Grand format de J.Gréla

LE PLUS IMPORTANT BLOC MONDIAL DES PAYS MUSULMANS EN MISSION EN CENTRAFRIQUE

« La France a déjà beaucoup fait pour le Centrafrique » a évoqué Ban Ki-moon. Mais se rapprochant du peuple de Centrafrique, il a lancé au conseil de sécurité,« montrons aux Centrafricains que l’ONU est avec eux et que le soutien dont ils ont tant besoin arrive »,  jeudi, 20 février, lorsqu’il a dévoilé son plan de sécurisation de Centrafrique, en six points décryptés par Centrafrique Libre.

N’abandonne pas, Reste. 

De son côté, Madame Samba Panza a déjà appelé la France à « rester jusqu’aux élections en fevrier 2015 ». Elle a adressé un nouvel appel fort hier en direction de l’assemblée nationale française qui va débattre selon sa constitution, de la demande, a indiqué à l’AFP. « Ce n’est pas le moment d’abandonner la République centrafricaine », a-t-elle insisté à l’AFP dans son bureau du Palais de la Renaissance à Bangui.

La France est la seule, « nation-cadre » avec la Misca dans l’opération de sécurisation de Centrafrique. Elle dispose déjà 1600 hommes depuis le début de l’opération sangaris le 05 décembre 2013. Ces hommes sont présents dans l’ouest dans les régions de la Nana-Mambéré et de la Haute Sangha où ils sécurisent et accompagnent avec la Misca les convois humanitaires en provenance du Cameroun.

La France vient d’engager 400 soldats supplémentaires pour soutenir les hommes sur le terrain. En raison de son histoire avec le Centrafrique, assurément, de ses « intérêts permanents » en Centrafrique et de la souffrance de ce peuple, madame la présidente de transition interpelle, de nouveau, dans un entretien à l’AFP et à la radio France Inter, les députés français et « ose espérer que les décisions qui vont être prises très prochainement [le mardi, 25 février 2014] à l’Assemblée nationale (française) vont aller dans le sens des attentes de la population, qui continue de compter beaucoup sur l’appui de la communauté internationale et notamment de la France»,

Un premier débat, sans vote, s’était déroulé à l’assemblée nationale française, le 10 décembre, au cours duquel la plupart des forces politiques avait soutenu l’intervention, seul le Front de gauche faisant part de son malaise. « Depuis, face aux violences sur le terrain et aux risques d’enlisement, les doutes et interrogations ont crû dans l’opposition » relève l’AFP.

Madame Samba Panza n’a pas manqué de renouveler sa demande du « déploiement d’une opération de maintien de la paix» en Centrafrique. Demande prise en compte dans le plan du secrétaire général de l’ONU. 

Condamnation des violences contre les musulmans en Centrafrique

Dans cette expectative du vote des députés français pour le prolongement de l’opération sangaris, le comité exécutif de l’OCI (Organisation de Coopération Islamique) « a, de son côté, condamné le génocide, l’exode et le pillage des Musulmans, ainsi que la destruction de leurs mosquées, par les para-militaires anti-Balakas, en République Centrafricaine, (RCA) », précise le communiqué sur World Service Radio Francophone depuis Iran (IRIB), le dimanche 23/02/2014.

Selon l’IRNA (Agence de Presse de la République Islamique) à Téhéran, dans la réunion urgente du comité exécutif  de l’OCI, qui s’est tenue,  à Jeddah, en Arabie Saoudite, avec la participation des représentants des pays membres, pour l’examen de la situation des musulmans, en RCA, les  participants  « ont demandé au gouvernement transitoire, aux forces soutenues par la France, MISCA et  l’Afrique ainsi  qu’à l’ONU,  de protéger  la vie et  les biens de tous les citoyens, dont les Musulmans ». Hamid-Reza Dehghan, représentant de l’Iran, au comité exécutif de l’OCI, « a encore condamné, vivement,  les crimes des anti-Balaka contre les musulmans,  les qualifiant d’actes terroristes et de violation flagrante des droits de l’Homme et internationaux ».

L’Organisation de la Conférence islamique, le plus important bloc mondial des pays musulmans, a accepté jeudi,20 février, l’envoi, d’une « mission d’enquête de haut niveau en République Centrafricaine, et adécidé de nommer un représentant spécial pour coordonner ses efforts avec l’UA et l’ONU ».

Une mission devra, selon un communiqué de l’OCI, « se rendre ‘d’urgence à Bangui’ en vue, notamment, ‘d’exprimer sa solidarité, de communiquer avec les autorités de la RCA et de contribuer au dialogue et au rapprochement »Evoquant la situation sur le terrain, le secrétaire général de l’OCI, Iyad Madani Ameen a indiqué, lors de cette réunion du comité, que « la campagne de génocide et de nettoyage ethnique ciblant les musulmans continue en RCA ». Il a ajouté que « la capitale Bangui a été vidé de sa population musulmane avec seulement un quart restant dans les camps de déplacés…»

Cette mission de l’OCI qui sera dirigée par Lounceny Fall, ministre des Affaires étrangères de la Guinée, visitera la capitale centrafricaine. Elle« envisage analyser la situation, témoigner de sa solidarité envers les musulmans et collaborer à toute discussion de paix », précise le communiqué. Selon l’organisation, des musulmans réfugiés vivent dans des conditions humanitaires critiques requérant une action de l’OCI. Il faut « évaluer les besoins nécessaires dans le but d’essayer de contenir cette crise qui ne fait que s’agrandir et pour éclairer le monde musulman sur l’ampleur de cette tragédie ».

