Analyses et réflexionsEN VEDETTE

CHRONIQUE DU CONFINEMENT : CONFINER -TUER ?

Parmi toutes les mesures qui ont été expérimentées dans les pays les plus touchés par la pandémie actuelle, il en est au moins une, qui à ce jour, aura prouvé toute son efficacité dans la lutte contre la propagation du Covid-19 : la distanciation sociale par le confinement.

En Centrafrique par contre, il semblerait que parler de confinement, confine à vouloir tuer les Centrafricains : confiner-tuer?

Cette conception que l’on a ainsi réussi à propager et à inoculer dans la plupart des mentalités, se fonde en réalité, sur un ramassis d’arguties simplistes, irresponsables, d’autant impropres à convaincre, qu’elles se résument en ces quelques mots : les centrafricains vivent au jour le jour.

Mais n’est-ce pas le cas de beaucoup de gens, même en France et ailleurs ?

Autrement dit, pour les tenants de cette fausse thèse, si l’on voulait prendre des mesures de protection pour essayer d’épargner au mieux le peuple Centrafricain des ravages du coronavirus qui se déroulent sous nos yeux dans le monde, il ne faudrait pas surtout, mais surtout pas, oser demander à ce peuple, à plus forte raison lui imposer le confinement gratuit. Tout sauf le confinement.

Ainsi, chacun peut continuer à vaquer naturellement et paisiblement à ses occupations quotidiennes, dans les mêmes conditions que habituelles, le plus important et le plus urgent étant : gagner son pain quotidien pour éviter de mourir de faim

Mais alors je demande : que vaut le pain si l’on doit mourir pour le gagner ? L’Homme malade, incapable de bouger peut-il encore se débattre pour gagner son pain ?

À dire vrai, ce débat autour du confinement ou pas, mérite-t-il que l’on s’époumone et perde inutilement son temps ? Ce que je suis paradoxalement en train de faire devrais- je le reconnaître.

Cela étant, que l’on se rassure : ceux qui détiennent le pouvoir de décision, savent très bien ce que se confiner pour se protéger veut dire et rapporte à tous les coups. Ils sont simplement otages des calculs politiciens, mieux, ils craignent de se mettre à nu, en laissant apparaître au grand jour leurs manquements et leurs incapacités. D’ailleurs à l’heure qu’il est, chacune de ces personnalités et toutes, à titre personnel et individuel, veillent à se confiner pour se protéger au maximum.

Tout compte fait, une crise de la nature de celle qui est en train de toucher la RCA, grâce justement aux mesures fussent-elles drastiques qu’elle oblige à prendre, devrait plutôt être pour les autorités centrafricaines, une occasion « bénie », pour inciter et faire comprendre aux Centrafricains par l’expérience, la nécessité de changer de mode de vie et de paradigme.

Ou alors, devrait-on rester sans rien dire, fermer les yeux, boucher les oreilles, et croire aveuglement que ce qui réussit ailleurs ne peut réussir chez-nous ? Que type de peuple sommes-nous enfin !

Si le confinement n’est pas la solution, il convient néanmoins d’en appeler à la conscience et à la vigilance de chaque citoyen : chacun est responsable de sa santé certes, mais aussi et surtout, de la santé des autres. Chacun doit réfléchir à ce qu’il doit faire, au comportement utile qu’il doit adopter pour éviter au maximum de prendre des risques inutiles.

Pour ma par, je crains une chose en plus, et le pire : que cette crise du coronavirus une fois jugulée, la RCA se retrouve dans la même situation, c’est-à-dire, sans en avoir tiré aucune véritable leçon au niveau des habitudes de vie et des comportements. Peut-être que je me des illusions, mais c’est déjà mieux que d’en manquer totalement, ce qui rendrait la vie moins agréable à vivre.

En outre, si le Covid-19 arrive à s’épuiser et à disparaître – vivement que des drames nous soient épargnés-, un véritable vent de renouveau, devrait souffler pour permettre aux dirigeants de notre pays, de penser fortement à rehausser le niveau et la capacité de toutes nos infrastructures sanitaires et leurs corollaires.

Dans le cas contraire, il vaudrait mieux, avoir le courage de transformer tous les « mouroirs » qui servent actuellement d’hôpitaux et autres centre de santé ou dispensaires, en églises, temples et mosquées… Les Centrafricains pourront alors continuer à prier pour chasser démons et virus.

La Centrafrique rend fou !

GJK-Guy José KOSSA.

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