Libre opinion

COORDINATION POUR LA RUPTURE ET LA REFONDATION DE LA CENTRAFRIQUE

Les conditions sécuritaires dans le pays rendent difficiles les inscriptions sur les listes électorales pour un bon nombre de nos citoyens et risquent d’impacter gravement l’organisation des futures élections en Républiques centrafricaine.

ÉTAT DES LIEUX ACTUEL SUR LES ELECTIONS EN CENTRAFRIQUE

L’Autorité Nationale des Élections (ANE) a reçu mandat pour les actions suivantes :

  • Recensement général de la population
  • Élaboration des listes électorales informatisées et leur impression
  • Distribution dans les délais, des cartes d’électeur biométriques
  • Élaboration et publication de la liste des bureaux de vote et des centres de dépouillement
  • Nomination des membres des bureaux (formés si besoin).

Les inscriptions sur les listes électorales ont démarré fin juin 2015. Début août,  force est de constater qu’un quart seulement de l’électorat potentiel est inscrit sur ces listes, et la plupart des inscrits résident dans la capitale centrafricaine.

La situation dans l’arrière-pays reste  très complexe, et empêche la plupart des électeurs à aller s’inscrire sur les listes. Il faut du temps pour couvrir toutes les inscriptions.

S’agissant de nos compatriotes vivant à l’étranger, aucune démarche électorale n’a été entreprise par l’ANE pour faciliter l’inscription et favoriser la participation de tous à cette élection présidentielle. Le risque encouru serait la non prise en compte de ces électeurs dans le processus électoral en cours.

Il y a un vrai risque de voir de nombreux centrafricains privés de leur droit de vote.

Le référendum prévu dans un premier temps le 4 octobre 2015 et finalement ramené au 3 septembre 2015, est très incertain et risque de se dérouler avec seulement 500.000 électeurs, soit 10% de la population et à peine 25% des potentiels électeurs. Et en cas de rejet de la charte constitutionnelle, quid de la procédure électorale ?

L’absence éventuelle de décaissement des fonds de la part des partenaires financiers tend à rendre plus difficile la tenue de ces élections dans les délais envisagés.

L’ANE est également chargé de l’enregistrement et du contrôle des dossiers de candidatures aux élections présidentielles, législatives, régionales et municipales. Elle va donc incontestablement faire face à une multitude de candidats. Nous savons que pour éviter de réaliser un travail bâclé qui risque d’entraîner un sentiment d’insatisfaction, l’instruction et le contrôle des dossiers de candidatures nécessiteront de l’information et du temps. Nous imaginons d’ores et déjà que les prolongations de délai ne seront pas rares. Le délai prévu par l’ANE pour le traitement des contentieux est de dix jours. Quel est l’organe chargé du traitement des contentieux ? Quels sont les moyens mis à la disposition de cet organe ? L’administration judiciaire centrafricaine ayant vécu des situations difficiles ces dernières années aura du mal à respecter le délai fixé par l’ANE.  Nous espérons qu’il n’y aura pas abondamment de dossiers contentieux à traiter.

Une autre question qui va être difficile à résoudre par l’ANE et les autres instances compétentes est la question de la répartition des sièges au niveau des préfectures, sous-préfectures, villes, communes et arrondissements. Le recensement de la population devrait permettre à l’ANE de faire une répartition des sièges en fonction des populations occupant un lieu donné. Comment va s’effectuer le découpage électoral si le recensement n’est pas réalisé dans sa totalité ?

Les élections représentent certainement une issue de sortie de la crise centrafricaine. Hormis les éléments évoqués ci-dessus, il existe des cellules dormantes d’obédiences séléka et anti-balaka, qui sont favorables au boycott des futures élections dans le seul et unique but de poursuivre les forfaitures sur des populations abandonnées, affamées et terrorisées. L’insécurité demeure le souci numéro 1 du peuple centrafricain et représente un danger considérable pouvant conduire à l’échec du processus électoral.

Nous voyons se dessiner devant nous plusieurs scénarios concernant l’éventualité du report  de ces élections.

