Chronique de GJK

PRÉSIDENTIELLE : SAMBA-PANZA CANDIDATE ET QUE LA CAMPAGNE COMMENCE !

Le moment est arrivé en Centrafrique, où désormais plus aucun patriote, aucun citoyen, ne devrait se priver de parler. De plus belle, en tout temps et de mieux en mieux, l’on peut à nouveau se remettre à pérorer sur les accords de Libreville ; s’époumoner à commenter des heures durant la Charte Constitutionnelle de Transition ; se perdre à volonté en conjectures sur la future constitution centrafricaine. Une chose est certaine : Samba-Panza sera Présidente de la République Centrafricaine à l’issue de la prochaine élection, pour laquelle sa candidature est déclarée sans verbe, mais avec mépris et arrogance affichés à l’égard du peuple centrafricain. Que cette élection présidentielle ait lieu à la fin ou en dehors de la période de transition, notre Présidente de la Transition, entend sans conteste être la Présidente de la République pour les prochaines années. Quant à savoir comment et dans quelles conditions Madame Samba-Panza y parviendra, nous pouvons toujours en débattre. D’ores et déjà, que l’on veuille bien noter et retenir la double hypothèse que voici :

  1. En cas de strict respect du calendrier électoral tel que prévu: Madame Samba-Panza, qui en a bien conscience, sera adoubée par la communauté internationale et la CEEAC qui gouvernent la RCA et fixent les règles du jeu politique, c’est-à-dire, décident de tout, font et défont les textes à leur convenance ;
  2. En cas de report des élections : Madame Samba-Panza non seulement sera plus légitime à se porter candidate, ce dont elle a aussi bien conscience ; mais surtout, elle mettra à profit la durée de prolongation pour prouver en quoi elle est la meilleure candidate et ferait le meilleur chef d’Etat post-crise.

Face à cette situation pour le moins cocasse, une seule chose assurément difficile mais pas impossible, devrait être tentée et se réaliser à tout prix, si l’on veut vraiment extraire la RCA de ce guêpier inique à issue unique : réussir l’union sacrée de tous les probables candidats et leaders d’opinion, afin de mener le peuple centrafricain, vers la constitution d’une opposition populaire et solidaire, un grand bloc unique, un véritable front du refus des dictats imposés par la Communauté Internationale et son pendant régional la CEEAC. Parviendrions-nous, ne parviendrons-nous pas ? Voilà la gageure, pour qui maîtrise un tant soit peu, la mentalité et le comportement des hommes politiques centrafricains.

CATHERINE SAMBA-PANZA TIENT ABSOLUMENT AU RESPECT DU CALENDRIER ELECTORAL EN RCA

Aux termes de l’article 102 de la charte constitutionnelle « La durée de la transition est de dix-huit (18) mois, portée à vingt-quatre (24) mois sur avis conforme du Médiateur…La période de transition débute par une cérémonie officielle après l’entrée en vigueur de la présente Charte Constitutionnelle de Transition. ».

Ainsi donc, du dimanche 18 août 2013 date de prestation de serment de Michel Djotodja, au dimanche 15 février 2015, date régulièrement citée comme celle retenue pour la prochaine présidentielle, nul doute que 18 mois de la durée de la transition auront été accomplis. Aussi, ceux que le strict respect de ce délai tient à cœur et arrange d’une manière ou d’une autre, sont-ils déjà positionnés chacun à sa manière sur les startings blocks.

Ceci entendu, il y ‘a lieu de préciser d’entrée de jeu, que ce n’est point sur le champ de l’analyse juridique et donc de la question de l’applicabilité ou non des différents textes signés dans le cadre de la résolution de la crise centrafricaine, que se destine la présente approche. Ma démarche se fonde simplement sur l’observation et la lecture attentive des faits, des événements et des déclarations du quotidien, à partir desquels peut se construire un discours audible et compréhensible, permettant à chacun de tirer ses propres conclusions. Car à mon avis, s’il était question de faire du juridisme dans ce pays qui est le nôtre, bien de fondements s’en trouveraient ébranlés. En RCA, à chaque texte ses interprétations au petit bonheur la chance, son lot de petits arrangements entre « amis du moment », sa dose de volonté ou de passion d’ignorance la plus éculée.

