C’est une histoire commune.
Cette nuit-là, les hommes
Qui règnent en maîtres
Etaient réduits au silence
Laissant plein pouvoir aux femmes
Jadis privées de parole en public.
Elles devaient livrer un message
De grande importance.
La plus âgée sortit de la maison
Où elles furent rassemblées
Et brisa le grand silence.
« Ils sont deux » ; des jumeaux.
Nés de la même mère
CENTRAFRIQUE,
On les nomma du dérivé
Du nom de leur mère :
« CENTRAFRICAINS ».
Une fois grands, ce qui devait arriver
Arriva,
Qui engendre REMORD et CONSOLATION
Que t’ai-je fait, mon frère
CENTRAFRICAIN ?
Toi, au Sud-Ouest
Moi, au Nord-Est
Je n’avais plus pour toi,
Le sentiment de frère.
Pour tout avoir pour moi seul,
Je n’avais plus besoin de toi.
Pour l’honneur et la gloire,
Tu devais disparaitre.
Pour m’inscrire sur la liste
Des Puissants de ce monde
Ou de Premières Dames,
Je n’avais rien d’autre à faire
Que de te tuer.
Ton sang m’a valu ce que je suis,
Mais tout seul sans toi,
Oh, Mon frère CENTRAFRICAIN !
Mon frère CENTRAFRICAIN,
La mort n’est rien ;
Tu m’as juste fait
Passer de l’autre côté.
Je ne peux plus revenir.
Mais toi, tu me rejoindras.
Rappelle-toi de tout
Ce qui nous faisait amuser ensemble :
La pêche à la ligne au bord l’Oubangui,
La chasse aux rats après le feu de brousse,
Le ramassage des chenilles,
La cueillette des champignons
Et des fruits sauvages en faisant fuir les singes,
La ronde des champs de maïs ou de mil
En chassant au lance-pierre,
Les petits oiseaux, notre goûter préféré.
Mon frère CENTRAFRICAIN,
Je t’aime toujours.
Que mon amour pour toi,
Ôte en toi, tout désir de tuer.
CENTRAFRICAIN,
Tu as besoin de ton frère
Pour reconstruire,
Réécrire votre histoire commune
Pascal TONGAMBA
L’homme aux cheveux blancs
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