Mots contre maux de rjpm

CENTRAFRIQUE : LA VALSE DES « TONTONS FLINGUEURS »

Dix (10) mois après l’éviction à la hussarde de l’ancien président Djotodia, la Centrafrique continue sa descente aux enfers. Bien que les casques bleus soient déployés sur le territoire avec un mandat précis, l’instabilité règne toujours dans le pays. Déjà, les événements factuels de ces deux derniers jours à Bangui, ont suscité un tohu-bohu politique et sécuritaire très inquiétant. Sans en avoir l’air, le bilan est très lourd : des corps calcinés et mutilés qui jonchent encore les bordures des routes, des maisons entièrement pillées et saccagées.

La tentation de croire que la Centrafrique a renoué avec les violences inter communautaires, est véritablement très grande. On a l’impression que la vengeance est devenue le credo des extrémistes des communautés chrétiennes et musulmanes. Pourtant, la recrudescence des violences a fait plusieurs victimes de part et d’autre. Il est clair que cela ne fait qu’aggraver le climat de méfiance dans les rapports inter confessionnels déjà assez tendus. La présence des casques bleus n’aura donc pas sonner le glas du traquenard sécuritaire.

Hélas ! Les artificiers des factions rebelles ont simultanément déclenché un incendie qui risque d’embraser tout le pays. Ces « Tontons flingueurs » viennent de prouver à quel point ils sont capables de tétaniser tout le peuple, et ce, même en présence des casques bleus. Tout se passe comme s’ils sont inarrêtables. Pendant que les autorités de Bangui arborent une mine pataude plutôt que de monter au créneau pour condamner avec vigueur ces violences, la classe politique quant à elle, cultive son légendaire mutisme.

Et dire que le peuple centrafricain avait la conviction, voire la certitude que Samba-Panza était la personnalité historique qui faciliterait la métamorphose du pays après le départ de Am-Nondokro. Malheureusement, elle peine à réconcilier les Centrafricains entre eux, à renouer les liens entre les forces vives de la nation, à partager le pouvoir et à fédérer toutes les énergies nécessaires autour d’elle.

Loin des insinuations les plus délétères, il faut avouer que la Présidente présentait Kamoun comme le trait d’union entre les chrétiens et les musulmans. Selon Dame Cathy, il était la personnalité capable de rapprocher et unir ces deux communautés. Cependant, les récents développements démontrent à suffisance qu’il n’est pas à la hauteur de la mission et son silence assourdissant en dit long.

C’est à ce titre que de nombreux Centrafricains réclament à cor et à cri une autre transition, car ils estiment qu’on ne peut aller aux élections tant qu’il y’a encore des armes disséminées dans tout le pays. De surcroît, ils sont sidérés de constater avec amertume que les mains baladeuses déambulent toujours dans le pays comme des zombies, à la recherche du moindre fond public à détourner. Avec les mots contre des maux, on les traquera jusque dans leurs derniers retranchements.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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