Pour en revenir à l’élection présidentielle, précisons avant tout, que Mme Samba-Panza, depuis son élection du 20 janvier 2014 à ce jour, n’a cessé, au moins une fois par mois, d’insister sur sa volonté de respecter la date butoir de févier 2015. Voici un florilège de références à l’élection de 2015, annoncée à plusieurs occasions

Le 20 janvier 2014, dans sa première interview accordée à VOA après son élection, la nouvelle Présidente de la Transition, aux questions du journaliste répondait : « Il y a le problème de la sécurité, l’urgence humanitaire et la préparation  des élections pour respecter la date prévue de février 2015Les défis sont nombreux, est-il raisonnable de vouloir organiser un scrutin en si peu de temps « C’est possible, pour 2015 j’y crois. Avant, je ne pense pas. »

Le 28 février 2014 à l’Archevêché de St Paul à Bangui à l’occasion de la visite de François Hollande : « Je voudrais vous réaffirmer ma volonté…pour qu’ensemble nous aboutissions aux objectifs finaux de cette transition, qui consistent à l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles pour permettre le retour de l’ordre constitutionnel rompu depuis le 24 mars 2013 »

12 mars 2014 :« J’ai senti la détermination de la présidente de transition Catherine Samba-Panza pour mener à bien tous les travaux préparatoires et préalables à l’organisation des élections dans les délais qui ont été définis », a dit à la presse, Louis Michel au sortir d’une audience avec Catherine Samba-Panza.

Paris 1er avril 2014 : « Nous avions la volonté politique de mener cette transition à son terme, sachant que l’objectif premier de la transition, c’est l’organisation des élections législatives et présidentielle en vue de rétablir des institutions démocratiques. »

6 mai 2014, 100 jours de Mme Catherine Samba-Panza au pouvoir : plus de 6 fois en un discours le mot élection a été prononcé : « …conduire la transition que nous voulons tous apaisée et sereine afin de parvenir à des élections libres, justes et démocratiques…l’organisation des élections faisaient déjà partie de la feuille de route définie à Libreville. Comme vous le voyez, ces impératifs étaient toujours d’actualité lors de mon accession à la magistrature suprême. …La mission assignée à ce gouvernement d’action étaient de…fournir un appui sans faille a l’organisation des élections. …Sur le plan institutionnel, l’organisation des élections crédibles est une étape décisive vers le nouveau tournant pour notre pays. … nous croyons aux élections comme seule voie par laquelle, notre peuple doit se donner les dirigeants auxquels il aura à confier son destin dès la fin de la transition. …Le Bureau de la Coordination de l’Autorité Nationale des élections a été mis en place. »

Question de VOA (07 mai 2014) : Face à tous ces défis, pourquoi maintenez-vous le cap des prochaines élections pour février 2015 ? : «Je me suis engagée pour une transition de douze mois avec comme objectif l’organisation des élections le 15 février 2015. Je dois faire en sorte que ce délai soit maintenu. Maintenant, si l’autorité nationale des élections et la communauté internationale estiment que le chronogramme n’est pas tenable pour des raisons objectives, nous nous assiérons pour en parler. Si je décide moi-même d’assouplir ce calendrier, on me reprochera de vouloir m’incruster à la tête de l’Etat. Ce n’est pas mon souhait. »

Partant de toutes ces déclarations et bien d’autres encore, j’en viens à me poser la question suivante : pourquoi Madame Samba-Panza, comme dirait l’autre, fait-elle du fétichisme autour du respect du calendrier électoral ? Pourquoi, alors que plus on s’approche de l’échéance et que plus la situation se complique, plus elle insiste et tient à ce calendrier ? Allez-y comprendre. En se faisant passer pour la « championne » du respect de la légalité, Madame Samba-Panza veut prouver qu’elle observe strictement les textes. Ce que l’on ne saurait lui reprocher. Agissant ainsi, dans le même temps, Madame Samba-Panza, prive subtilement ses « opposants » d’arguments contradictoires, elle aveugle et abêtit les candidats qu’elle attire dans son piège à cons. En réalité, quand tout se sera bien arrangé pour elle, Madame Samba-Panza, surprendra tout le monde le moment venu, en annonçant sa propre candidature. Ses concurrents déclarés autant qu’engagés et avancés dans leur campagne, ne sauront plus comment se retirer. Ils devront alors poursuivre jusqu’à la fin du processus électoral, réduits à ne servir que de cautions démocratiques à l’élection de Samba-Panza. Qui dit mieux ?

