Grand format de J.Gréla

LA 2EME MI-TEMPS DE L’OPERATION SANGARIS EN CENTRAFRIQUE AUTORISEE

Deux soldats tchadiens de la Misca qui se promenaient à pieds dans le quartier« Combattant »,dangereux et hostile à une présence musulmane ont été pris pour cibles et tués, un autre blessé, dimanche, par des grenades, au cours d’affrontements où ils « n’avaient pourtant pas le droit de se rendre » rapporte l’AFP au quotidien Libération du 24/02/2014. Trois civils musulmans avaient déjà été exécutés la veille samedi, par une foule en colère, signe de l’extrême tension intercommunautaire qui continue de régner dans la capitale centrafricaine.

Dans le même temps, le caporal Damien Dolet, soldat français, âgé de 26 ans a trouvé la mort accidentellement le dimanche lors d’« une mission de reconnaissance des axes routiers », sur la route à Bouar à 400 km à l’ouest du pays, a annoncé la Défense dans un communiqué. Deux soldats français avaient été tués lors d’un accrochage avec des éléments armés, le 9 décembre à Bangui, aux premiers jours de l’opération Sangaris.

L’engagement européen : Réalité ou fiction ? 

Malgré les efforts de la France « nation-cadre » et de la misca sur le terrain, l’Union Européenne tarde à préciser les moyens de la mission Eufor-RCA annoncé.

L’UE attend que les États s’engagent (Pologne, Lettonie, Portugal, Espagne, Roumanie, Estonie, Suède, Luxembourg, Belgique…). Tout d’abord, les autorités politiques de ces pays doivent confirmer leurs propositions subordonnées à plusieurs éléments, lesquelles, le plus souvent soumises à l’accord de leur Parlement respectif. Une nouvelle conférence dite de « Génération de forces », s’est tenue le mardi 25 février à Bruxelles, avec deux jours d’avance sur le calendrier initialement prévu. L’UE indique qu’il faudra aussi que de nouveaux contributeurs apparaissent pour atteindre les 1 100 hommes espérés.

Prolongation de l’opération sangaris au-delà de 4 mois :

Des « oui » sous conditions 

Lors de la mission des députés conduite par madame Guigou en Centrafrique, le lundi, 17/02/2014, madame la présidente de transition avait appelé la France « à rester » pour appuyer la Misca  dans la sécurisation de son pays plongé dans un chaos effroyable, indescriptible et « à ne pas abandonner » sa mission, avait-elle lancé, accablée par la détresse.

La France l’a entendue.

La classe politique de l’opposition était réservée, avant les débats, sur la prolongation de l’opération sangaris lancée le 05 décembre 2013 par le président Hollande.

Les débats s’annonçaient animés en raison des difficultés sur le terrain. Ils se sont soldés par un vote favorable des deux chambres, l’assemblée des députés et le Sénat.

Or, Bruno Le Maire député UMP de l’Eure, à propos de la situation en Centrafrique dans les colonnes du Monde « Idées » du 25 février 2015, avait appelé à ne pas voter pour la prolongation : « Ne prolongeons pas l’engagement de l’armée française en Centrafrique » en émettant des réserves « la France est seule […] nos forces militaires sont engagées pour des opérations du maintien de l’ordre[…] le coût financier élevé dans un contexte budgétaire difficile et à la finalité incertaine, a-ti-l souligné.

Cependant plusieurs députés qui se sont rendus récemment à Bangui, ont pointé, selon eux, des « erreurs d’appréciation » dans la préparation de l’opération et une « sous-estimation » des violences.

Mais l’UMP, principal parti de l’opposition, par son patron le député de Seine-et-Marne J.F. COPÉ, a estimé que tout en approuvant la prolongation de l’intervention, « le vote « non » n’est pas un vote responsable quand on est un parti de gouvernement face à une situation génocidaire ». D’autres ont déclaré voter « oui » sous conditions.

Le premier Ministre Ayrault, qui s’est longuement adressé aux députés, a précisé que « les difficultés sont considérables» en Centrafrique. Il a assuré qu’il «ne les sous-estime pas et ne cherche pas à les minimiser»Les « efforts (de la France) « ont commencé à porter leurs fruits. L’embrasement généralisé qui menaçait a été évité». Il a, cependant, salué les efforts du chef du gouvernement centrafricain. Selon lui, « les premiers progrès sont réels et une perspective se dessine, dans tous les domaines ».

