En parcourant l’humanité, l’on se rend compte qu’un peuple ne s’est jamais identifié à travers sa religion car celle-ci n’est rien d’autre que l’ensemble de croyances, de dogmes et de pratiques établissant les rapports de l’homme avec le divin, le sacré. A la question : pourriez-vous décliner votre identité ? Il est certain qu’aucun citoyen ne s’identifiera par le biais de sa religion. Aussi, il convient de rappeler qu’on peut promouvoir son droit à la citoyenneté sans pour autant appartenir à une quelconque religion. Ce qui revient à dire qu’on peut être un citoyen américain, canadien, centrafricain, français sans être un chrétien, un musulman, un animiste ou un athée.
Devenir chrétien, musulman, animiste ou athée est une chose facile mais se naturaliser nécessite plusieurs démarches paperassières. Chose curieuse, la notion de l’identité a pris une connotation assez confuse depuis le début de la crise centrafricaine. Certains compatriotes s’identifient plus par l’entremise de leur religion que leur appartenance à la nation. En d’autres termes, ils sont plus musulmans ou chrétiens que Centrafricains. De prime abord, cette absurdité pose de nos jours un véritable problème de société. D’autant plus que certains Centrafricains d’obédiences musulmanes n’érigent pas une ligne de démarcation entre eux et les Selekas.
Doit-on assimiler tous les musulmans à des selekas? N’ y a t-il pas une frange parmi eux qui lutte contre cette absurdité? Même si les chrétiens, les animistes et les athées qui vivent dans le nord, dépassent énormément le nombre de tous les musulmans relogés dans cette localité, il n’en demeure pas moins que ces derniers militent pour la partition du pays. Voudront-ils seulement d’un état musulman? Si oui pourquoi ne demandent-ils pas la relocalisation des chrétiens, des animistes et des athées vers le Sud? Si non pourquoi ne font-ils pas l’effort de contribuer à la réconciliation nationale? Reconnaissons-le, l’environnement sociétal a toujours imposé aux chrétiens et aux musulmans une communauté de vie voire de destin.
Tant que l’ombre du sulfureux Nourredine planera encore derrière la coalition seleka, les musulmans seront toujours endoctrinés par celui-ci et la chance d’une paix durable en Centrafrique s’amenuisera davantage. Il est grand temps que les irréductibles de ce dernier, qui réclament ces temps-ci le départ des troupes françaises de la Centrafrique, soient neutralisés afin que le pays renoue avec la paix.
En tout cas, on ne choisit de naître musulman ou chrétien mais on le devient par la pratique…Encore un mot contre des maux.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
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