Libre opinion

DÉCLARATION N°15 : RELATIVE AUX VIOLENCES PERPÉTRÉES A BANGUI DEPUIS LE MARDI 7 OCTOBRE 2014

ALLIANCE DES FORCES DEMOCRATIQUES POUR LA TRANSITION (AFDT)
(ASD-CRPS-MCP-MDES-MLPC-RDC-UDECA)

La ville de Bangui, après celle de Bambari, connait une fois de plus depuis le mardi 7 octobre 2014 une forte poussée de violences meurtrières orchestrées par les ennemis de la paix dans notre pays et qui ont pourtant participé au forum de Brazzaville et signé l’accord de cessation des hostilités qui en est issu.

Le déclenchement de cette poussée soudaine de violences qui a déjà fait plus d’une dizaine de morts innocentes (assassinats sauvages suivis de représailles meurtrières indiscriminées), intervient dans le contexte particulier de crispation politique après la révélation du détournement d’une partie du don angolais.

Il faut noter que l’attitude de suffisance et de mépris affichée par le Chef de l’Etat de Transition a conduit une frange des forces politiques et des groupes armés dont les ANTI BALAKA et les ex- SELEKA à demander la démission des hautes autorités de la transition.

L’embuscade tendue aux forces onusiennes dans la nuit du jeudi 9 octobre après des provocations répétées pendant cette même journée et qui a coûté la vie à un casque bleu est une attaque lâche contre le processus de paix, contre l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville et contre la population centrafricaine qui aspire à vivre en paix et dans la sécurité.

C’est dans ce contexte d’insécurité et de tensions politiques que Le Premier Ministre et le Gouvernement feront l’objet d’interpellation devant le Conseil National de Transition dans les prochains jours.

L’AFDT relève avec consternation et inquiétude la légèreté des propos des plus hautes autorités de la Transition dans la gestion de cette crise, notamment ceux du Chef de l’Etat de Transition et du Président du Conseil National de Transition, préoccupés qu’ils sont à régler leurs comptes personnels au détriment de la recherche de la paix et de la sécurité.

L’AFDT a appris dans la stupéfaction la plus totale que la Présidente de Transition et les ANTI BALAKA ont passé un accord aux termes duquel elle s’engageait entre autres à les intégrer au Conseil National de Transition (CNT) et à libérer certains d’entre eux qui ont été arrêtés pour des crimes et délits qu’ils ont commis.

La décision d’élargir le CNT à d’autres entités et qui implique une révision de la Charte Constitutionnelle de Transition ne relève pas de la compétence exclusive de la Présidente. Elle requiert au préalable un consensus national et l’approbation de la communauté internationale.

La libération par l’Exécutif de personnes arrêtées pour crimes et délits et faisant l’objet de procédures judiciaires non seulement porte atteinte au principe de la séparation des pouvoirs mais aussi consacre l’impunité des criminels et constitue une insulte intolérable pour les victimes.

L’ALLIANCE DES FORCES DEMOCRATIQUES POUR LA TRANSITION

  • Exprime sa compassion et présente ses condoléances aux familles éprouvées et à la MINUSCA ;
  • Renouvelle son soutien sans faille à la MINUSCA et à tous les efforts de la Communauté Internationale et plus particulièrement à la nouvelle orientation donnée aux forces SANGARIS et EUFOR RCA ;
  • Encourage vivement la MINUSCA à aider les autorités de la transition à mettre en place une police et une gendarmerie républicaines pouvant les appuyer dans leur mission de maintien de la paix et à constituer le maillon de la chaîne pénale indispensable à la lutte contre l’impunité ;
  • Renouvelle son appel à la communauté internationale pour équiper puis déployer les Forces de Défense et de Sécurité restées républicaines, embryons des Forces Armées Centrafricaines à refonder, afin de neutraliser tous les groupes armés hostiles à la paix et à la stabilité de la République Centrafricaine meurtrie.
  • Demande avec insistance aux autorités de la Transition, l’ouverture d’une enquête judiciaire en vue d’identifier et de traduire en Justice les auteurs, co-auteurs et complices de l’attaque contre les casques bleus et des crimes commis sur les paisibles citoyens ;
  • Exhorte les autorités de la Transition à se départir de l’attitude de complaisance actuelle pour neutraliser, avec l’appui de la MINUSCA, les responsables des groupes armés ennemis de la paix.
  •  S’oppose à toute décision de nature à consacrer l’impunité de personnes ayant commis des crimes de sang et des exactions contre les populations civiles innocentes.
  • Exige une concertation nationale préalable à tout élargissement du Conseil National de Transition.
  • Réaffirme son attachement à la stabilité des Institutions de la Transition et se démarque de toute démarche visant à la déstabilisation du processus de transition.
  • Demande instamment aux plus hautes Autorités de la Transition de faire preuve de responsabilité, de transcender leurs divergences personnelles et de veiller à la bonne exécution de la feuille de route dans l’intérêt supérieur de la Nation.

Fait à Bangui le, 13 octobre 2014
Le Président de la Conférence des Président
Pr. Joachim SIOKE RAINALDY

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