Une telle mission s’est déjà rendue au Tchad pour s’enquérir de la situation des réfugiés musulmans de la RCA et ceux qui ont quitté Bangui précipitamment à cause des exactions meurtrières des milices anti-défenses, rapporte Tchad infos.com du 30 janvier 2014

Cette délégation, conduite par le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires, Atta Almanan Bakheet était composée des représentants du Secrétariat général de l’OCI et du Fonds de Solidarité islamique, organe subsidiaire de l’OCI. Une aide humanitaire aux victimes dans la capitale N’Djamena et dans les zones frontalières avec la République centrafricaine était envisagée.

En retard d’un événement

 Pour sa part L’Humanité dans son édition du 15/02/2014 sous la plume de son correspondant en Centrafrique rapporte cette analyse de Thierry Coulon de l’International Crisis group (ICG), «le problème, [en Centrafrique], c’est qu’on est en train d’empiler les effectifs militaires sans avoir une vraie stratégie sur le rétablissement de la sécurité. Depuis le début, on est toujours en retard d’un événement. On est arrivé sur Bangui pour désarmer les rebelles Séléka, et on a été surpris par la montée en puissance des anti-Balaka. On a chassé les Séléka de Bangui mais demain, on s’étonnera qu’ils se soient constitué un petit royaume dans le nord-est du pays», soit éparpillés et se reconvertir en coupeurs de routes, « Zaraguinas ».

La sécurité aura atteint ses limites. Ce qui rappelle les différents discours sur la partition du pays cher à Boganda mal gérés par ses héritiers, ou la non-partion que les autorités de Centrafrique négligent ou font fi de ne pas entendre, à l’heure actuelle : Toujours en retard d’un événement.

La crise centrafricaine se propage aux mines congolaises

Selon Taylor Toeka Kakala, correspondant de Info Sud, le 17/02/2014, à Goma, d’anciens militaires centrafricains et des combattants de l’ex-Séléka sont entrain de s’installer dans une région minière du nord de la RDC. La crise centrafricaine s’exporte dangereusement chez ses voisins, souligne le correspondant.

Depuis mars 2013 et le coup d’Etat à Bangui, près de 50 000 réfugiés centrafricains, par vagues successives, qui ont fui les exactions commises dans leur pays par les Séléka se sont installés dans des camps improvisés et dans plusieurs villages de cette région. Ces réfugiés ont été rejoints par les  militaires des Forces armées de la Centrafrique (FACA) et des combattants président Bozizé déchu.

Or, fin décembre2013, les réfugiés centrafricains sont rejoints dans cette région connue pour son sous-sol riche en minerais, par leurs anciens bourreaux, les Séléka depuis qu’ils ont perdu le pouvoir : leur chef, Michel Djotodia étant contraint de démissionner de la présidence remplacé, le 22 janvier, par Catherine Samba-Panza.

Par crainte d’éventuelles violences, signale le correspondant, les riverains congolais fuient à leur tour leurs villages. Basipiyo, dans le district de Bondo, réputée pour ses mines d’or, s’est littéralement vidé de ses habitants courant janvier 2014, alors que les militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) étaient jusqu’à présent les seuls maîtres.

La situation actuelle fait donc craindre le pire, à savoir que des anciens rebelles et des anciens militaires centrafricains se livrent au même trafic que les FARDC en « punissant à coups de fouet ou assassinant les orpailleurs qui n’obtempèreraient pas à leurs injonctions ». D’autant que les Séléka sont connus pour s’être déjà financés par le trafic de diamants en Centrafrique.

 L’ONU s’inquiète et s’alarme

Pour le général Abdallah Wafi, le numéro deux de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO), « la présence des ex-FACA et des ex-Séléka à Basipiyo est une menace à prendre au sérieux ».

L’ONU, qui a dénoncé le massacre d’au moins 21 personnes par la milice ougandaise ADF/NALU, en décembre dernier, s’inquiète, s’alarme et exhorte donc la RDC à sécuriser sa partie nord contre les ex-FACA et les ex-Séléka.

En envoyant un contingent de 850 militaires en Centrafrique dans le cadre de la MISCA, Kinshasa comptait stabiliser son voisin. « Pas sûr que cela suffise, évoque le correspondant, à l’heure actuelle, les violences se poursuivent et le conflit s’enlise en Centrafrique ».

 

A Bagneux, le 24 février 2014

Joseph GRELA

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Un commentaire

  1. Bienvenue à ce nouveau bébé dans la gde famille des websites. Ns lui souhaitons longue vie.
    Ns fondons le gd espoir que les intellos centros profiteront de toutes ces opportunités pour faire entendre la voix de Centrafrique qui souffre certes, mais qui n’est pas morte.
    J’affirme que notre pays ne manque pas de « Matières grises » comme c’est le cas chez les autres. C’est leur bon emploi qui a toujours posé problème.
    Il est temps de féliciter qd il y une bonne action, nous encourager qd il y a une bonne initiative. Il est aussi tems d’arrêter de continuer à nous décourager dans les dénigrements gratuits. Car ce pitoyable sport n’a jamais profité à personne.
    Félicitations.
    Cordialement.
    FNZ
    Debout Centrafricains

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