Mots contre maux de rjpm

RCA : CINQ (5) PROPOSITIONS POUR DYNAMISER LA TRANSITION

Par RJPM

Tant que l’offre politique de la transition n’est point adaptée aux défis qui s’imposent à la Centrafrique, le pays ne peut qu’aller à vau-l’eau. Déjà, la Centrafrique devient un pays de quiproquos et de divergences. Même la récente flambée des violences a montré à quel point le pays est frileux face à l’avenir. Avec une classe politique incapable de s’unir pour défendre les valeurs républicaines et de taire ses querelles partisanes, il est grand temps que les Centrafricains se prennent eux même en charge pour casser les murs du clanisme, des clivages, du népotisme et des intérêts personnels. Si les Centrafricains n’accordent pas leurs violons, la transition se transformera sans difficulté en eau de boudin. Conscient de l’engrenage dans lequel le pays se trouve en ce moment, nous souhaiterions apporter une petite contribution à la reconstruction nationale en proposant cinq (5) grands axes pour dynamiser la transition.

1- Mise en place d’une Agence de Moralisation et le sérieux budgétaire

L’ Agence appuiera le gouvernement dans la réduction des dépenses publiques et l’aidera également dans l’assainissement des recettes de l’état. En sus, l’Agence veillera au respect de la séparation des pouvoirs et à l’application des feuilles de route de la transition.

2- Informer et Communiquer

Il est grand temps que les Autorités de la Transition mettent un bémol substantiel sur la Communication. Des actions ont été certes menées de part et d’autres sans que les Centrafricains ne soient informés. Ainsi, nous proposons deux passerelles communicationnelles.

a- Émission Radio-télévision qui pourrait être dénommée : « La voix de la transition »

La particularité de cette émission serait d’informer autant que faire se peut le peuple sur l’état d’avancement du processus de la transition. Cette plate-forme offrira à tout moment un temps de parole aux Autorités de Bangui, aux personnalités impliquées dans la transition et au peuple centrafricain. A travers cette passerelle, les attentes du peuple remonteraient plus rapidement aux Autorités du pays pour être prises en compte.

« La voix de la transition » sur les réseaux sociaux : Les réseaux sociaux sont aujourd’hui un moyen efficace pour les autorités de Bangui d’échanger avec les centrafricains de l’étranger et même ceux sur place en Centrafrique. Une utilisation à bon escient de ce canal de communication permettrait aux Centrafricains de la diaspora de s’impliquer davantage dans le processus en cours.

b- La lettre du Palais de la Renaissance.

Le but recherché de cette approche communicationnelle est de fidéliser le peuple centrafricain dans toute son entièreté au processus de la transition. A vrai dire, cette lettre permettra à la Présidente de répondre à tous les questionnements du peuple que ce soit sur les réseaux sociaux où dans l’émission « la voix de la transition ». En un mot, la lettre du Palais réduira davantage le fossé qui existe entre les Centrafricains et la présidente de la transition.

3- Réunion publique et de façon périodique avec toutes les forces vives de la nation y compris les protagonistes de la crise centrafricaine

Quand bien même les Autorités de Bangui aient organisé plusieurs rencontres directes avec les acteurs nationaux qui sont impliqués dans la crise actuelle, le pays peine toujours à cautériser ses plaies. C’est pourquoi, nous souhaiterions que la Présidente organise dorénavant des réunions publiques pendant lesquelles les différentes entités se prononceront sur les défis de l’insécurité et du désarmement, devant l’opinion nationale et internationale. Il serait préférable que ces réunions soient diffusées sur les ondes de la Radio et de la Télévision afin que le peuple s’intéresse de près à tous ceux et toutes celles qui freinent la bonne marche de la transition. Cet exercice de vérité « publique » pourrait libérer la parole des uns et des autres.

4- Résurgence des Forces Armées Centrafricaines

Au lieu de la Brigade spéciale souhaitée par la Présidente, nous proposons la réhabilitation des Forces nationales. Compte tenu de la complexité de la crise, il serait souhaitable qu’un Comité Technique soit mis en place et composé de la manière suivante:

  • Etat major des FACAS
  • Etat major des casques bleus
  • Représentants des Selekas
  • Représentants des Antibalakas.

Le Comité technique se chargera de faire une proposition globale à la Présidente sur la résurgence des FACAS. Toutefois, il est fort important que la Présidente donne quelques pistes d’orientations au Comité Technique pour qu’il traite en profondeur le problème épineux de la reconnaissance des grades et la répartition équitable des porteurs de tenue dans les arrondissements et sous-préfecture. D’abord les grades fantaisistes des Selekas et des Antibalakas ne seront pris en compte qu’à l’issue d’un test de niveau organisé par l’état major des Casques bleus.

5- Eléver le niveau du désarmement grâce à la sensibilisation

Il n’est un secret pour personne que les armes sont disséminées sur toute l’étendue du territoire centrafricaine. L’on peut de nos jours trouver les armes dans chaque arrondissement, village, commune, sous-préfecture et préfecture. En plus, les antagonistes de la crise sont suffisamment armés. Qu’on le veuille ou pas, on doit aller au désarmement. Ce faisant, nous proposons ce qui suit :

a- Information sur le désarmement.
Canal: Radio, Télévision, Réseaux sociaux.

b- Sensibilisation des chefs des milices sur le désarmement
Canal : Réunion directe

c- Information des chefs de quartiers et villages sur le désarmement
Canal : Réunion directe, bouche à oreille

d- Sensibilisation par les dignitaires religieux
Canal : Prêche dans les Eglises et les Mosquées, bouche à oreille

e- Distribution des tracts sur le désarmement
Canal : par voie aérienne, dans les rues, etc.

f- Organisation des journées de désarmement volontaire.

une fois le travail d’information et de sensibilisation fait, le désarmement volontaire proposé, la dernière étape consiste aux désarmements forcés, quartier par quartier, arrondissement par arrondissement, sous préfecture par sous préfecture.
Ainsi les centrafricains doivent être rassurés que désormais toute personne surprise avec une arme (blanche ou de guerre), subira systématiquement les représailles des forces internationales et des FACAS rénovées.

Nous n’avons pas parlé de justice dans nos propositions, car il n’échappe à personne que la justice existe bel et bien en Centrafrique. Seulement, elle doit sérieusement se remettre au travail, instruire toutes les plaintes des victimes sans exception et dire le droit.

Aux termes de notre contribution, nous estimons qu’il est possible de sortir le pays de l’ornière. Avec une volonté politique affichée, les Autorités de Bangui pourront toutefois booster le pays vers la reconstruction nationale. En attendant que ces cinq (5) points apportent une pierre à l’édifice, nous utiliserons toujours les mots contre des maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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