Libre opinion

CENTRAFRIQUE, LA MUTATION COMMENCE

Par Christian-Dipouloudou

Les Centrafricains fatigués des crises récurrentes vécues par leur pays, commencent à entrevoir le bout du tunnel. Peu à peu, les nouvelles institutions de la République se mettent en place avec le retour à l’ordre constitutionnel.

Ce phénomène s’accompagne également du retour de la République Centrafricaine au sein des Institutions internationales.

La rupture, volonté du peuple

Le 30 mars 2016, le nouveau président de la République élu M. Faustin-Archange Touadéra prêtait serment en jurant sur la nouvelle Constitution Centrafricaine. En ce moment, la présidente de la Transition s’effaçait pour laisser la place au nouveau Chef de l’Exécutif. Qui eut cru une année auparavant que la République Centrafricaine allait sortir de cette crise qui l’a rongée jusqu’aux os. Les forces du mal proposaient, mais Dieu a disposé. Ce pays  à l’époque considéré comme paria se disaient les plus  sceptiques, ne pouvaient organiser des élections présidentielles comme nous les avons vécues, dans le calme et sans incident majeur. Le Premier ministre, Chef du gouvernement a été nommé et le gouvernement de la République a été mis en place.

Il est depuis à pied d’œuvre dans l’option que lui a tracée le président de la République, Chef de l’Etat. La nomination du premier ministre et la Constitution du gouvernement n’ont pas été tâche aisée, car les pesanteurs endogènes et exogènes étaient nombreuses. D’un côté, les alliés qui avaient rejoint le candidat Faustin-Archange Touadéra s’attendaient à des récompenses après sa victoire. Cette victoire de Faustin-Archange Touadéra était considérée comme l’ouverture de la voie vers ‘‘la mangeoire’’. Mais  ce que pensaient les vieux routiers de la politique centrafricaine n’était pas la volonté du peuple qui lui aspirait à une rupture avec le passé.

C’est justement vers cette rupture que le président Faustin-Archange Touadéra a porté son choix pour une refondation de la RCA.

La législature à un nouveau bureau

L’Exécutif installé, les autres institutions issues de la nouvelle Constitution ses devaient de l’être.

Après des péripéties pas souvent faciles pour les candidats et l’Autorité Nationale des Elections (ANE), les résultats du 2ème tour des élections législatives ont été proclamés par l’ANE et confirmés par la Cour Constitutionnelle de Transition. Dans les 140 députés prévus par les textes, 128 ont été déclarés définitivement élus après les 1er et 2ème tour des élections législatives.

Avec ce nombre écrasant, le président du Conseil National de Transition a estimé que la mission de l’Institution de Transition qu’il a eu à diriger depuis avril 2013 est terminée.

Il a déposé son tablier et la nouvelle Assemblée  Nationale a été convoquée en session par le président de la République Chef de l’Etat pour sa mise en place. Après la rentrée parlementaire, le législatif devait se doter d’un bureau et la date du 6 mai 2016, a été retenue pour ce faire. Ce moment était alléchant, car le nouveau Parlement devait se prononcer sur les personnes appelées à le diriger durant les cinq prochaines années. La Présidence de l’Assemblée Nationale a été ravie par M. Abdou Karim Meckassoua qui sera dorénavant la deuxième personnalité de l’Etat.

La RCA dorénavant fréquentable

Immédiatement après l’élection au suffrage universel au deuxième tour de la présidentielle de M. Faustin-Archange Touadéra et sa prestation de serment, la République Centrafricaine, qui durant la crise n’avait pas odeur de sainteté, devenait un pays fréquentable. Les bonnes annonces ont commencé à réchauffer les cœurs des centrafricains. L’Union Africaine (UA), qui avait prononcé la suspension de la RCA de ses rangs après le coup d’Etat de la Coalition Séléka dirigée par M. Michel Djotodia a pris la décision de réintégrer le pays dans ses rangs. Cette heureuse annonce a été suivie par la réintégration de la République Centrafricaine au sein de l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Cette organisation avait également suspendu le pays après le coup de force de Djotodia, conformément à ses textes statutaires. Et comme il n’y a jamais deux sans trois, la MINUSCA a décidé de réviser ses relations avec la République Centrafricaine afin de redéfinir de nouvelles bases de coopération. Le pays, revenu à l’ordre Constitutionnel normal, ne semble plus être sous tutelle Ainsi de nouveaux horizons s’ouvrent aux autorités centrafricaines qui ont maintenant la latitude de négocier avec les autres pays et organisations internationales en tant que responsables d’un Etat souverain. Peu à peu, lentement mais surement la République Centrafrique gagne en crédibilité.

 Christian-Dipouloudou

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