Nombreux leaders politiques englués dans l’histoire sordide et sanguinaire de la séléka et des anti-balaka (défendant à l’origine une cause noble) n’osent ni aborder, ni trancher les vrais débats liés à l’organisation et à la tenue de ces  élections. Ils sont tétanisés à l’idée que les centrafricains découvrent leurs implications dans la survenue des tortionnaires du peuple centrafricain. En effet, nous nous interrogeons sur le silence assourdissant d’une bonne partie de la classe politique depuis l’arrivée de la séléka.

Aucune initiative d’envergure n’a été prise au plan national par les leaders politiques pour trouver une issue durable et heureuse à la crise centrafricaine, à partir de laquelle des élections transparentes et saines pourraient être organisées. Aucun rassemblement des hommes qui souhaitent gouverner ce pays n’a été initié ou organisé pour établir une feuille de route centrafricano-centrafricaine, afin de définir un calendrier électoral consensuel pouvant nous emmener à surmonter les obstacles pour des élections apaisées qui nous conduiraient à une paix durable.

Au lieu de ça, ils préfèrent arpenter les couloirs des palais occidentaux et des pays arabes en quête d’une pseudo-reconnaissance et d’un financement de leurs campagnes électorales. Un certain nombre d’entre eux vont plus loin dans leur quête de financement en engageant la souveraineté de l’Etat dans des contrats nébuleux et mafieux, signés en leur nom propre et qui pourraient engager la responsabilité de l’État centrafricain. S’ils aiment ce pays comme ils le disent, pourquoi ne pas s’unir afin de proposer une feuille de route de sortie de crise aux différents partenaires impliqués dans ce conflit, en fonction des réalités nationales ? Soit, ils n’osent pas parce qu’ils sont complices, soit leurs engagements politiques relèvent tout simplement plus des intérêts personnels et égocentriques.

Les institutions de la transition mènent un combat certes très difficile. La situation sécuritaire et les difficultés financières du pays rendent la gestion de cette crise laborieuse. Quelques efforts ont été accomplis par les autorités de transition pour tenter de trouver des solutions à cette crise. En revanche ce que nous constatons, c’est qu’il existe de nombreuses zones d’ombres dans les tentatives de résolution de ce conflit. Nous avons le sentiment que les autorités de transition manquent de transparence dans la gestion de cette crise, et nous nous questionnons sur leur volonté d’aider ensemble et courageusement à la résoudre. Soit pour des intérêts personnels, elles font tout pour que la transition s’éternise, soit qu’elles sont impliquées dans cette crise depuis le début et préfèrent garder le statu quo en attendant de trouver la faille qui pourrait les emmener à confisquer le pouvoir. Comment peut-on imaginer qu’une cour présidentielle, parlementaire et gouvernementale truffées d’hommes et de femmes, cupides et assoiffés de pouvoir depuis la nuit temps, qui trouvent dans la transition l’occasion rêvée d’être à la commande de ce pays, puissent accepter que la situation se normalise ?

QUE FAIT LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ?

La communauté internationale met la pression sur les autorités centrafricaines pour l’organisation des élections. Mais, nous constatons que cette même communauté internationale n’intervient pas dans le processus du désarmement, de la démobilisation, de la réinsertion et du rapatriement de nos compatriotes réfugiés dans le pays voisins. Elle refuse de mener des actions visant à neutraliser les milices, les rebelles, les braqueurs, qui continuent de polluer la vie des citoyens centrafricains. Elle refuse d’appliquer à la lettre les résolutions des Nations Unies décidées, entérinées et votées par ses soins. Pourquoi ne pas rendre responsables pénalement les chefs rebelles et milices des exactions et des actions menées par leurs troupes, et exiger leurs arrestations ? Elle exclut également la création d’une nouvelle armée républicaine capable de sécuriser le territoire pendant et après la procédure électorale. Elle récuse ou retarde aussi le versement des « subventions » qui devraient permettre l’organisation de ces élections.

