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SYLVAIN PATASSÉ – EMILE GROS NAKOMBO – YVON KAMACH: AFFAIRISME OU CULTE DU RÉSULTAT ?

Par RJPM

La crise de démocratie, lorsqu’elle est profonde comme c’en est le cas en Centrafrique, suscite très souvent de grandes mutations politiques et quelques fois un renouvellement sans précédent de l’élite. Bien sûr qu’une telle crise dresse sans difficulté le lit de changement des hommes, des idées, des institutions et de l’équipe dirigeante. D’où entre autre, le nombre exponentiel de prétendants à la magistrature suprême, parmi lesquels l’on dénombre trois hommes d’affaires : Sylvain Patassé, Émile Gros Nakombo et Yvon Kamach.

Leur particularité est le fait qu’ils sont tous les trois issus du monde des affaires. Si l’homme d’affaire Émile Gros Nakombo avait obtenu par le passé un mandat électif auprès du parlement centrafricain et fut candidat au scrutin présidentiel sous la bannière du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), les deux autres n’ont jamais participé à la gestion de la chose publique. Même si les trois personnalités sont des hommes d’affaires de renom, il n’en demeure pas moins qu’elles soient diversement appréciées sur le terrain politique.

Outre l’ancienne entreprise CETAC qu’il a géré, Émile Gros Nakombo développe toujours ses affaires à l’extérieur du pays notamment au Cameroun. Par contre Sylvain Patassé, qui était jadis un acheteur de diamant Chez Badica, s’est mué peu à peu dans le monde des affaires pour s’affirmer. Quant à Yvon Kamach, il est co-héritier des multiples entreprises de son père et en est cogérant.
D’ores et déjà, les détracteurs de Sylvain Patassé et d’Yvon Kamach s’accordent à dire qu’ils sont inexpérimentés et ne maitrisent guère les rouages de l’administration centrafricaine. Toutefois, il n’est jamais trop tard pour faire ses débuts en politique et de prôner en outre le culte de l’excellence en vue de rompre avec la médiocrité voire le centrafricano-pessimisme qui nivelle le pays vers le bas.

A force de passer les projets de société de ces trois hommes d’affaires au gril de la transparence médiatique, on comprend indéniablement qu’ils souhaiteraient diriger le pays d’ici demain comme l’on gère une entreprise. En partant du principe qu’une entreprise puise nécessairement son efficacité dans la rentabilité et la culture du résultat, sans oublier la gestion humaine, il est impérieux d’admettre que le sous-développement structurel de l’administration centrafricaine ne favorise guère une productivité à court et moyen terme sans un vrai « plan marshall ». Les trois personnalités susmentionnées parviendront-elles à présenter à la fois un projet pour le peuple et un profil populaire ? Parviendront-elles à troquer leurs pièces comptables contre des projets viables pour le peuple centrafricain ?

D’après une source concordante, ces trois affairistes sont déterminés à faire feu de tout bois pour insuffler une nouvelle dynamique dans l’environnement politique centrafricain. En tout cas, la politique mérite désormais d’être professionnalisée afin que la fonction présidentielle soit respectée. En voilà un mot contre des maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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