Chronique de GJK

CENTRAFRIQUE : QUAND DES DIRIGEANTS AVIDES DE POUVOIR ET D’ARGENT SE MOQUENT DU PEUPLE !

Si « les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent », les Centrafricains seraient bien dans ce cas un peuple de serfs, dominés par des dirigeants qui n’aspirent à rien d’autre qu’à prolonger la souffrance des populations, dans le seul but de s’enrichir encore et toujours par tous les moyens.

Vous avez certainement pris connaissance ces dernières heures de cette déclaration – une de plus -, émanant du Conseil National de Transition, qui vient confirmer la turpitude de nos dirigeants, mais surtout l’impassibilité quasi congénitale des Centrafricains que plus rien ne semble désormais émouvoir, y compris même tout ce qui menace leur avenir et compromet dangereusement celui de leurs enfants.

Il y’a à peine quelques jours, qui aurait pu imaginer lire aujourd’hui, ces lignes suivantes dont l’hypocrisie hurlante et la perversité nauséabonde sentent la connivence et le crime organisé ? :

« … Les Conseillers Nationaux de Transition réunis en concertation le jeudi 23 octobre 2014, ont arrêté le principe de la mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire, mais eu égard à l’intervention de la communauté internationale et plus particulièrement celle du Médiateur International de la Crise centrafricaine, et dans un souci d’apaisement ont décidé de surseoir à la mise en place de la Commission d’enquête parlementaire prévue sur la gestion du don angolais. »

Déjà dans ma tribune du 27 octobre 2014 publiée sous le titre « CENTRAFRIQUE : QUE DIT LA COUR DES COMPTES ? », j’attirais l’attention de mes lecteurs sur ceci :

« …d’après certaines indiscrétions, la cour des comptes aurait fait parvenir au CNT depuis le jeudi dernier, une notification dans laquelle, il serait question d’un contrôle des comptes du parlement provisoire à compter du 10 novembre prochain. Et si cela s’avère vrai, les Centrafricains doivent vraiment se poser des questions sur les intentions réelles de ceux qui nous « gouvernent ». Malgré la fiabilité de mes sources, je me demande s’il s’agit là d’une « nouvelle plaisanterie ».

Et voici que malheureusement, la déclaration du CNT nous oblige à nous installer non seulement en pleine plaisanterie d’un goût malsain, mais encore et surtout, au cœur d’une machination publique et de nature officielle !

Tout compte fait, Il me paraît inutile d’épiloguer sur les détails écœurants d’un « flagrant délire », dont chaque lecteur saura faire la juste part afin de ne retenir que l’essentiel. De même, je juge inutile de perdre mon temps à analyser une déclaration – celle du CNT -, qui de toute évidence laisse transpirer le sentiment d’extrême fébrilité « des personnes qui jusque là continuent de jouer à l’autruche, la tête plongée dans le sable et le postérieur totalement dehors ». L’angoisse et la détresse apparentes qu’éprouvent ces personnes, se ressentent à travers les mots utilisés. Ceux-ci confirment à suffisance, l’existence d’une association d’individus pris la main dans le sac, et qui tiennent à tout prix à se protéger mutuellement, tout en donnant à ceux qui les observent, l’impression qu’il ne se passe rien. Circulez donc, y’a rien à voir, pourrait-on dire !

Et c’est justement à ce niveau que réside tout mon problème, le problème d’un peuple que ses dirigeants non contents de piller et martyriser, s’ingénient encore et encore à tuer toujours d’avantage. Pour un oui ou un non ; parce qu’ils sont contents ou mécontents ; parce qu’ils ont des soucis de partage de leur butin ; parce qu’ils veulent se protéger pour continuer toujours à s’enrichir.

Et ce peuple centrafricain ne dit rien, ne se soucie plus de rien, se montre indifférent à tout, au point de tout subir en silence. Un peuple devenu esclave. De cette espèce d’esclave, Thomas Sankara disait à juste titre:

 « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère... »

Aussi, je me demande s’il n’’est point révoltant de considérer qu’il a fallu encore plusieurs centaines de vies sacrifiées, des millions de biens publics et privés détruits, pour permettre à Samba-Panza, Nguendet et Kamoun, de jouer d’abord le scénario de l’interpellation du PM devant le CNT ? Ensuite, de prouver qu’ils se tenaient tous par la barbichette et les « dons » ? Enfin, de se résoudre à reconnaître honteusement des erreurs de procédure, et de déclarer froidement qu’ils ont décidé de s’arranger pour conserver leur magot ?

Tout ça pour ça ! Dirait l’autre.

Diantre ! Mais que fait le peuple centrafricain quand il voit comment les burkinabés et les béninois se mobilisent pour défendre leur démocratie ?

Si « les peuples ont les gouvernements qu’ils méritent », j’ai franchement envie de dire que le peuple centrafricain n’a que la souffrance et les malheurs qu’il mérite, car c’est lui qui continue de donner à des dirigeants politico-mafieux, le pouvoir de continuer à le massacrer !

L’accoutumance au malheur ne le transforme pas en bonheur ; l’indifférence non plus ne crée pas la différence ; s’indigner, protester, espérer, et même écrire nuit et jour ne suffisent plus. Face aux dirigeants inconscients, véreux, impénitents et incapables de réaliser leur propre métamorphose et de choisir la voie de la bonne gouvernance, le peuple doit avoir un seul mot : partez ! Ou alors c’est le peuple qui vous mettra à la porte !

Samba-Panza, Nguendet et Kamoun, on le sait, n’ont encore rien dit de tout l’argent qu’ils ont pris au peuple centrafricain.

Dans tous les cas, la communauté internationale, le médiateur Sassou Nguesso – qu’on a cru devoir citer particulièrement dans la déclaration du CNT comme si son seul nom se substituait à la vérité que réclame le peuple -, ne peuvent pas à la fois reprocher aux Centrafricains la mal gouvernance et leur interdire l’exercice de la vérité en encourageant ainsi l’impunité.

C’est aux dirigeants de la transition de donner le bon exemple si nous voulons parvenir à la démocratie et à la bonne gouvernance. C’est aussi cela leur raison d’être. L’exemple dit-on, vient d’en haut. Mais si ce « haut » est pourri, à quoi bon le garder au risque de pourrir le reste du « corps » ? Il vaut mieux s’en séparer.

De grâce, Samba-Panza, Nguendet et Kamoun, dites-nous rapidement qui doit partir le premier, avant que nous ne nous décidions à vous « balayer » tous les trois. La transition a mieux à faire et c’est demain les élections. Pour cela, il nous faut aller vite au dialogue de réconciliation dans une atmosphère de sécurité.

Que vous le vouliez ou non, les Centrafricains sont décidés à avancer sans vous Madame et Messieurs les dirigeants de la transition !

Guy José KOSSA
GJK – L’Élève Certifié

De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô

Penseur Social

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