idée c/ idée de a.Lamessi

L’UNION SACREE DE TOUS LES CENTRAFRICAINS EST UN REFLEXE DE SURVIE

L’imbroglio politico-militaro-sécuritaire en République centrafricaine doublée du nombre exponentiel des victimes, de la prégnance implacable de la faim, de la maladie et du dénuement total, met les nerfs du peuple centrafricain à fleurs de peau. Ses récriminations intempestives condamnent derechef les autorités de transition à une impopularité certaine. D’ailleurs tous les hommes politiques, sans exception, sont purement et simplement voués aux gémonies. Ce qui augure des campagnes électorales difficiles et compliquées en perspective.

Des compatriotes reconnus pour leur habituelle analyse simplificatrice, entonnent à cœur joie leur rengaine favorite : la démission de Mme Catherine Samba-Panza et le gouvernement de transition ainsi que la mise en place d’un nouveau Conseil national de transition. Comme si c’était le remède miracle au coma profond dans lequel ils ont pourtant contribué à plonger notre pays. Coutumier des outrances, ils se livrent à leur sport favori : la fuite en avant avec en prime l’amnésie sélective de leur récente participation stérile et stérilisante aux affaires.

IL FAUT CHANGER DE LOGICIEL POUR CHANGER DE PARADIGME

Il faut savoir distinguer la contradiction principale de la contradiction secondaire, l’essentiel du dérisoire. Il faut savoir faire la différence entre ce qui est urgent et ce qui peut attendre. La contradiction principale aujourd’hui est sans nul doute la survie du peuple centrafricain (musulmans, chrétiens, athées, animistes, etc.). L’urgence est de préserver l’intégrité du territoire. L’essentiel est d’instaurer la paix et la sécurité.

Ce sont là autant de responsabilités trop lourdes pour reposer uniquement sur les frêles épaules de la Présidente de transition. Elle n’a ni armée équipée, ni moyens financiers, ni administration établie sur tout le territoire. Elle n’a même pas un simple parti politique pour la soutenir. Elle incarne tellement bien le pays dans sa faiblesse et sa fragilité qu’il faut nous rassembler autour d’elle et la soutenir pour que réussisse la transition. Un énième échec finirait par nous condamner définitivement.

La dramatique situation que vit notre peuple n’autorise pas à la neutralité. Nous devons cesser d’être spectateurs passifs pour devenir des acteurs, engagés volontaires, pour défendre l’intérêt de notre pays, chacun à son niveau, chacun avec ses moyens. L’union sacrée des centrafricains devient un réflexe de survie. La division pour des peccadilles nous a tellement fragilisés par le passé. Cette union sacrée nous oblige à dépasser la vision étriquée de nos micro-partis qui fractionnent les opinions, divisent le peuple en chapelles et exacerbent les ethnies. Elle nous incite à mettre dans la poche nos petites ambitions pour de petits postes ministériels qui n’ont souvent ni moyens matériels, ni argent. Elle doit nous faire prendre conscience que pendant que nous nous entretuons et nous nous neutralisons les uns, les autres pour pas grand’chose, tels des rapaces, nos ennemis planent déjà dans les airs, prêts à fondre sur la République Centrafricaine pour la dépecer et l’amputer de sa partie la plus riche. Des sources concordantes indiquent que la Séléka s’est bien réorganisée et est armée plus que jamais dans le Nord. Ce n’est certainement pour jouer à cache-cache qu’ils le font.

Parce qu’ils sont bien organisés, les partis politiques doivent maintenir le contact avec les autorités de transition et proposer des solutions de sortie crise. Avec la société civile et les associations, ils doivent multiplier les programmes de sensibilisation de la population à la paix, à la sécurité et au vivre ensemble.

Nous avons encore en mémoire cette fameuse guerre civile du Biafra, au Nigéria, qui a causé presque deux millions de victimes entre 1967 et 1970. Au-delà des prétentions indépendantistes, il y avait de véritables enjeux pétroliers derrière. Nous savons aujourd’hui que cette guerre était financée de bout en bout par certains pays occidentaux qui n’avaient lésiné sur aucun moyen pour atteindre leur objectif. Quitte à nager dans l’océan de sang des victimes, les capitalistes le feraient allègrement pourvu que les dividendes se chiffrent en milliards de dollars dans leurs comptes en banque. L’amitié ne compte pas dans ce monde de requins. Tout n’est qu’intérêt. Les hommes politiques, qui se déguisent en chefs de guerre, ne sont généralement que de vulgaires pantins se contentant simplement des miettes.

VOUS AVEZ DIT DIALOGUE? MAIS QUEL DIALOGUE?

Sentant le vent tourner et la nasse de la justice internationale inexorablement se refermer sur lui comme sur un poisson chat pris dans ses propres turpitudes, le nihiliste en chef, l’idéologue de la mort, le concepteur et financeur de la solution finale de la minorité musulmane centrafricaine est subitement converti aux vertus du dialogue. Mais dialoguer avec qui ? Dialoguer de quoi ? Dialoguer pourquoi ?

Sans coup férir, il veut dialoguer avec le gouvernement de la République et non avec les Sélékas qu’ils ont combattus. Moins que cela. Il veut être reconnu comme le héros de la libération nationale, au même titre que Barthélémy Boganda. Il veut que son nom soit inscrit dans le livre d’histoire et qu’on lui construise une statue à la place de la République. Et puis quoi encore ? Il y a vraiment des gens qui ne manquent pas d’air. Il a même déjà choisi la prime qui lui revient de droit pour le service rendu à la nation (sic): Etre Ministre de la Jeunesse et Sports ou Directeur général de l’ENERCA. Tout ça pour ça ? Il n’y a qu’en République Centrafricaine où des invertébrés politiques accèdent au gouvernement. C’est bien dommage !! Il semblerait même qu’il soit déjà reçu par la Premier Ministre (cette information n’est pas encore vérifiée).

Ce n’est pas parce que le loup se met à bêler comme un agneau qu’il a changé de nature. Un prédateur reste un prédateur. On ne l’amène pas à la bergerie. Même hors du fleuve, un crocodile est toujours un carnassier prêt à déchiqueter le premier imprudent qui s’en approche. Qui peut croire que Satan est sincère lorsqu’il a dit à Eve : « si tu manges le fruit de l’arbre défendu, tu ne mourras pas » ?

On n’éventre pas une femme enceinte impunément. On ne décime pas un campement entier d’éleveurs peuhls sans conséquence. On ne décapite pas des centrafricains sans que justice ne soit rendue. On n’égorge pas des compatriotes sans être poursuivi et mis en prison. On ne commande pas des hommes qui mangent de la chair humaine sans en rendre compte. On n’incendie pas des villages entiers sans en payer le prix.

Un homme responsable est celui qui assume les conséquences de ses actes. Même les démons ayant fait le choix raisonné de suivre Satan ne sont pas ignorants de leur destin final : l’enfer, cet étang de feu. Les criminels de la pire espèce comme les frères Dalton sont suffisamment intelligents pour comprendre qu’enfreindre la loi conduit à la Prison.

Au lieu de la repentance, certains esprits chagrins veulent nous imposer le mariage de la carpe et du lapin. C’est trop nous demander. Nous pleurons encore nos morts. De grâce, ne nous demandez pas l’impossible ! La réconciliation d’accord ! La justice d’abord !

Alain_Lamessi

Alain LAMESSI

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