Tribune de A.Pakoua

CENTRAFRIQUE : QUE NOUS APPREND LE PROJET DE FORUM DE BRAZZAVILLE ?

Jamais depuis sa naissance en ce 13 Août 1960 le CENTRAFRIQUE n’a connu d’événements majeurs dans un sens cataclysmique que le passage de l’ouragan SELEKA avec ses exactions en tous genres, qui continuent d’ébranler les fondations du bâtiment communautaire, et couvrir le tissu social de plaies béantes.

La crise engendrée à la suite du passage de la SELEKA au pouvoir s’est distillée dans la société centrafricaine, en injectant dans la conscience des centrafricains, les germes d’un traumatisme dont les psychologues les plus avisés auraient beaucoup de mal à déterminer la profondeur.

Aujourd’hui, les centrafricains ne savent plus où donner de la tête.

Cette révélation s’est exposée à la lumière du jour avec le projet de forum des centrafricains à Brazzaville, où ces derniers sont conviés pour aller y déballer leur linge sale, avant de revenir le laver dans leur maison à BANGUI.

A la seule idée de penser qu’ils doivent une énième fois sortir de leur pays pour résoudre leurs soucis et leurs tracas internes, beaucoup de centraficains ont fait entendre leurs voix pour s’opposer à une telle initiative, qu’ils trouvent infantilisante à leur égard, quand d’autres, au contraire, ont applaudi des deux mains cette idée ingénieuse des chefs d’Etat de la sous-région, qui ont cru ainsi voler au chevet d’un pays voisin très malade.

A qui donner raison, à qui attribuer le tort d’aller ou de ne pas effectuer le déplacement de BRAZZAVILLLE ?

En comptabilisant les voix des partis politiques, des missionnaires des confessions religieuses et des représentants de la société civile, on admettrait avec beaucoup d’aisance que la balance pencherait du côté des tenants du boycott du forum à Brazzaville. Avancer un tel pronostic n’ira pas sans effaroucher les défenseurs du « tout le monde au forum de BRAZZAVILLE ».

Que nous apprend donc le forum de Brazzaville ?

La réponse à cette question est toute simple. Elle nous incite à croire que les centrafricains veulent sortir de cette crise, dignes, et plus que jamais, résistants, quand bien même ils seraient affaiblis.

Le projet de forum de BRAZZAVILLE nous apprend que les centraficains sont naturellement divisés sur une prise de décision qui engage leurs vies. Ce projet nous apprend que quelle que soit la décision qui sera prise, le processus démocratique est en marche et s’est invité, sans qu’on le veuille, à la table des négociations.

Dans un pays normal, avec des institutions normales, où tout fonctionne selon les règles établies, la représentation nationale aurait aidé à clarifier les choses, à travers un vote de circonstance. Un référendum aurait même été suggéré, tellement le problème est sérieux et grave.

Tout ce que les centrafricains doivent comprendre, c’est que le CENTRAFRIQUE est entré dans une nouvelle ère de son existence et que tout ne doit plus être comme avant.

On a vu comment le peuple s’est exprimé avec ses plumes, avec sa voix, à travers les ondes, sur les écrans de télévision et partout dans les réseaux sociaux pour donner son point de vue. Eh bien ce point de vue doit désormais compter dans les différentes prises de décisions, lorsqu’il s’agira d’engager le pays tout entier dans un processus de transformation politique.

L’aveuglement et l’égocentrisme nous ont amené les affres de l’enfer, nous devons désormais éviter de retomber dans les mêmes travers. La voie de la démocratie s’est ouverte à jamais devant nous, nous n’avons plus d’autre choix que de l’empreinter.

Adolphe PAKOUA

Commentaires

0 commentaires

@Lesplumes

www.facebook.com/lesplumesderca - www.twitter.com/lesplumesderca

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page