A la limite et peut-être serait-on tenté de me poser la question de savoir où ai-je lu ou entendu que Madame Samba-Panza est-elle candidate à la présidentielle ? Pourquoi suis-je en train de croire qu’elle gagnerait la présidentielle ? Alors, permettez-moi à mon tour de répondre à ces deux questions par deux autres questions: où a-t-on lu et entendu Madame Samba-Panza déclarer clairement et fermement qu’elle n’est pas candidate, avec autant d’entrain qu’elle met à annoncer l’élection présidentielle à tout bout de champ? Comment imaginer qu’avec tous les moyens dont elle dispose et mettra dans la bataille, qu’elle arrive à perdre? Pour ceux qui ont le temps de méditer, j’ajouterai  simplement quelques éléments de réflexion ci-après :

  1. Au sujet des textes : En vertu de quelles dispositions légales pouvant résister à une analyse juridique fine, peut-on refuser à Madame Samba-Panza le droit d’être candidate à la présidentielle ? Surtout, que l’on ne vienne pas me parler des accords de Libreville dont la caducité n’est plus à démontrer, ni de la Charte Constitutionnelle de la Transition, deux textes fondamentaux avec lesquels malheureusement chacun arrive à s’arranger. Dans tous les cas, aucun juriste sérieux et respectueux de sa personne et de « son droit », n’oserait s’engager dans un débat en considération de ces différents textes, que des précédents fâcheux ont défiguré et  amoindri. Le fameux « verrou constitutionnel » ne vaut plus ni pour Mme Samba-Panza, ni pour Alexandre NGuendet du CNT et tous ceux que cela concerne à première lecture. Sinon, qu’à-t-on fait le 10 janvier 2014 à Ndjamena en débarquant Djotodja et Tiangaye ? Madame Samba-Panza n’a-t-elle point violé les textes en nommant un Premier Ministre (PM) issu d’aucune opposition ? Comment expliquer qu’elle s’engage à maintenir le même PM à ses fonctions en arguant que les mêmes textes violés il y’a un peu plus de trois mois, lui interdisent de révoquer son Premier Ministre ? Sur un tout autre plan, et du point de vue de l’éthique juridique et même politique, comment comprendre et accepter que la candidature d’une personnalité ayant signé « de ses propres mains » les accords de Libreville, serait-elle plus légitime et acceptable que celle d’un Centrafricain non partie prenante aux « Accords », et qui a bien voulu en cette période très sensible de crise, mettre ses compétences, son savoir et savoir-faire, au service de la transition au titre de ministre par exemple ? Doit-on, parce qu’on s’est, par pure volonté patriotique, décidé à s’engager pour la cause de son pays, fut-ce pendant la transition, se voir exclu de tout mandat électif ? Pour ma part, je relève simplement, que les tenants d’une thèse ou de l’autre, devront s’attendre à une véritable bataille juridique et éthique dans les mois à venir. Et si l’on veut éviter une foire d’empoigne sur ces questions de textes, c’est ici et maintenant, le moment de recourir au panel de juristes internationaux prêts à accourir au chevet du « droit centrafricain » pétri de contradictions et malade d’interprétations volontairement abusives.
  2. La pression extérieure : Personne n’ignore l’emprise de la communauté internationale et le poids de la CEEAC, sur notre pays. Au jour d’aujourd’hui, et disons les choses aussi crûment que nous l’entendons, bien malin qui peut citer les noms de nos hommes politiques qui font l’unanimité aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Tout juste pourrait-on en désigner un seul et encore ! La classe politique centrafricaine offre depuis toujours et plus particulièrement ces dernières années, une image si rampante et servile, si désastreuse et déshonorante d’elle même. De ce point de vue, ce ne serait nullement faire injure à qui ce soit, d’avancer et soutenir que l’espace politique centrafricain est peuplé d’incultes