Ah !...Les centrafrançais

AH !…LES CENTRAFRANÇAIS : L’EXCEDENT DE BAGAGES

Qu’on se le dise, l’Homme est par essence insatiable. Dans le domaine sentimental, cette insatiabilité puise ses sources dans la quête perpétuelle de sensations fortes car l’immobilisme affectif ne sied guère.

Après 10 ans de vie sentimentale très stable avec son épouse Olga en France dans la région parisienne, Godron commença subitement à entretenir une relation extra conjugale à Bangui.
En vérité, il a su mettre, sans grande difficulté, en orbite cette liaison grâce à ses multiples visites familiales au pays. Selon la narration des faits, Godron a rencontré sa maîtresse Alice dans une cafette de la capitale. Ce jour, il s’y est rendu, comme à l’accoutumée, pour prendre un apéritif. Sitôt, il a aperçu au loin la silhouette élégante d’Alice. Il paraîtrait qu’elle a une taille de guêpe et plein de déhanchement tel un mannequin. Son air décontracté et sa voix douce poussa Godron à lui offrir un déjeuner durant lequel il a su la séduire.

Tout se passait tellement vite qu’Alice s’était mise en confiance et  narguait à distance Olga, la femme de Godron. Elle s’affirmait dans la nouvelle relation et n’hésitait pas à se faire passer pour la femme de celui-ci. Dès lors, l’histoire s’est propagée à une vitesse vertigineuse de Bangui à Paris en passant par toutes les petites bourgades de l’hexagone où vivent des Centrafricains. Certaines personnes mal intentionnées en profitent pour s’en donner à cœur joie et ridiculiser Olga.

Certes! La tentation du divorce était grande et ses proches parents et amis l’y incitaient pour mettre fin à l’humiliation, mais Olga opta plutôt pour la patience car elle assimilait l’adultère de son mari à une crise de la quarantaine. Cependant Alice était au petit soin de « son mari » à Bangui. Elle lui faisait régulièrement les pédicures, manucures et les soins de visage. De plus, elle ne lui concoctait que des plats très agréables. A vrai dire, elle mettait les bouchées doubles pour que Godron oublie sa petite famille parisienne. Chose toutefois impossible car, aussi curieux que cela puisse paraitre, Godron tenait véritablement à sa famille.

En sourdine, Alice qui croyait être en mesure de réunir sans grande difficulté toutes les pièces de puzzle, multipliait les manipulations avec des méthodes peu orthodoxes pour pousser Olga au divorce. Mais c’est sans compter sur les ébahissements que peuvent nous réserver la nature. Un fait totalement inattendu va rabattre toutes les cartes.

Surprise ! Godron obtint une promotion en Chine et il doit s’y rendre dans un bref délai avec toute sa famille. Une aubaine qui redonna espoir à Olga qui voit enfin arriver une occasion pour sauver son couple. Très rapidement, elle prend les choses en main, elle prépare, orchestre, planifie, le voyage de la chine sachant que Monsieur était encore à Bangui et entretemps, celui-ci avait également informé Alice qui s’illusionnait qu’elle irait indiscutablement en Chine.

En vue de détromper tous ceux qui pensaient qu’elle ne maîtrisait plus son mari, Olga débarqua à Bangui dans l’unique but de le ramener en France sur le prochain vol pour plus tard s’envoler pour la chine.

Dès qu’Alice fut mise au courant de la présence de Olga à Bangui, sans la moindre hésitation et plein en confiance, elle se rendit à son domicile et déclencha un véritable scandale, qui naturellement attirait la foule. Malgré ses désagréables vociférations, Olga garda tout son calme et lui répondit tout simplement qu’elle venait chercher son mari car il était temps que la comédie s’arrête. Ensuite, d’une voix suave, elle assène le coup de grâce à sa rivale en ajoutant : « Ma chère Alice, Godron ne peut se déplacer avec toi parce que tu constitues un EXCEDENT DE BAGAGES ».

L’expression était tellement plaisante qu’elle a été reprise en chœur par toutes les personnes curieuses qui assistaient à la dispute. Alors, Alice eut honte et se retira sobrement comme une vermine. Quelques heures plus tard, Olga et Godron prirent l’avion pour la France.

La pauvre Alice est devenue la risée de tout Bangui. Chaque fois qu’elle sillonne les ruelles de son quartier, des cris sortent partout « excédent de bagages ». Ce terme est devenu pour toujours son sobriquet et dorénavant celui des femmes rivales, autrement les voleuses de mari.

En tout cas, il suffit désormais qu’une femme sorte avec le mari d’autrui pour se voir attribuer automatiquement le titre très peu honorifique de « EXCEDENT DE BAGAGES« .

Quant à nous, avec « Ah !…Les Centrafrançais », nous mettrons la grille médiatique sur tous les faits sociaux et sociétaux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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