Ainsi, nous nous interrogeons sur la sincérité l’engagement de la communauté internationale dans la résolution définitive du conflit centrafricain. Il serait judicieux et nécessaire de se questionner sur l’intérêt qu’à la communauté internationale à faire perdurer cette crise ? Comme le disait un homme politique le monde n’est pas angélique”.N’est-il pas urgent pour la communauté internationale de se remettre en cause et d’arrêter cette dérive qui consiste à ne pas doter la Centrafrique d’une armée républicaine capable de restaurer une paix durable ? N’est-il pas urgent pour la communauté internationale d’asphyxier les chefs rebelles et milices qui vivent des revenus illicites de pillages et terrorisent la population ?

QU’ATTENDENT LES JEUNES CENTRAFRICAINS POUR S’ORGANISER ?

Est-il trop tard pour réunir la jeunesse centrafricaine lors d’un conclave consacré exclusivement à la question des élections et de la transition ? Ne sommes-nous pas aujourd’hui censés  pouvoir décider par nous-mêmes de la transition, du calendrier des élections et de l’avenir de notre pays, 55 ans après les indépendances ?

Nous estimons qu’il est temps pour la jeunesse centrafricaine de se réunir au sein de la Coordination pour la Rupture et la Refondation de la Centrafrique (CoRReCt) pour bâtir un ETAT fort, capable d’unir les compétences de tous les centrafricains (HOMMES) pour construire des INFRASTRUCTURES efficaces dans le but de faire émerger (EMERGENCE) la nouvelle Républicaine centrafricaine.

La rupture, c’est maintenant ! Une autre politique est possible. Donnons un espoir aux citoyens centrafricains, à notre pays.

LE MOUVEMENT CoRReCt ESTIME QU’IL EST TEMPS POUR CETTE JEUNESSE DE :

ROMPRE avec l’injustice et l’impunité :

  • Rendre CORRECTEMENT la justice pour préserver et garantir une meilleure cohésion sociale ;

ROMPRE avec la médiocrité des politiques :

  • Pour créer un État CORRECTEMENT fort ;

ROMPRE avec l’improvisation, l’absence de réformes et de l’imposture qui ont longtemps plombé l’économie marquée par un PIB insignifiant depuis des années, ne permettant pas de :

  • ÉDUQUER CORRECTEMENT
  • SOIGNER CORRECTEMENT
  • PROTÉGER CORRECTEMENT
  • LOGER CORRECTEMENT
  • NOURRIR CORRECTEMENT

AFIN de disposer CORRECTEMENT d’un capital humain approprié pour réaliser les priorités stratégiques ;

ROMPRE avec la souffrance et la haine :

  • Recréer des liens  CORRECTEMENT fraternels entre les  Centrafricains ;

ROMPRE avec l’enclavement de notre pays et de nos régions rurales :

  • Un réseau routier CORRECT 
  • Une liaison CORRECT entre nos zones rurale et nos villes
  • Un désenclavement de la culture centrafricano-centrafricaine ouverte au monde ;

ROMPRE avec le manque d’infrastructures éducatives, hospitalières et sportives :

  • Construire CORRECTEMENT des lycées, des universités, des hôpitaux et des centres de sports ;

ROMPRE avec l’insécurité alimentaire :

  • Créer CORRECTEMENT les conditions d’une autosuffisance alimentaire ;

ROMPRE avec la désertification industrielle :

  • promouvoir CORRECTEMENT la création de petites et moyennes entreprises centrafricaines, notamment des entreprises agro-alimentaires permettant la transformation des produits agricoles en République centrafricaine ;
  • promouvoir CORRECTEMENT un élevage semi industriel dont les excédents de production seront orientés vers l’exportation;

ROMPRE avec la désuétude des Services:

  • des banques CORRECT
  • des services d’assurances CORRECT
  • des sociétés de services et d’ingénierie informatique CORRECT ;

ENSEMBLE, LEVONS-NOUS POUR CORRECTEMENT REFONDER LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE !

Paris, le 19 août 2015

Maxime NANA
Président de la Coordination pour la Rupture et
la Refondation de la Centrafrique

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