aventuriers, ainsi que de briscards au cuir épais, tous aussi égoïstes qu’impénitents, et responsables d’avoir réussi en commun à affubler la RCA du triste record négatif que représentent des «… millions d’hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme » ( A. Césaire). Qui serait étonné que François Hollande et Le Drian, « soufflent » le nom de Madame Samba-Panza à Sassou-Nguesso, Paul Biya, Idriss Deby, Ali Bongo et Obiang Nguema Mbasogo ? Ces Chefs d’Etat qui s’apprêtent eux-mêmes à torpiller les constitutions de leur pays si ce n’est pas déjà fait, oseront-ils refuser aux protecteurs de leurs régimes affaiblis, ce petit service entre amis ? NON. Ils chercheront et réussiront sans aucune difficulté à « imposer démocratiquement » Samba-Panza à la RCA, ce pays où tout s’achète, surtout le silence des hommes politiques.
  3. L’assurance de la Présidente : Qui peut encore douter qu’en à peine trois mois, Madame Samba-Panza, se montre plus arrogante, plus avide et plus ivre de pouvoir que tous ses proches prédécesseurs réunis? L’on ne se contentera pas seulement de remarquer visiblement qu’elle a changé de « physique et de look » et pris beaucoup d’assurance ; encore et surtout, elle a perdu le sens de la moindre humilité. Relisez simplement son discours-bilan des 100 jours ! Aujourd’hui, les mots qu’elle prononçait au lendemain de son élection, sonnent autrement aux oreilles : « En tout cas, on sentait que la population voulait une rupture. La population ne voulait plus d’homme politique et j’ai senti au sein de la population ce désir d’avoir une femme qui puisse apaiser, réconcilier. La population centrafricaine voulait certainement une femme à la tête de ce pays pour rompre un peu avec le mode de gouvernance qui a prévalu jusque-là ». Trois mois seulement, trois mois sans résultats et déjà un pagne pour la campagne présidentielle ! Sans compter toutes les autres dérives que les uns et les autres nous n’avons cessé de dénoncer : régionalisme, gabegie, amateurisme etc… Cette femme est complètement atteinte d’autisme et de cécité, ces pathologies dégénérescentes des présidents centrafricains. Dame Samba-Panza, ne peut plus que foncer, foncer encore et toujours la tête baissée, totalement convaincue et rassurée de pouvoir conserver le pouvoir tant qu’elle voudra. Désormais, toute son énergie, sa volonté et ses actions ne concourent qu’à ce seul but : être candidate et gagner l’élection présidentielle. Qu’elle réussisse ou non à ramener la paix et la stabilité, Samba-Panza qui connaît bien les centrafricains, s’arrangera, au moins six mois avant les échéances présidentielles, à payer régulièrement les salaires et à faire le maximum de dons pour s’assurer l’adhésion des couches les plus vulnérables, – au propre comme au figuré – de la population.
  4. Enfin, en Afrique semble-t-il, et plus particulièrement en Afrique centrale, l’on n’organise pas les élections pour les perdre. Et pensez-vous que ce soit Madame Samba-Panza qui veuille perdre la présidentielle en RCA ? D’ailleurs, elle sera la seule candidate, à pouvoir bénéficier des moyens de l’Etat, et surtout à pouvoir battre campagne au-delà de Bangui dans les autres provinces. Un aspect à ne point négliger. Quant au clientélisme politique, et à la politique de la servilité alimentaire en Centrafrique, qu’on se le dise : Madame Samba-Panza, même sans le savoir, sans le vouloir, est prise dans un engrenage qu’elle croit à tort maîtriser. Elle  se retrouve déjà au milieu d’un groupe de soutien et d’influence doté d’un pouvoir de persuasion tel qu’elle-même ne pourra que céder à l’appel des sirènes tel l’ACDP créé pour la pousser, la soutenir, et faire tout le « sale boulot ». Sans compter d’autres « légionnaires de la mendicité » prêts à sauter, ainsi que tous les spécialistes de la « mangeocratie » centrafricaine.

