Libre opinion

RCA : COMPLEMENT D’ENQUÊTE SUR L’ANGOLAGATE

Le Trésor Public centrafricain n’a pas été grugé seulement par rapport au détournement de la somme de 2,5 milliards de FCFA. Nous avons été également spoliés au moment du change du dollar en FCFA, tel que cela ressort de la démonstration ci-après.

En lisant attentivement les différents bordereaux de change du 06/04/2014 et du 28/04/2014, nous avons découvert que la différence de change paraît plus importante que ce qui résulte des pertinentes analyses financières précédentes.

1° Différence de change :

ECOBANK de Douala a appliqué en date du 06 avril 2014 sur la 2e tranche de l’aide financière angolaise le cours de 462,22 FCFA par dollar, au lieu du cours normal (BEAC) qui est de 479, 0814 FCFA par dollar à cette date là. Voir ci-joint le document concernant l’historique des cours du dollar US pendant cette période.

Soit un écart en FCFA de : (479,08 – 462,22) X 5.000.000 USD = 84.300.000 FCFA

En date du 28 avril 2014, ECOBANK de Douala a appliqué le taux de change de 462,22 FCFA au lieu du cours officiel (BEAC) de 473,964 FCFA.

Soit un écart en FCFA de : (473,96 – 462,22) = 58.700.000 FCFA

*Manque à gagner sur différence dechange : 84.300.000 FCFA + 58.700.000 FCFA   143.000.000 FCFA

2° Commissions bancaires :

Sur la somme de 5.000.000 USD, la somme de 138.666.000 FCFA a été prélevée par ECOBANK (soit 6%  en frais bancaires sur chacune des 2 tranches de l’aide financière).

*Manque à gagner sur frais bancaires (ou commissions de 6%) = 138.666.000 FCFA X 2 tranches =  273.332.000 FCFA

*Le manque à gagner total pour le Trésor public se chiffre à 416.332.000 FCFA  (143.000.000 FCFA+ 273.332.000 FCFA)

Il ne serait pas étonnant d’apprendre qu’une importante partie de ces frais a fait l’objet de partage entre les différents acteurs de l’Angolagate : les plus hautes autorités centrafricaines et les Agents de change d’ECOBANK, en rémunération de leurs prestations illicites.

Notons aussi que les commissions bancaires sont exorbitantes et devraient être auditées. Les taux de change utilisés sont vérifiables à la BEAC.

La Comptabilité Nationale doit nous justifier les écarts de change ci-dessus exorbitant et nous prouver qu’ils ont été bel et bien enregistrés dans les livres Comptables du Trésor Public centrafricain.

La comptabilité en partie double constitue un principe du Système Comptable OHADA, qui se base sur l’idée selon laquelle les fonds sortant de quelque part entrent obligatoirement quelque part pour le même montant. Autrement dit, toute recette doit être enregistrée (au moins) dans deux comptes : un compte débité (entrée) et un autre compte crédité (sortie).

Roger Sylvestre SIMY-TOWA

PS: Ci-dessous les taux de change BEAC aux dates des opérations
taux_change_detournement

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