Textes : Ac. 1, 1-11 ; Ps. 46 ; Ep. 1, 17-23 ; Mat. 28, 16-20
« Est-ce maintenant que tu vas établir la royauté ? »
Israël, de même que des peuples aujourd’hui, a connu des périodes de famine, d’esclavage, de guerre, de déportation, de scission, de destruction et de pillage. Quelle horreur ? Le peuple, victime et souffre-douleur, est éparpillé, stressé et angoissé. Les fils d’Abraham se lamentent. Ils se demandent la fin de tous ces malheurs. Alors, Dieu par le prophète Isaïe se penche vers son peuple et fait cette promesse: « Après tant de peine, mon serviteur verra la lumière de la vie» (Is. 53,11). Israël qui a tant souffert, attend voir la lumière de la réunification, la lumière de la paix, la lumière de la sécurité. Aux yeux des disciples, Jésus est celui que le peuple attend pour la réalisation des promesses faites à ses pères. D’où la question « Est-ce maintenant que tu vas établir la royauté en Israël ? ».
« Certains eurent des doutes »
Après la résurrection, Jésus donne rendez-vous à ses disciples sur la montagne en Galilée. C’est là qu’ils le verront à nouveau. Mais c’est l’heure de la grande séparation, alors que pour beaucoup, la royauté n’est pas encore établie. Le doute gagne certains cœurs. On craint la suite des évènements. Les juifs ont livré Jésus et l’ont crucifié. Beaucoup en Israël sont divisés à son sujet. Que vont devenir les disciples ? Des peuples dans certains coins du monde vivent aujourd’hui dans la peur d’un avenir incertain. Des guerres se multiplient dans le monde. Des pays sont envahis. Des personnes sont enlevées, torturées, violées voire tuées. Malgré les efforts des Organisations non Gouvernementales, malgré des efforts des politiques, rien ne permet de croire aux promesses du retour imminent de la paix. Le doute est là. Mais que faire ?
« Apprenez-leur à garder mes commandements »
Devant le doute, devant l’incertitude, Jésus recommande aux disciples l’enseignement de la pratique quotidienne des commandements comme véritable arme de combat pour l’établissement d’un royaume de paix et de sécurité pour tous où le peuple se verra à nouveau unifié. Ces commandements, il les résume en « l’Amour de Dieu et du prochain » qui s’étant jusqu’à « l’Amour de l’ennemi ». Voilà le contenu du message des apôtres pour faire des disciples : des hommes et des femmes qui font la paix et qui vivent en paix. Mais pour y arriver, le disciple doit se doter du courage à aller devant les peuples pour annoncer le message, et les peuples ont à avoir le cœur ouvert pour écouter et accepter le message de paix, pour s’engager pour la paix. Mais d’où viendront le courage pour les disciples, et la disponibilité du cœur pour les peuples?
« Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde »
Jésus n’abandonne ni les disciples ni les peuples. Il est la lumière du monde. Il a donné sa vie pour ceux qu’il aime. Contrairement au mercenaire qui abandonne le troupeau, Jésus, lui, est le bon berger qui connait ses brebis et les appelle chacune par son nom. C’est la grande interpellation pour les peuples aujourd’hui. Jésus ne nous abandonne pas. Il est présent dans le cœur de chacun. Il a fait de nous des disciples. Et comme disciple, chacun est appelé à vivre les commandements de l’Amour, et surtout l’Amour de l’ennemi. Chacun comme disciple, a pour mission d’apprendre à l’autre ce commandement de l’Amour, le commandement de l’Amour de l’ennemi. Les responsables à différent niveau de la société doivent se donner le précieux devoir de veiller sur le peuple en bon berger et non en mercenaire qui est là aujourd’hui, et demain abandonne le peuple à son triste sort : famine, prise d’otage, tuerie…
Que l’Eucharistie célébrée en ce jour de l’Ascension du Seigneur réveille en nous la conscience de disciple et nous donne d’apprendre aux autres par notre propre vie, le commandement de l’Amour, ultime fondement de véritable paix dans le monde.
TONGAMBA Pascal
Commentaires
0 commentaires
