Mots contre maux de rjpm

LE FEU D’ARTIFICE DE LA CLASSE POLITIQUE CENTRAFRICAINE

De tout temps, la classe politique centrafricaine peine à prendre ses responsabilités. Ses guerres de positionnement, ses volte-face et la quête d’intérêt personnel ont constitué l’archétype même des multiples événements fâcheux qu’a connu le pays.

Autrement, comment admettre qu’un leader politique, aux réelles convictions nationalistes, puisse utiliser la violence voire les forces non conventionnelles pour accéder au pouvoir ? Malheureusement, cette pratique est tellement légion en Centrafrique qu’on arrive plus à dissocier les démocrates des chefs rebelles. On croirait que tous les leaders sont logés à la même enseigne. Sans hésitation, ces valseurs sont à la fois capables de légitimer un coup d’état ou contribuer au changement brutal d’un régime dans l’unique but d’obtenir un poste hautement qualifié, combien même éphémère.

En clair, ces deux dernières décennies ont permis de comprendre les frasques de la classe politique centrafricaine. Bien qu’elle ait cultivé un mutisme effarant pendant cette crise, il est dommage que le débat autour du forum de Brazzaville ne lui serve pas de tremplin pour gagner à nouveau les cœurs des Centrafricains.

Aujourd’hui, il est clair que la concertation de Brazza est contestée par la société civile et  plusieurs partis politiques. Désormais deux camps aux positions presque radicales sont identifiés dans le relief sociopolitique : les partisans de Brazzaville et la grande galaxie de ceux qui s’y opposent.

Curieusement, les Centrafricains hostiles au forum de Brazza vont crescendo. Il s’avère que ce refus est la résultante d’un ras-le-bol de toutes les forces vives de la nation envers la communauté internationale. A ce qu’il parait, elles lui reprochent leurs isolement et exclusion de toutes les questions et décisions de souveraineté nationale. Entre autre, la classe politique centrafricaine s’est également indignée de sa mise à l’écart dans la recherche d’une solution négociée du conflit. Peut être que son implication dans la résolution de la crise pourrait désamorcer tous les ilots de résistance au sein des forces vives de la nation.

D’ores et déjà, l’actuelle prise de position de la classe politique redessine ses rapports avec la communauté internationale. Il est fort probable que les aspirations du peuple centrafricain soient prochainement prises en compte par toute la sommité mondiale. En effet, il a fallu que la classe politique hausse le ton pour qu’il y’ ait un recadrage technique de la communauté internationale.

Le constat est amer mais il serait souhaitable que la classe politique centrafricaine dépassionne le débat sur la rencontre de Brazza. A partir du moment où la crise est purement politique, il est aisé qu’elle se surpasse pour donner une chance à la réconciliation. Espérons que le désormais inévitable forum du congo jettera les bases d’un long processus de réconciliation qui pourrait continuer à Bangui et s’étendre dans l’arrière pays ainsi qu’au niveau de la diaspora.

Dans l’absolu, les forces vives de la nation doivent repenser les bases du cessez-le-feu afin de répondre aux aspirations du peuple centrafricain.

A travers les mots contre des maux, la classe politique centrafricaine s’imposera davantage dans la résolution de cette crise.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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