RCA: GROS PLAN SUR L’INSÉCURITÉ GALOPANTE ET LE DIALOGUE…QUELS ENJEUX ?

Par RJPM

Bien que le principe du dialogue national soit acté, il n’en demeure pas moins que l’insécurité continue de faire couler beaucoup d’encre. Cette encre n’a d’ailleurs servi qu’à écrire les pages les plus sombres de l’histoire de la Centrafrique. Il suffit de placer un thermomètre au cœur de la Centrafrique pour constater le degré réel de l’insécurité, cette épreuve de trop pour les Centrafricains. Sur une échelle de 0 à 10°, la température ne serait pas loin de 9°. Voilà pourquoi des centrafricains sont des prisonniers dans leur propre pays. l’on a perdu toute liberté, tout droit d’aller et de revenir. C’est d’ailleurs à ce titre que l’Ambassade de France en Centrafrique et certaines représentations diplomatiques conseillent à leurs ressortissants d’éviter les zones dites dangereuses.

Même son de cloche du côté des Autorités de la transition qui ont même peur de se rendre dans certains endroits. Bien pis encore, la Présidente ne contrôle que son domicile et le Palais de la Renaissance alors qu’elle s’apprête à organiser les pourparlers de paix. Parviendra t-elle à protéger tous les participants du forum de la paix? Surtout lorsqu’on connait son incapacité devant les ilots de résistance qui surgissent ça et là. Compte tenu de son impuissance à contenir la colère des Selekas du Camp Béal, on ne peut s’empêcher de demander à haute voix, s’il est encore possible d’accorder un minimum de crédit aux engagements politiques des hautes personnalités du pays. En tout cas, chacun pensera ce qu’il voudra et selon sa conviction.

Toujours est-il que, le pays a déjà enregistré des milliers morts dont nombreux sont des exécutions sommaires (Charniers du bas Oubangui), des crimes odieux (Dr Kalité et le Magistrat Modeste Bria), des tueries crapuleuses (Carnage de Fatima et de l’Ouest de la Centrafrique), des combats meurtriers etc…Ces gros nuages macabres ont tellement plané au dessus du pays qu’il est grand temps que le pouvoir transitionnel les dissipe sans ambages. Au lieu de jouer tout le temps les sentinelles du cimetière ou les croque-morts, les Autorités transitionnelles feraient mieux de ramener un minimum de sécurité et de booster très vite le pays vers le dialogue national afin que la hache de guerre soit totalement enterrée. Malgré les bruits de bottes qui se font entendre et les armes qui continuent de parler, il est fort important que les pourparlers se tiennent rapidement afin de désarmer les cœurs. Vivement que ce dialogue réconcilie véritablement les centrafricains qui ont tant souffert. Mais pour cela il devrait pas non plus avoir de sujets tabous, tout doit être mis sur la table pour y d’apporter des réponses adéquates, des traitements nécessaires permettant de cicatriser les blessures invisibles mais profondes. Ainsi donc, l’exécutif centrafricain devrait tout mettre en œuvre pour favoriser la tenue dudit dialogue afin de conduire le pays vers des élections apaisées. Quoiqu’il advienne, on a que les mots contre des maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste

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