UNE ÉPÉE DE DAMOCLÈS AU-DESSUS DE LA TÊTE DU PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE ?
En Centrafrique, les ouï-dire sont à l’information, ce que la sève est à l’arbre. En effet, les couloirs de la Présidence de la Transition, bruissent depuis ces derniers jours, de l’écho du prochain limogeage de Mr Ghislain GREZENGUET, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Bangui. Pourtant, on pensait que la mise à l’étrier de ce magistrat que ses collègues décrivent comme homme intègre et discret, sonnerait le glas de l’impunité. Surtout lorsqu’on sait que la justice du pot-de-vin, celle des « vainqueurs » et autres hors-la loi, s’était nettement imposée en Centrafrique.
Qu’est-ce qui explique l’impassibilité du procureur devant les crimes odieux et autres délits ? Les Centrafricains connaîtront-ils un jour la vérité sur les charniers de Bas-Oubangui et du Camp Béal? Il est temps que la justice soit équitable de peur que les actes vindicatifs s’intensifient. Tant qu’elle ne prendra pas le dessus, les Anti Balakas et Selekas continueront de valser sur le terrain.
A cela s’ajoutent un autre phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, à savoir le blanchiment d’argent et le trafic de drogue qui viennent empoisonner davantage le quotidien des Centrafricains.
La RCA est devenue depuis un certain temps une plaque tournante des Narcotrafiquants. Ils y ont développé un réseau très sophistiqué leur permettant d’écouler et faire transiter tranquillement, sans la moindre inquiétude, leurs marchandises en provenance de Tanzanie via la République Démocratique du Congo.
La justice centrafricaine parviendra-t-elle à mettre un terme à ce réseau mafieux de fossoyeurs? Il faudrait relever que l’affaire des deux journalistes arrêtés dernièrement a fait couler beaucoup d’encre… Une source proche du dossier révèle que l’affaire est classée sans suite. Un des journalistes a même été désigné membre du Haut Conseil de la Communication par ses paires, un véritable camouflet pour la justice.
Ne faudrait-il pas envisager une reforme structurelle de l’administration judiciaire ? Encore des mots contre ces maux et la situation se normalisera.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
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