Mots contre maux de rjpm

BAMBARI ET MBRES REPLONGE DANS LA SPIRALE DE LA VIOLENCE

Par RJPM

Tel un scénario macabre à peine croyable mais vrai, la guerre décime les jeunes mais elle constitue un tremplin pour la résurrection politique des vieux briscards centrafricains. Qu’on se le dise, l’historicité politique de la Centrafrique démontre à suffisance que la plupart des personnalités, qui font l’actualité depuis des années, sont les purs produits voire les instigateurs des crises à répétition qui secouent le pays. Presque tous les assoiffés de pouvoir de Bangui savent pertinemment qu’en instrumentalisant une frange de la jeunesse centrafricaine comme c’en est le cas actuellement, ils seront incontestablement conviés à la table du système en place. Alors qu’on pensait que le forum dit de la dernière chance de Dame Cathy que d’aucuns appelaient le Conseil élargi des ministres ou encore « faux rhum », devait permettre aux Centrafricains d’enterrer définitivement la hache de guerre, mais voilà que la Centrafrique renoue encore avec ses vieux démons d’instabilité.

Après les désopilants épisodes de Haroun Gaye au KM 5 et du secrétaire général du KNK Bertin Bea qui avaient fait vibrer Bangui dans toute son entièreté, c’est aujourd’hui Bambari et Mbrés qui replongent encore dans une spirale de la violence. La question qui revient sur toutes les lèvres des Centrafricains au jour d’aujourd’hui est celle-ci : Le forum de la paix de Dame Cathy ne devait-il pas sonner le glas de cette guerre fratricide ? Pourtant la « Sambapanzie » chantait à tout va que le pays ne coudrait désormais que le tricot de la paix. Était-elle seulement entrain de faire le service après vente du Conseil élargi de ses ministres afin de séduire les potentiels investisseurs étrangers? A vrai dire, derrière les derniers rebondissements de ces temps-ci, se cache la pourriture politique de toute la « Sambapanzie ». Car elle a dès le départ préféré la division à la réconciliation, la force à l’entente, le bras de fer au consensus, le népotisme à la méritocratie, l’exclusion à l’inclusion.

A quelques semaines des élections, il est fort important que le pouvoir de Bangui fédère autour de lui toutes les forces vives de la nation. Il est hors de question que les instigateurs de la crise qui sommeillaient depuis un certain temps, puissent favoriser un regain de tension dans le pays. En usant une dose substantielle de dialogue social et de concertation permanente entre tous les acteurs nationaux impliqués dans la crise actuelle, le pouvoir de Bangui parviendra inéluctablement à aplanir les miasmes de la haine qui sont encore visibles dans le pays. Si Dame Cathy et ses sbires ne jouent pas la carte du rassemblement, de la réconciliation et du vivre ensemble dans les prochaines heures, les esprits des uns et des autres risquent de se surchauffer au point que tout parte en vrille.

En somme, si les autorités de Bangui ne prennent pas au sérieux cette recrudescence des conflits à Bambari et à Mbrès, le virus de la déstabilisation risque de se pourlécher dans tout le pays et comme par enchantement c’est la population qui en pâtit toujours. Quoi qu’il en soit, nous brandirons toujours les mots contre les maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE

@Lesplumes

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