Tribune de A.Pakoua

CENTRAFRIQUE : PARALLELE, NOUS AIMONS TOUS LE MEME PAYS

Par Adolphe PAKOUA

Parallèle, nous aimons tous le même pays, parallèle, mais quel parallèle ? Parallèle entre la France et le Centrafrique, parallèle entre le pays hier colonisateur, aujourd’hui ami et le pays sorti de la colonisation et entré dans une période de fortes turbulences, qui va engendrer une transition à l’issue incertaine.

Le parallèle semble à première vue incongru, tant il n’y a aucune similitude pour justifier ce qui pourrait paraître comme une simple vue de l’esprit.

Cependant le parallèle existe bel et bien.

Hier, c’était la France de 1981, un pays qui a été gouverné pendant de très longues années par la droite. A cette époque, le rêve de voir la gauche prendre un jour les rênes du pays était une pure illusion, une vraie idée folle.

La politique est le domaine du rêve et de tous les fantasmes. C’est aussi le domaine du courage et de la persévérance.

Dans cette persévérance, les échecs subis servent de leçons pour préparer les futurs combats, mettre en place les stratégies pouvant conduire à la victoire prochaine.

Dans un slogan compris par le peuple français, « Changer la vie », François Mitterrand avait su conquérir l’affection des français, pour ensuite gagner leur suffrage.

« Changer la vie », c’est ce slogan qui nous permet d’établir un parallèle entre la France de l’époque, et le Centrafrique d’après Seleka, le Centrafrique d’aujourd’hui, le Centrafrique de demain.

Ainsi, lors de la campagne présidentielle 2015-2016, on a entendu la majorité des candidats brandir çà et là le drapeau du changement, de la rupture d’avec les pratiques politiques grossières enveloppées dans la corruption, l’impunité, le clientélisme et le tribalisme.

En 1981, Mitterrand voulait rompre avec le capitalisme et tous les privilèges qui l’entouraient, en mettant en place une série de nationalisations pour permettre à l’État de maîtriser tous les rouages de la finance et de l’industrie.

Si en Centrafrique, le président qui sortira des urnes au deuxième tour de l’élection présidentielle qui se profile, n’aura pas à procéder à une importante vague de nationalisations des entreprises privées, il devra certainement s’atteler avec abnégation, à la « centrafricanisation » du personnel dans certains domaines relevant du privé, à travers la formation et la spécialisation de ces ressources humaines, en vue d’endiguer le chômage des jeunes qui est une endémie, une vraie bombe à retardement qui ne manquera pas d’exploser à court ou moyen terme, si de telles mesures n’étaient prises.

Nous aimons tous notre pays, la crise de la seleka nous en a apporté davantage la preuve, à nous maintenant de savoir où nous poserons à l’avenir nos pieds, pour nous avancer dans une voie qui ne nous amènera pas à une autre galère.

Aussi, nous croyons fermement que DOLEGUELE ou TOUADERA, le futur président du Centrafrique, ne prendra pas les mots de changement et de rupture à la légère, quand bien même il ne les aurait pas inclus dans sa « profession de foi », mais s’attellera à faire que les centrafricains constatent au bout des cent premiers jours de la nouvelle présidence, l’allure que prendront la direction et le rythme de la gestion des affaires publiques.

Quant à la distribution des cartes qui est un autre volet de l’appréciation que se feront les centrafricains des nouvelles autorités, il n’est point question d’en parler, le sujet ayant été développé de long en large par les centrafricains eux-mêmes et les organes de presse de la place.

Le peuple est aux aguets du changement et de la rupture, aux futurs acteurs d’opérer ce vrai changement et cette vraie rupture.

Adolphe PAKOUA

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