Face à cette machine infernale, une seule solution :

TOUTE LA CLASSE POLITIQUE GAGNERAIT A EXIGER UN NET REPORT DE LA PRESIDENTIELLE

Qu’on le veuille ou non, reconnaissons qu’il ne suffit pas pour n’importe quel individu de décider à n’importe quel moment de la création d’un parti politique, pour se croire revêtu de la « dignité » d’homme politique véritable. De même, la candidature à une élection présidentielle, ne saurait transformer du jour au lendemain comme par une nouvelle Pentecôte, un grand homme de la rue autant qu’un grand commis de l’Etat blanchi sous le harnais, en un grand homme politique. En Centrafrique, particulièrement, il est extraordinaire de constater que la limite homme politique et immoralité est presque inexistante. Inculte, opportuniste, affairiste, cynique, corrompu, criminel… il est très rare qu’on prête à ceux qui dirigent ou aspirent à le faire en RCA, le sens de l’intérêt général. En République Centrafricaine, vouloir faire de la politique équivaut généralement à vouloir s’enrichir. Ce qui n’est presque pas faux. Autant la crise qui frappe la Centrafrique aujourd’hui est l’œuvre de ces politiques véreux et immoraux, autant les solutions durables à trouver, ne sauraient s’appliquer sans autorités politiques dignes et surtout capables de prendre la parole et de faire entendre à l’unisson leurs voix à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Il serait vraiment dommage pour la Centrafrique et les Centrafricains de manquer l’unique occasion qu’offre la fin de la transition actuelle, pour « rebondir » et renaître des cendres du présent.  Si les Centrafricains doivent savoir compter sur leurs hommes politiques, ceux-ci  en revanche seraient mieux inspirés de parler haut et fort, souvent ensemble, et surtout de se montrer dignes de confiance à l’intérieur, et de respect à l’extérieur. « Voilà ce que le peuple attend de vous, cela est possible. Cela  est nécessaire. Cela est urgent.  Donc, nous  devons le faire ».(B.Boganda – Brazzaville le 24 Août 1958)

Mais pour qui comprend, tout ce qui est urgent n’est pas nécessairement indispensable et vice versa. De la même manière, l’urgence qui peut vouloir dire vitesse, ne veut dire en aucun cas précipitation.

Aujourd’hui, les textes en vigueur auxquels l’on se réfère à dessein, pour figer la fin de la Transition, ont certes envisagé la tenue de l’élection après une période de 18 mois éventuellement prorogée à 24 mois. Mais l’on se rend bien compte qu’au fur et à mesure que nous approchons de cette date, des difficultés de toute nature apparaissent. A moins d’un miracle auquel je ne crois pas, il paraît impossible de résoudre avant le mois de février et même d’août 2015, tous les problèmes urgents permettant de fixer un cadre serein  minimum, où pourrait se tenir les élections. Notons entre autres difficultés :

  • Instaurer la sécurité totale en vue de favoriser la campagne pour tous les candidats dans tout le pays
  • Redéployer l’administration y compris les forces de défense sur tout le territoire
  • Assurer les retours des Centrafricains exilés dans les pays voisins, et les déplacés des camps de réfugiés internes
  • Mettre en place le fichier électoral…

Quid du référendum constitutionnel ?

En ma qualité de citoyen centrafricain, peut-être sous-informé, j’avoue personnellement ne rien comprendre à cette absurdité commune aux dirigeants, aux « opposants » et autres candidats, à vouloir coûte que coûte faire cette élection présidentielle en 2015, au risque de tenir de très nombreux Centrafricains à l’écart du processus électoral et d’y introduire de nombreux étrangers.

Naturellement, si l’on veut organiser des élections symboliques pour satisfaire la communauté internationale et la CEEAC, d’une part, et d’autre part donner l’impression au peuple centrafricain qu’il y a eu vote en RCA, on ne s’y prendrait pas autrement. A ce moment, on peut se précipiter et se contenter, de tout type de bric-à-brac conceptuel et de toutes bricoles génériques, spécialement fabriqués à la hâte et destinés aux Centrafricains, ce peuple d’une république bananière équatoriale pour qui tout est possible, surtout le pire. Mais que l’on s’attende, aussitôt fini d’instaurer cette démocratie puante, à retrouver la RCA au fond du précipice. Fichtre! Pourquoi doit-on ainsi pousser les Centrafricains à de telles extrémités ? Pourquoi prendre le risque d’un chaos électoral au  lieu de se donner suffisamment le temps, pour s’engager sur la voie sûre des élections propres, crédibles, dont les résultats seront acceptés par les Centrafricaines et Centrafricains ?