A l’issue de ces débats parfois tendus, l’assemblée nationale a autorisé la prolongation au-delà de quatre mois de l’opération militaire française en Centrafrique. Les députés se sont prononcés par 428 voix pour, 14 contre et 21 abstentions. Il a été de même pour la chambre des sénateurs.

Le Premier ministre a dit demander « au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de tout faire pour que le rythme de la mise en œuvre de cette opération de maintien de la paix soit tenu ».

Immédiatement après le vote, le porte-parole de la présidente de transition, Guiyama-Massogo s’est empressé d’annoncer que madame la présidente Samba Panza «se réjouit que le peuple français accepte de voler au secours du peuple centrafricain». Elle « exprime son sentiment de gratitude vis-à-vis de la France et de François Hollande au vu des efforts déployés pour sortir la Centrafrique de la situation difficile dans laquelle elle se trouve», a-t-il ajouté.

Envoi des gendarmes français en Centrafrique 

Des gendarmes mobiles vont se rendre en Centrafrique pour épauler les militaires de l’opération Sangaris dans des opérations de maintien de l’ordre et d’appui à la reconstruction du pays, signale le journal Le Pointen ligne, du 23 février 2015. Cette décision de Hollande est prise en Conseil de défense restreint, le 14 février dernier, à la demande de l’état-major des armées et du ministère de la Défense. Cet envoi était demandé depuis quelques mois par l’état-major, appuyé par « des voix concordantes au sein de la gendarmerie », rappelle le journal.

Une mission « précurseur » a été conduite à Bangui par le lieutenant-colonel Hervé Massiot, de la gendarmerie mobile d’Orléans qui pourrait prendre par la tête de la mission des gendarmes.

En ce qui les concerne et leurs rôles, le gouvernement français a annoncé que 90 gendarmes seraient déployés au sein de Sangaris dont 70 mobiles, gendarmerie « jaune » et 20 autres, gendarmerie « blanche ». Aux premiers, il reviendra de contribuer au maintien de l’ordre, mais aussi d’aider à la formation et à l’entraînement de leurs homologues africains. Pour les seconds, il s’agira d’épauler la gendarmerie centrafricaine dans les enquêtes de police judiciaire, contribuant ainsi à la restauration de l’État de droit, précise Le Point.fr. De Sangaris, ces gendarmes intégreront, par la suite, la force européenne.

« Kaga-Bandoro, ultime abri des exilés de Bangui : partir ou mourir ». 

La ville de Kaga-Bandoro se révèle dernier « refuge provisoire des musulmans en fuite vers le Tchad où les ex-rebelles ont encore le pouvoir, mais les milices chrétiennes anti-balaka se rapprochent. Les exactions sont commises des deux côtés », rapporte le correspondant de Libération dans ses colonnes du 25/02/2015. Kaga-Bandoro avait déjà accueilli des réfugiés tchadiens dans les années 80. Elle a souvent été assiégée et devenue le berceau de différents groupes rebelles dont celui de Bozizé qui avait renversé Patassé en mars 2003.

Alors, « partir ou mourir ». Ou tout du moins s’approcher au plus près de la frontière », pensent ces réfugiés musulmans tchadiens. « Sur le chemin, surtout ne pas tomber en panne, prier  pour que le camion surchargé ne se renverse pas, veiller à ce que l’escorte composée de soldats africains de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) ne s’éloigne pas trop », écrit le reporter.

Bangui, mourir d’inanition

Les denrées alimentaires de première nécessité deviennent de plus en plus rares sur les marchés, constate le journal de la radio Ndéké Luka ce mardi 25/01/2015. « Dans 5 boutiques sur 7 visitées, il n’y a, par exemple, pas de sucre. On n’arrive pas à comprendre comment les gens mangent. Il y a pénurie de viande sur le marché. Dans les quartiers, il est difficile de trouver du sucre ou de l’huile conditionnés  à 100 F CFA », se plaint un habitant rencontré au marché central, rapporté par Ndéké Luka.

Les importations de produits alimentaires du Cameroun ne sont plus possibles du fait de l’insécurité sur l’axe Bangui-Douala. Et pourtant la présence de la Misca et des hommes de sangaris sur cet axe, poumon de Centrafrique, devrait améliorer la circulation des marchandises.

Quel sort !

 A Bagneux, le 26/02/2015

Joseph GRÉLA

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