Chronique de GJK

CENTRAFRIQUE: ELECTIONS « Y’EN A MARRE ! »

Par GJK

Le premier tour des élections « de la dernière chance », a bien eu lieu en Centrafrique. Et partout, où ils étaient appelés à voter, l’on a pu noter que des citoyens Centrafricains en foules innombrables, n’ont pas hésité à faire le déplacement, à endurer sereinement maintes pesanteurs administratives, bravant en cela, le temps, la fatigue, la faim et la soif. Ainsi, le peuple a su prouver sa ferme détermination en participant à tout prix, à ces consultations électorales aux allures finalement irréalistes, exceptionnelles et sacrées. Pour tout dire, la ferveur incontestable des populations, le niveau de participation très inattendu et à l’œil nu supérieur à la moyenne, ainsi que le climat de calme général et de sécurité inhabituelle qui a régné, témoignent en effet, du degré et de la nature des attentes de chaque Centrafricain. En même temps, le peuple dans son ensemble, confirme ainsi, son engagement à fermer définitivement, la triste et longue parenthèse de désespoir ouverte par Djotodja et la Séléka. Certaines personnes au fait, vont d’ailleurs jusqu’à laisser entendre que les présents scrutins, ont drainé sans aucun doute, plus de monde que jamais, comparés à tous ceux que la Centrafrique naguère moins agitée avait pu organiser.

Quel contraste serait-on tenté de clamer ! Mais à y réfléchir, tout cela se comprend parfaitement.

Pour beaucoup de Centrafricains, Dieu vient de poser une fois de plus, ses mains très saintes sur notre Centrafrique, que ses yeux d’amour n’ont jamais quittée. Et l’une des manifestations de cette attention divine et particulière, fut le passage à Bangui du pape François. Tout bien considéré, par la suite de la visite pontificale dont elle a exceptionnellement bénéficié, la RCA – ce serait malsain de ne pas le souligner et le reconnaître -, a été profondément transfigurée. Désormais, ce pays semble en permanence bercé par un zéphyr venu d’en-haut, et qui a réussi à « désarmer les cœurs et les esprits ». Le peuple centrafricain, a retrouvé de nouvelles raisons d’espérer, voire de surprendre. En fait, les élections d’hier ne seraient que le début d’une ère nouvelle mais déjà connue. Car en réalité, les Centrafricains n’ont pour seule vocation, que de redevenir ce qu’ils étaient hier et devraient être de tout temps désormais : un peuple de « vivants viveurs », digne, paisible, uni et travailleur. Ce sentiment m’a été traduit par un compatriote arrivé il y’a quelques jours de Bangui. Plus rapidement que personne ne pouvait le prédire, les frontières imaginaires que l’on a cru dresser entre des citoyens condamnés à vivre ensemble, sont en train de tomber les unes après les autres, si ce n’est toutes à la fois.

Pour une autre partie des Centrafricains, ce qui se passe chez eux, n’a vraiment rien de kafkaïen, si l’on tient compte de la marche globale du monde. De nombreux pays ont vécu avant le nôtre, des drames et des situations parfois pires que celles de la RCA. Sans le souhaiter, des peuples connaîtront tôt ou tard, ce qu’ont vécu et vivent les Centrafricains. En tout état de cause, l’attitude qui consiste à s’abandonner au fatalisme ou à céder à la fatalité, n’est sans doute pas la meilleure des attitudes qu’une nation puisse adopter face aux difficultés et catastrophes « naturelles ». Alors, doit-on espérer que le premier tour de ces élections centrafricaines, vient ainsi de consacrer, le début d’un processus nouveau, destiné à la lutte efficace contre le « sous-développement intégré » de la RCA? S’il paraît tôt de le dire, vivement que vienne l’heure pour notre pays de renaître de ses cendres !

Mais, et c’est là je crois, le sentiment exprimé par la grande majorité des Centrafricains, qui ont pris part massivement aux consultations électorales du 30 décembre 2015. Le peuple qui n’en peut plus de souffrir, vient de manifester à travers ces élections son ras le bol au cri de : « Y’en a marre, vraiment marre, plus que marre ! »

Y’en a marre d’une transition sclérosée conduite par des dirigeants bornés, médiocres, arrogants, malhonnêtes, inconscients, avides et prédateurs !

Y’en a marre d’une classe politique composée de « vieux loups » incapables de se métamorphoser, qui traînent derrière eux depuis la nuit des temps, de nombreuses casseroles dont les seuls bruits assourdissants, interdisent au peuple non seulement de leur faire confiance, mais aussi de prêter une oreille attentive à leurs projets politiques si novateurs soient-ils!

Y’en a marre d’une classe politique composée de « jeunes loups aux appétits voraces et aux dents longues » de nature à épouvanter, à transpercer, à scandaliser, à outrager le peuple, qui pour se protéger, préfère souvent les éloigner des leviers du pouvoir et de la gouvernance, quitte à battre le rappel de vieux ruminants ayant fait leur temps, mais en plus, toujours décidés à faire le temps de leurs enfants et petits enfants !

Y’en a marre de vivre dans un pays où chaque régime qui succède à un autre, fait toujours pire que le précédent tandis que le peuple se meurt toujours un peu plus davantage !

Y’en a marre de se faire tuer, de pleurer chaque jour des personnes fauchées dans le force de l’âge par les balles de AK47, égorgées de coups machettes aiguisées ou de « sabres de guerriers janjawid »;

Y’en a marre de toutes ces maisons détruites, de ces quartiers entiers ravagés, de cette vie de pauvre hère condamné à mourir dans un camp de réfugiés où chaque jour, on voit pleurer des orphelins qui eux-mêmes ont, soit vu assassiner sous leurs yeux, leurs propres parents, soit sont nés après la disparition brutale de leurs géniteurs !

Y’en a marre, mais vraiment marre, plus que marre de ce pays qui semble ne plus pouvoir offrir des perspectives d’avenir, aux hommes, aux femmes, à la jeunesse, au peuple tout entier !

Alors, doit-on comme l’apôtre Paul de l’évangile, crier « Misérable que je suis! Qui me délivrera de ce corps mortel ?» 

Je réponds non !

Non, ni fatalisme ni fatalité !

Non, attendons de voir qui sera le prochain Président de tous les Centrafricains, ce Président que le peuple sera heureux de découvrir dans quelques jours. Autant le dire dès à présent, ce dernier est appelé à porter sur ses épaules, l’espoir de plus de quatre millions d’âmes qui ne lui pardonneront pas le moindre faux pas. D’ailleurs, s’il s’est engagé à être candidat et devenir Chef d’un Etat comme le nôtre, c’est après avoir évalué ses capacités et sa force..

A ce Président Centrafricain, j’annonce simplement que ma « LETTRE A MON FRÈRE ÉLU PRÉSIDENT » est prête et qu’elle n’attend que la proclamation par la Cour Constitutionnelle.

Enfin, je souhaite à Madame Samba-Panza et à toute son équipe de Conseillers aux abois, à l’ANE ainsi qu’à la Cour constitutionnelle de la RCA, d’éviter toute manipulation susceptible de jeter le doute et la suspicion dans l’esprit des Centrafricains et attiser leur colère.

RENDONS AUX CENTRAFRICAINS LE NOUVEAU PRÉSIDENT QUE LES CENTRAFRICAINS AURONT « DÉMOCRATIQUEMENT » ÉLU

Le peuple centrafricain en marre, vraiment marre, plus que marre !

VIVE LES ÈLECTIONS

Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö

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