Grand format de J.Gréla

ANALYSE DE PRESSE : RCA – TUERIES ET ASSASSINATS A TOMBEAU OUVERT

LA TRAGÉDIE CONTINUE

D’un côté, les violences sévissent et s’installent dans la durée. La partition épie mais s’installe peu à peu sur les langues et les lèvres. La peur qui a enveloppé les populations ne les quitte plus. Des nuitées chimériques au rythme des sons, non plus des oiseaux et autres animaux nocturnes. La crise humanitaire perdure et s’aggrave. Les camps des réfugiés se multiplient et se font attaquer. Les habitants quittent les villes soit pour la brousse, soit pour fuir les groupés armés qui font et défont la loi. Les champs deviennent des pâturages devant les yeux impuissants des cultivateurs.

De l’autre, la haine et les vengeances fécondent. La saison des pluies, jadis bénédiction des dieux sur les villages et les cultures se mue en malédiction, en déferlante de maladies. L’hygiène n’a plus de nom. Elle est morte. Le centrafricain est revenu à l’état de nature, à l’âge de la pierre, de la guerre des tribus.

SAMBA-PANZA, ARROGANTE, COMPLICE, ET DÉJÀ EN CAMPAGNE ÉLECTORALE

Au lieu de se consacrer aux problèmes quotidiens des malheureux centrafricains vivant dans une misère indescriptible, madame Samba Panza s’érige en Dame de paix dans un pays en guerre. Au lieu de déclarer la guerre, à ceux qui dominent, détruisent les biens publics et privés, massacrent sa population, à ceux qui entretiennent l’expression de la scission de son pays, pour obtenir la paix, elle se préoccupe de faire tisser ou de faire confectionner des pièces de pagnes à son effigie. Avec quel argent ? Le pagne est-il distribué, porté dans tout le pays ? Cette stratégie augure un positionnement électoral. Au lieu de se déplacer dans l’arrière pays porter de message fort, d’unité, du désarmement des cœurs, pour remonter le moral de sa population, la république de madame Samba Panza s’arrête aux confins de Bangui. Ne sait-elle pas que la présence du chef remobilise et motive une troupe ? La visite du président français Hollande à ses soldats de sangaris reste édifiante.

Les Centrafricains sont abandonnés dans le couloir de la mort, livrés aux « chiens de foudres », aux « chiens de morts », aux charognards et sacrifiés sur l’autel de la mort. Pour la deuxième fois, le quartier Fatima subit la hargne assassine de ses bourreaux. Au moins dix personnes ont été tuées et plusieurs blessées ce mercredi 28 mai 2014, dans l’après-midi aux abords de l’église Notre-Dame de Fatima, à Bangui, où des milliers de déplacés avaient trouvé refuge, ont indiqué à l’AFP relayé par Jeune Afrique, une source policière centrafricaine et une source militaire. D’autres sources ont fait état d’un bilan plus lourd, 60 morts dont un prêtre, l’abbé Paul Emile NZALÉ, décédé après ses blessures par balles et plusieurs personnes blessées.

Déjà, le 28 mars 2014, onze personnes, dont une femme enceinte et ses deux filles, avaient été tuées lors des funérailles dans la nuit de jeudi à vendredi, lors d’une attaque à la grenade. « Vers minuit, une heure du matin, sur les lieux des funérailles, derrière le lycée de Fatima, brusquement il y a eu des rafales suivies d’explosions de grenades. Sur place il y a eu 6 morts. Les jeunes du quartier mécontents ont brûlé des pneus sur la voie », racontait Samba Vianney, un résident de Fatima. «Regardez ce mur, regardez bien ces impacts de tirs», insistait un des jeunes massés dans la concession visée. Devant une foule en colère, criait un homme dans la foule « nous, on est des Centrafricains. Ce que pour l’instant les musulmans font de notre pays, on en a assez. On a mal avec ça ».

La tension était forte et la foule en appelait à la démission de la présidente de transition Catherine Samba-Panza. Mais rien n’a changé dans le discours et dans le comportement de madame la présidente de transition. La Misca burundaise qui sécurise toujours ce quartier et le camp des réfugiés de l’Eglise de Fatima était alors accusée de connivence avec les groupes armés alliés aux selekas. «Les musulmans et les Burundais marchent ensemble», avait, en ce moment déclaré, convaincu, à l’AFP, un habitant.

À CAUSE DE CES MORTS, J’AI LE MORAL À ZÉRO

Alors que les Centrafricains vivent dans leur ville, dans leur village, avec leurs femmes et enfants, avec leurs familles mourant d’inanition sans promesse d’une lueur de bonheur, elle leur offre des hypocrisies verbales. Elle ne semble pas voir le signe progressif de leur retour qui laisse craindre une partition du pays et se contente d’avertir : « Je voudrais dire à ceux qui mûrissent ce projet funeste que la RCA ne cédera aucun pouce de son territoire ».  Pendant ce temps, on dénombre chaque jour un déchaînement de violence avec un schéma qui se répète sans cesse. « A cause de ces morts, j’ai le moral à zéro. J’essaye de calmer les esprits, mais tout le monde est très en colère en ce moment », a déclaré, Lazare Djader, du collectif Urgence 236 après la mort  de trois jeunes musulmans tués et mutilés, samedi 25 mai, alors qu’ils se rendaient à un match de football interreligieux organisé pour tenter de réconcilier les musulmans et les chrétiens. Un non musulman avait aussi été retrouvé mort. Des mois de travail pour la réconciliation ont été anéantis par cette attaque. Déjà des affrontements ont eu lieu dimanche 26 mai entre jeunes musulmans et anti-Balles AK, suite au triple meurtre rapporte la  Misca.

Madame Samba-Panza, la présidente de transition, aux yeux de ses concitoyens, est responsable de cette insécurité : « La présidente, madame Samba-Panza, elle ne peut pas venir voir ça ? On souffre beaucoup. On tue les Centrafricains » avait lancé un habitant ayant vécu le drame du quartier Fatima marqué par un regain de violence dans la capitale.

Aujourd’hui, on est face à des voyous, à des barbares, à des chiens enragés, avides de sang. La sécurité est quasi inexistante. Le général d’armée Pierre de Villiers, a reconnu, toutefois, lors d’un point de situation des sangaris qu’il subsiste « des piques de violence » à éradiquer avant pouvoir s’atteler réellement « à la négociation ».

KAGA BANDORO : RÉVEIL DE LA CONSCIENCE MUSULMANE AUTOCHTONE

Pendant ce temps à Kaga-Bandoro, les habitants à majorité non musulmane réfugiés autour des Eglises ont été informés des affrontements éclatés entre les musulmans autochtones et les seleka ce mercredi 28 mai. Excédés et en colère, ils ont fustigé les harcèlements et les violences meurtrières perpétrés contre leurs compatriotes dans la ville, ont demandé le retour en ville et à leur domicile. Cet affrontement a causé la mort d’un jeune musulman autochtone et quelques blessés.

Chaque jour, les raisons de réarmement des FACA pour protéger les populations, repousser ou dissoudre les selekas se consolident devant les exactions les tueries, les boucheries humaines.

Joseph GRÉLA

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