrafricains.

De même qu’on se doit de contribuer, par des mises en garde incessantes, et des critiques positives, à la réussite de cette Transition qui engage tous les Centrafricains, il faut dénoncer en même temps, les ennemis de la paix. Il s’agit de tous ces Centrafricains qui, se croyant investis d’un droit divin de propriété sur la Centrafrique, continuent de faire le tour des organisations professionnelles de criminelles, réparties entre le Tchad, l’Ouganda, le Soudan et la RDC. Ils espèrent ainsi, profiter du désordre institutionnalisé en RCA, pour jouer leur va-tout. Toujours avec l’implication de parrains étrangers, éternellement insatisfaits. Ainsi, le cycle infernal de crimes odieux et des violences gratuites, reprendra son cours. Mais jusqu’à quand ?

Jusqu’à ce que le Centrafricain apprenne à être responsable. Car le centrafricain n’est jamais responsable de rien. A commencer par celui qui lit ces lignes. Pour preuve, le voilà en train de chercher déjà à se disculper. Mais, avouons-le, c’est à cause de chaque Centrafricain, pris individuellement, que la Centrafrique vit aujourd’hui l’innommable tragédie qui est la sienne. L’enfant à qui on refuse volontairement de payer de bonnes études, ou d’en faire un bon ouvrier ou un cultivateur moderne, c’est une part de la Centrafrique qui se meurt. L’épouse douée, que son mari maintient à la maison et prive de fonds, alors qu’elle peut vendre les oignons, l’arachide, l’huile et des produits divers, au marché « Sambo », c’est un espace ouvert à la femme venue d’ailleurs. L’opérateur économique, le « boubanguéré », la « waligara », qui hésitent à occuper le vide laissé par les autres, verront sans nul doute s’installer à leur porte le libanais du coin et le chinois qui arrive. L’étudiant hautement qualifié, le fonctionnaire chevronné, le spécialiste recherché, retenu pour des fonctions internationales, et à qui on refuse de remettre, par népotisme ou par négligence volontaire, un arrêté ou un décret de détachement, c’est la Centrafrique qu’on défigure. Le Militaire, élément des FACA, qu’on hésite à rappeler sous le drapeau, c’est une portion du territoire national qui est mis en danger. L’irresponsabilité en RCA est avant tout individuelle et familiale, avant d’être nationale. L’échec du Centrafricain PATASSE a-t-on maintes fois entendu dire, est le fait du Centrafricain BOZIZE qui vous répondra, qu’il n’ y est pour rien dans le désordre actuel, imputable selon lui aux seuls partis politiques Centrafricains et rébellions armées, dont principalement la SELEKA de DJOTODIA le Centrafricain, qui pour sa part et avec tout le sérieux du monde, affirmera qu’il n’avait pas d’emprise sur l’ensemble des éléments qui l’ont porté au pouvoir, lesquels ne pouvaient se déployer, à cause des Antibalaka Centrafricains, dangereux perturbateurs du processus de transition, à qui l’actuelle Présidente Centrafricaine vient de s’en prendre, parce qu’ils n’en finissent pas de lui mettre les bâtons dans les roues, elle, à qui les Centrafricains reprochent déjà plusieurs dérives, qui demain justifieront son éventuelle destitution…mais que  diantre ! Quel Centrafricain est responsable de quoi dans cette  Centrafrique de m…?

GJK – L’Élève Certifié 
De l’École Primaire Tropicale 
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

Commentaires

0 commentaires

@Lesplumes

www.facebook.com/lesplumesderca - www.twitter.com/lesplumesderca

Articles similaires

2 commentaires

  1. Je suis tres fier de vous et de la tache a laquelle vous vous etes assigne d’informer et d’eduquer le peuple Centrafricain mais aussi de denoncer la demagogie des gouvernants qui, depuis lors, ont manque lamentablement a leur responsabilite. Du courage et bonne perseverance, le Seigneur aide a la reconstruction de notre nation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page