Bien évidemment, il se trouvera toujours des gens pour lesquels, poser des vrais problèmes de fond pour la stabilité de la RCA, revient à être dans une position négative vis-à-vis de son pays. Je crois pourtant, qu’il s’agit de prouver que l’on est un citoyen Centrafricain, attaché à ce que la RCA sorte de cette crise dans les meilleures conditions. A titre personnel, que madame Samba-Panza, soit prochainement élue Présidente de la République ou pas, cela ne change rien de rien à ce que je suis. Qu’elle fasse preuve de bonne gouvernance intégrale et le peuple avisera. Mais tout politique quel qu’il soit, qui croit devoir considérer les Centrafricains comme un paillasson, devrait retrouver le peuple au travers de sa route.

En définitive, il n’y a pas d’institution démocratique sans vrais hommes politiques dont les actions sont portées par une vision claire, clairvoyante et partagée. C’est dommage que l’on soit obligé de ramener toujours le débat à l’éternelle question de la course au pouvoir pour le pouvoir, alors que la Centrafrique et les Centrafricains se meurent.

Dirigeants et hommes politiques de Centrafrique : « Il est temps de dissiper l’atmosphère de suspicion et d’inquiétude. Il est temps de supprimer les causes de conflits afin que le pays se développe par le travail dans l’ordre et la paix, et que tous les citoyens de ce pays puissent cohabiter pacifiquement et coopérer dans un travail constructif pour le bonheur de tous.»(B.Boganda à Bangui au cinéma le Rex le 17 septembre 1958).

Pourquoi chacun reste-t-il cloisonné dans sa tour d’ivoire ? Le calendrier des élections, voilà le pont aux ânes, voilà la pierre d’achoppement. Ne laissons pas la Communauté internationale et la CEEAC nous imposer notre destin.

GJK – L’Élève Certifié
De l’École Primaire Tropicale
Et Indigène du Village Guitilitimô
Penseur Social

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Un commentaire

  1. Des contrats forestiers en braderie !
    Par YoKoungba
    28/05/2014 21:13
    Chers Compatriotes,
    Lisez ceci et vous comprendrez d’ou viennent nos malheurs et pourquoi on fait du sur place depuis que Mme Mballa a ete intronisee et s’amuse avec les Centrafricains. Pendant que les salaires ne sont pas payes, elle se paie sur les forets, avec sa bande.
    Ceci est ecrit dans La Lettre du Continent de ce 28 Mai:
    « L’ECONOMIE COULE, LA BIERE CASTEL AUSSI!
    …L’ECONIME FORESTIERE N’EST PAS EN RESTE. COURANT AVRIL, LA PRESIDENTE PAR INTERIM CATHERINE SAMBA PANZA A SIGNE PLUSIEURS DECRETS ACCORDANT DES PERMIS D’EXPLOITATION A TIMBERLAND INDUSTRIES, A LA SOCIETE ALPI CENTRAFRIQUE, FILIALE DU GROUPE ROUGIER, AINSI QU’A LA SOCIETE DE TRANSFORMATION DU BOIS DE CENTRAFRIQUE (STBC). » On dit des permis! Combien au total? Personne n’en sait rien! Epoustouflant !
    Dans le meme numero, elle a menace de demissionner parce qu’elle-meme et le President interimaire bis ne s’entendent pas sur la liste du nouveau gouvernement. En realite, ils ne s’entendent plus sur le partage du butin!
    Voila! Ceci explique les arrogances et les bonnes mines des uns et des autres. Le chaos et le desordre dans ce pays profitent largement au groupe regnant.
    Pendant que les affaires font le bonheur de ceux qui donnent le sentiment de se preoccuper du sort du peuple centrafricain, les tensions et les tueries se poursuivent. Ils en sont si indifferents et eloignes!
    Le Parlement de la honte doit se saisir de cette affaire scandaleuse et demander le depart et la traduction devant la justice de cette dame et sa bande car rien n’indique que ces decrets soient fondes sur des bases legales, que les reglements aient ete enregistres entierement dans les comptes publics, que ces societes existent reellement, que les negociations aient ete autorisees, etc… Certainement que d’autres revelations suivront dans d’autres secteurs car ca vole bien haut, ces crimes economiques.

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