idée c/ idée de a.Lamessi

RCA : L’EXODE DES MUSULMANS DE CENTRAFRIQUE SE POURSUIT

Lorsque la raison disparaît, lorsque l’intelligence n’a plus droit de cité, c’est le bon sens qui ne peut plus se prévaloir. La censure intérieure se brise en mille morceaux. Les pulsions archaïques de mort et de destruction jusques là enfouies au plus profond de l’âme, grâce à l’action conjuguée de l’éducation, de la morale et de la religion, refont brutalement irruption dans la conscience vide. Les bas et vils sentiments qui ne peuvent plus être refreinés refont surface et commandent toutes les actions et les paroles. Alors, l’homme n’est plus différent ni des animaux sauvages, ni des fous furieux les plus dangereux.

C’est malheureusement ce qui se passe en ce moment en République centrafricaine où l’on assiste à cette épidémie de folie collective qui touche une partie de la population représentée par les Sélékas, les Anti-balakas et autres : on tue avec plaisir hommes, femmes et enfants. On brûle le corps et on mange, publiquement devant toutes les télévisions du monde entier, la chair humaine avec une délectation toute diabolique. On démembre soit une jambe, soit un bras, soit la tête qu’on brandit avec fierté et ostentation comme un véritable trophée de guerre.

On jubile hystérique devant la mare de sang du compatriote qui dégouline et déborde dans le caniveau. Et ces braves militaires, qui auraient pu faire la fierté de tout un peuple, s’illustrent par leur barbarie haineuse, se déchainant avec des coups de pieds, des coups de cailloux et coups de couteau contre un homme pourtant mort et face contre terre. Nous avons appelé leur réhabilitation. Et le premier cadeau qu’ils nous offrent, c’est un assassinat en direct. Quel parjure ! Quelle horreur ! Quelle ignominie !

On détruit tout. Absolument tout. Même la maison du voisin où on a déjà mangé, où on déjà fait la fête, ne résiste pas à la furie destructrice. Même la boutique du musulman du coin où on a déjà fait des emprunts pendant les périodes difficiles n’a pu être épargnée. On pille tout. Absolument tout. On pille par réflexe. On pille par jeu. On pille même ce qui n’est pas pillable. A cette allure, nous ne serons pas étonnés d’apprendre qu’ils ont pillé tous les asticots dans les toilettes derrière la case. Personne n’a plus pitié de personne. Tout le monde devient l’ennemi de tout le monde. Chacun se méfie de chacun. Car quand on a pris goût à la chair humaine et quand on s’est abreuvé du sang humain, l’être humain n’est rien d’autre qu’un vulgaire gibier au même titre que l’antilope que le chasseur attrape dans son filet.

Je ne reconnais plus mon pays, la République centrafricaine où je suis né, où j’ai grandi, où je suis allé à l’école et au lycée. Je ne reconnais plus ce pays où j’ai sillonné dans tous les coins : Bambari, Bangassou, Berbérati, Kaga Bandoro, Mbrés Bossangoa, Bouar, Nola, Birao, Bimbo, etc. Je ne reconnais plus ce peuple centrafricain, mon peuple qui m’a tant donné et qui m’a appris à aimer mon prochain, qui m’a appris à tout partager avec l’étranger. Ce peuple qui m’a appris la générosité.

La nuit a trop duré. Il est temps qu’un jour nouveau se lève. Il est temps que la raison prenne le dessus sur les passions abjectes. Il est temps que l’amour guide nos actions. Que les forces du bien se lèvent pour un véritable changement dans notre pays.

Que Dieu bénisse la République centrafricaine !

Alain LAMESSI

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